♀ CHAPITRE 13 ♀

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― Maxime ! Max, t'es là ?!

Une voix d'homme.

Il connaissait Maxime apparemment. Je m'approchais lentement, et collais mon oreille à la porte.

― Eh mon pote ! Continuait l'homme. Aller quoi, t'es là ? J'en ai besoin Max, vraiment besoin !

De quoi pouvait-il parler ? Qu'est-ce que Maxime possédait que cet homme voulait à tout prix ?

― Aller mec, ça fait deux jours, t'es le seul qui peut me dépanner. Aller quoi !

Il hurla le dernier mot, ce qui me fit sursauter. Il n'y avait qu'une seule issue, et cet homme était devant. Je pris Élisa dans mes bras, et nous nous enfermâmes dans la chambre de Maxime. Si personne ne répondait, l'homme finirait par s'en aller. Enfin, c'est ce que je croyais.

Dans un fracas, j'entendis la porte s'ouvrir : il était entré. Que ferait-il en nous voyant ? Que devais-je faire ? J'entendais Kira qui aboyait auprès de l'homme. Sans réfléchir, je me jetais sous le lit avec Élisa, pétrifiée de peur. Je lui murmurais que c'était une mission, et que le méchant ne devait pas nous trouver. J'avais toujours mon couteau, prête à me défendre.

― Bordel Max, où est-ce que tu les range ?! Hurlait-il.

Il fouilla les pièces et entra dans la chambre. J'avais ma main sur la bouche d'Élisa, le couteau dans l'autre. Je voyais les vieilles baskets de cet inconnu marcher frénétiquement dans la pièce.

Inspirer, expirer, inspirer, expirer. Je me concentrai pour ne pas céder à la panique. Il jetait les tiroirs des tables de chevet au sol. Puis, il rigola. Il avait certainement trouvé ce pour quoi il était venu. Il farfouilla un peu dans la pièce, et prit mon sac. S'il l'ouvrait, s'en était fini, il allait se rendre compte que des filles vivaient ici. Et s'il nous dénonçait, c'était foutu. Il prit la fermeture éclair, et commença à ouvrir mon sac. Je serrai mon couteau dans ma main, prête à bondir sur lui.

Mais Kira s'en chargea à ma place. La chienne aboya et se jeta sur l'inconnu. Il cria en lâchant mon sac, et s'enfuit, emportant ce qu'il cherchait. Élisa sanglotait dans mes bras. Toute cette agitation, les aboiements de la chienne, ça lui avait fait peur.

Nous restâmes un temps sous le lit, puis nous finîmes par sortir. C'était un désastre. La pièce était sans dessus dessous.

― Pourquoi il a fait ça ? Me demanda Élisa penaude.

― Je crois qu'il cherchait quelque chose.

Elle ramassa son lapin.

― Il cherchait quoi ?

― Je ne sais pas.

En fait, j'avais une petite idée. C'était soit de l'argent, soit de la drogue, je ne voyais rien d'autre. Et si c'était la deuxième option, nous ne pouvions pas rester avec Maxime. C'était trop dangereux.

J'entendis quelqu'un pousser la porte. Il n'avait quand même pas décidé de revenir ? Couteau en main, Élisa derrière moi, je jetais ma capuche sur ma tête.

― Noa ! Hurla Maxime en entrant dans la pièce.

Je me statufiais, j'avais failli me jeter sur lui.

― Maxime ? T'es pas au travail ?

― J'avais peur que vous partiez sans moi... Sur la route, j'avais un mauvais pressentiment, j'ai fait demi-tour...

― Quoi ? Mais... Et ton travail ?

― J'en trouverais bien un autre, c'est pas ce qui manque.

― Hein ? Mais... Grimaçé-je. Mais...

― Que c'est-il passé ici ? Me coupa-t-il.

Je reprenais mon calme, et rangeais le couteau.

― Ellie ma belle, tu veux bien rester ici le temps que je parle à Maxime ?

Elle hocha sa petite tête blonde, et s'assit sagement sur le lit. J'empoignai fermement le bras de Maxime et le tirai au salon. Là aussi, tout était renversé dans la pièce.

― Un ami à toi est venu, il cherchait quelque chose. Il disait que ça faisait deux jours où je ne sais pas quoi et qu'il en avait besoin.

Il écarquilla les yeux, puis fronça les sourcils.

― Mathieu, dit-il. Quel enfoiré.

― Qu'est-ce qu'il voulait ?

Il s'assit sur le rebord du canapé.

― Ça n'a pas d'importance, vous allez bien ? Il vous a vu ?

Je serrai les poings. Je devais me contenir.

― C'était de la drogue ? De l'argent ? Qu'est-ce qu'il voulait ?

Il essaya de poser sa main sur mon bras, mais je me dégageai.

― Réponds moi Maxime ! Qu'est-ce qu'il voulait ?!

― Oui de la drogue ! Vociféra-t-il. T'es contente ?!

Je soupirais de mépris. J'avais raison de ne pas me fier aux hommes. Tous des menteurs. Je fonçais dans la chambre prendre mon sac et Élisa. Puis j'appelais Kira.

― Qu'est-ce que vous faites ? Demanda Maxime.

― On s'en va, on n'est pas en sécurité ici. Élisa n'a rien à faire avec un dealer.

Il posa son sac à dos, et s'approcha de nous.

― Vous n'allez pas sortir dehors en plein jour ? Et où allez vous aller ?

― Je... Je ne sais pas.

Je n'y avais pas réfléchi. Mais nous ne resterions pas une minute de plus ici.

― Noa, qu'est-ce qui se passe ? Sanglota Élisa.

― Écoutes ma chérie, dis-je en fermant sa veste. On doit partir.

Elle tourna rapidement sa tête de gauche à droite pour me dire qu'elle n'était pas d'accord.

― Je veux rester avec Maxime. Les espions travaillent en équipe.

― Elle a raison, reprit Maxime. Deux espionnes toutes seules dehors ne pourrons pas vaincre tous les méchants. Vous avez besoin de mon aide.

Il faisait exprès de parler comme ça pour mettre Élisa de son côté. La petite me lâcha la main et alla se coller à lui. Je me sentais trahie. Après tout ce que j'avais fait pour elle. J'avais enterré sa mère, nom d'un chien ! Mais je ne pouvais pas la forcer à me suivre. De rage, je jetai violemment mon sac au fond de la pièce, faisant tomber deux ou trois objets au passage. Puis je m'enfermai dans la salle de bains, en claquant la porte, comme l'aurait fait un ados en colère. 

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