♀ CHAPITRE 15 ♀

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J'étais en train de préparer nos sacs tandis qu'Elisa était avec Maxime. Je n'aimais pas la laisser seule avec lui. Même après la petite discutions que nous avions eue, je ne lui faisais pas confiance. Il avait promis de nous emmener chez l'oncle d'Elisa, il avait intérêt à tenir parole.

Je me dirigeai vers le salon, les sacs sur le dos. Maxime était en train d'attacher la veste d'Elisa, comme si c'était sa fille. Je me rendis compte que j'étais jalouse de leur complicité. Peut-être que ma petite protégée voyait en Maxime le père qu'elle n'avait jamais eut. Je coupai court à ce moment attendrissant.

- Il faut qu'on parte, la nuit commence à tomber.

- Oui, allons-y, me répondit Maxime.

Nous sortîmes dans le couloirs, capuches sur nos têtes, et nous dévalâmes les escaliers des trois étages. Nous courûmes jusqu'à la petite voiture rouge, et je priai pour que nous ne croisions personne. J'appelai Kira qui traînait en arrière, la truffe collée au sol.

Une fois dans la voiture, Maxime entra l'adresse de l'oncle d'Élisa dans le GPS de son téléphone. Et nous voilà partis. La chienne dans le coffre, nous sous la couverture à l'arrière, et Maxime au volant. Je laissais Élisa jouer à un jeu sur le téléphone le temps du trajet. Mon cœur s'arrêtait à chaque fois que la voiture freinait à un feu rouge, ou s'arrêtait pour laisser passer un piéton.

Finalement, nous arrivâmes devant une grande maison, au portail en fer blanc. Maxime se gara sur le côté de la haie qui cachait la maison. Je sortais de sous la couette, scrutant les alentours.

- Prête moi ton téléphone, je vais appeler Frank, demandais-je à Maxime.

Il me le tendis et je le portai à mon oreille, attendant que l'homme décroche.

- Allô ? dit-il d'une voix grave.

- Monsieur Frank ? C'est Noa. Est-ce que votre maison à un portail blanc ?

- Oui ! Dit-il excité. Vous êtes devant ?

- Oui, dans une voiture rouge, mon ami nous a emmené jusque chez vous.

- Ne bougez pas, je vous ouvre ! Me cria-t-il dans les oreilles.

Il raccrocha et le portail blanc s'ouvrit lentement. Maxime s'engagea dans l'allée de gravier blanc, et arrêta la voiture. Elisa était toute excitée. Nous sortîmes tous de la voiture, mais je restais sur mes gardes. Soudain une idée me traversa l'esprit. Que ferait Franck une fois que je lui aurais remis Elisa ? Peut-être qu'il nous mettrais moi et Maxime dehors, et que je ne la reverrais plus jamais. De toute façon c'était trop tard, la porte d'entrée en bois s'ouvrit, laissant apparaître un homme. Franck avait une barbe et des cheveux poivre et sel. Il portait de petite lunette ronde, et son visage de la même forme le faisait paraître d'une grande gentillesse.

- Entrez, vite ! Nous ordonna-t-il.

Maxime prit Elisa dans ses bras, tandis que j'appelais Kira pour suivre notre hôte. Une fois à l'intérieur, il tira tous les rideaux, et nous demanda de le suivre dans un sous-sol. Il ressemblait juste à un vieux parano, mais nous ne bronchâmes pas et nous le suivîmes.

- Personne ne vous a suivis ? Qui est ce garçon ? Elisa va bien ?!

J'essayai de le calmer.

- Non, personne ne sait que nous sommes là. Ce garçon c'est Maxime, c'est grâce à lui que nous sommes ici, il nous a aidé. Et oui Ellie va bien.

Maxime s'approcha de Franck, pour qu'il puisse prendre Elisa dans ses bras. La petite ne disait rien, elle ne devait pas vraiment se souvenir de lui. Après une inspection de la petite, Franck la déposa au sol, et lui demanda d'aller jouer dans la petite salle de jeu. Puis, son visage changea du tout au tout. Il devint plus sérieux et nous fit monter dans la cuisine.

- Je vais être franc avec vous. Je vous remercie de m'avoir remit ma nièce, mais je vais vous demander de partir, vous allez nous attirer des ennuis.

Ce que je redoutais était en train d'arriver. On allait m'enlever Elisa. J'aurais mieux fait d'accepter, de refaire ma vie. Mais quelle vie ? J'étais malheureuse avant, je n'avais plus de but dans la vie. Et je venais d'en trouver un.

- Non, je ne laisse pas Elisa.

- Comment ? S'offusqua-t-il. Elle n'est rien pour vous ! Vous n'êtes personne !

- Ecoutez moi, dis-je. Elisa est très importante, Nathalia a trouvé un vaccin au virus, et Elisa le transporte dans son sang. Sa mère me l'a confié à moi, et sans moi elle serait morte.

J'avais tout dévoilé devant Maxime, mais il ne pouvait rien tenter de mal ici.

- Qu'est-ce que vous racontez ?

- Je vous dis ce que je sais.

Je sortis de mon sac les notes de Nathalia.

- Tenez, ce sont les notes de votre soeur, je ne ment pas. Je vous en pris, laissez nous rester ici, au moins jusqu'à ce que l'antidote soit donné à la population.

Il lisait à toute vitesse les notes, ses yeux bleus zigzagant de lignes en lignes.

- C'est impossible, dit-il. Elle a réussit, elle à réussit !

Il me rendis les papiers.

- Vous suivez moi, le garçon reste là.

Je regardais Maxime qui accepta sans broncher, il semblait ne pas se rendre compte de ce qu'il se passait. Je suivis Franck au sous-sol, il m'emmena dans une pièce étrange. Il y avait pleins d'écrans d'ordinateurs qui affichaient des images, des données, des courbes. Sur un bureau en dessous, des papiers étaient éparpillés.

- Bien, Noa c'est ça ? Je ne vous fait pas confiance, mais je vous suis reconnaissant pour ma nièce, et ma.. sœur. Je vais vous laisser le bénéfice du doute, en revanche pour votre ami, je suis désolé mais ça va être plus compliqué.

- Je comprends, répondis-je.

- Bien, il faut que vous me racontiez tout ce qu'il s'est passé. Des choses ne collent pas dans ce que vous m'avez dit au téléphone. Nathalia m'avait demandé à plusieurs reprise de faire des recherches de mon côté comme vous le voyez, mais là les choses ne collent pas.

- Oui, bien sûr je comprends, je vais tout vous dire.  

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