♀ CHAPITRE 25 ♀

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Zéro était face à nous, assis à l'envers sur une chaise de bureau, nous toisant du regard. Que pouvait-il bien penser ? Pourquoi ma présence ne semblait pas le troubler ? Qui était-il vraiment ? Je n'avais toujours pas eut l'occasion de voir réellement son visage. Nous étions depuis notre arrivée dans la pénombre, et sa capuche en cachait une grande partie.

Un silence de mort s'était installé entre nous trois, lorsque Zéro fini par le briser :

― Bon Maxou, tu veux bien aller nous chercher un truc à bouffer ?

― Adam t'abuses, il est même pas dix heures.

― Oui, mais j'ai faim, donc tu y vas.

― Et pourquoi moi ? Soupira Maxime.

― Et bien, je ne sais pas... Peut-être parce que Tigresse est une fille, et que tu sais ô combien c'est dangereux pour une demoiselle comme celle-ci de traîner ici, et que je suis occupé à chercher par où commencer ?

― Sérieusement ? Ronchonna Maxime.

― Non, sérieusement, j'ai juste envie de te faire chier, dit-il un grand sourire aux lèvres.

Maxime, non sans marmonner quelques injures, se leva tout de même. Il me regarda avec insistance.

― Vas-y, râla Zéro. Je vais pas la manger !

Max soupira et me laissa seule avec cette étrange personne. Je n'osais pas bouger, ce garçon était imprévisible. Et je me souvenais très bien de la lame brillante de son couteau.

Sur sa chaise à roulette, il s'amusa pendant un moment à glisser d'un écran d'ordinateur à l'autre pour les mettre en route. L'immense pièce était en réalité presque vide. Sur le mur face à l'entrée il y avait les écrans géants. Devant à environ cinq mettre du mur, il y avait le long bureau, à droite la table de travail, et enfin derrière, il y avait moi, assise sur le grand canapé six places, dos à l'entrée. Une table basse en verre devant moi était garnie d'un carton de pizza entrouvert. Et tout autour, s'entremêlaient des tonnes de fils, sur le sol métallique. Je remarquai alors qu'il avait lui aussi été fabriqué à partir de conteneurs. J'essayai de deviner combien il y en avait fallut pour créer cet endroit.

― Maxime devrait mettre du temps avant de revenir, lança d'un coup Zéro. Tu veux faire un Uno ?

Est-ce qu'il se fichait de moi ? La réponse était indéniablement oui. Il n'avait absolument rien à faire de moi et ma sœur. Et cela ne m'étonnerais pas qu'il nous fasse un mauvais coup. Je devais cerner le personnage.

― Non, répondis-je. Comment vous vous êtes connus avec Maxime ?

― Aah ! La fameuse histoire de notre enfance tendre et joyeuse. Je suis étonné qu'il ne t'ai rien raconté, mais je vais me faire un plaisir de le faire à sa place. Non pas que je raconte mieux, même si...

― Bref ! Le coupai-je. Fais court.

Il se contenta de sourire en roulant vers moi avec sa chaise, (ce qui faisait un bruit épouvantable sur le sol de métal).

― Vois-tu, j'étais un garçon plutôt sage, voir même surdoué. Enfin, tu peux le constater n'est-ce pas ? Tout allait très bien, vraiment. J'étais fils unique, j'avais tout ce que je voulais, les bonnes notes à l'école suivaient. Sauf qu'un jour vois-tu, un gros con à voulu foutre en l'air cette harmonie ! (Il se leva de sa chaise, et s'avança vers moi). Et oui, mon très cher papa a décidé de tuer ma maman ! Géniale comme histoire non ? Tu aimes ça ? Hein, dis moi ?

― Ça me dit pas comment tu connais Maxime, répondis-je froidement.

Je jouais la carte de l'indifférence, même si son histoire, (si elle était vrai), me touchais beaucoup. Il souffla du nez, et s'assit sur la table basse.

HEAVENWhere stories live. Discover now