♀ CHAPITRE 17 ♀

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Je me réveillai seule. Maxime n'était plus dans le lit. Je m'asseyai lentement, tout en m'étirant pour me réveiller correctement. Je frottai mon visage et le dégageai de mes cheveux en bataille. Je descendis du lit, et la fraîcheur de la pièce me frappa de plein fouet. Je frissonnais mais me levai néanmoins.

Je me déshabillai rapidement et me changeai. Je priais pour que personne n'entre, et je fis aussi vite que possible. Une fois prête, je descendis à la cuisine, l'endroit où j'étais sûre de trouver au moins quelqu'un. Je n'avais même pas regardé quelle heure il était.

J'arrivais dans la cuisine et je n'y trouvais personne. Étrange. Je tentais le salon et j'y trouvais finalement Maxime. Il haussa les sourcils en me voyant et vint m'accueillir.

- Ça va ? T'as bien dormis dis-donc !

Je sortis le portable de ma poche, et je regardai l'heure sur l'écran de verrouillage : quinze heure quarante sept. J'avais dormis tant que ça ! Je relevais la tête étonnée, et fis face au visage radieux et souriant de Maxime.

- J'ai super faim...

J'avais pensé à haute voix, je grimaçai, honteuse. Maxime ricana et alla me préparer une omelette. Je retrouvai la joie de manger des aliments qui n'étaient ni périmés ni volés. Il me servit un grand verre d'eau minérale. Enfin je ne buvais plus l'eau dégoûtante du robinet. Je m'empiffrai sous le regard bienveillant de Maxime. En ce moment il faisait souvent ça, m'observer sans rien dire. Ça avait quelque chose de gênant, et un peu malpoli même. Pendant que je finissais mon omelette, une petite voix prononça mon prénom.

Élisa.

- Bonjour ma belle ! Lui répondis-je la bouche pleine.

- Tu as bien dormis ?!

- Oui et toi ?

- Oui ! Dit-elle en grimpant sur un tabouret en bois de la cuisine. Même que j'ai le droit de jouer dans le jardin de derrière avec Kira. Je lui ais appris à ramener un bâton, comme dans les dessin animés, tu veux voir ?

Elle parlait à une vitesse ahurissante. Sa bonne humeur et son sourire constant étaient communicatifs. Je rangeai mes couverts et mon assiette dans l'évier et la suivis jusqu'à l'arrière de la maison. Le jardin était très petit. Il était fait d'un gazon à l'herbe jaunie, et le lierre qui grimpait aux murs était dépourvu de feuilles. Je m'assis sur une des chaises de jardins, et me glaçai le derrière. Je frictionnai mes bras pour me réchauffer tandis qu'Elisa lançait son bâton à Kira.

Elle s'approcha de moi pour me demander de lancer le bâton lorsque mon cœur se stoppa net. Un drone venait d'apparaître au-dessus du petit jardin. Sans réfléchir j'attrapai Élisa et je me jetai dans la maison. D'un coup, je tirai les rideaux du salon. Je ne réfléchissais pas, je couru jusque dans la chambre et attrapai mon sac. Quand je redescendis, je croisai Maxime avec Elisa en pleur dans les bras. J'haletais, j'avais le cœur au bord des lèvres.

- Qu'est-ce qui se passe bon sang ?! Elisa m'as dit que tu l'a jeté par terre dans le salon !

- Un drone ! Hurlé-je. Y'avais un drone dans le jardin, il appartient forcément aux traqueurs. Il nous a vu !

Maxime, paniqué, posa Elisa au sol et partit en trombe chercher ses affaires. Mais à ce moment, Franck remontait du sous-sol, probablement alerté par tout ce tapage.

- Qu'est-ce que vous faîtes ?!

- Un drone a vu Elisa et moi dans le jardin ! C'était sûrement un drone des traqueurs, on doit partir !

Son visage guilleret se transforma et il me hurla dessus.

- Vous l'avez laissé aller dehors ?! Mais vous êtes inconsciente ma pauvre fille !

Elisa pleurait, la chienne aboyait, mes oreilles bourdonnaient. Des tâches noires commençaient à obstruer ma vision. Ce n'était pas le moment pour une crise de panique. Malheureusement mes jambes flanchèrent et je tombai à genoux. Franck se radoucit et tenta de retenir ma chute. J'étais à présent assise au sol.

- Noa, êtes-vous sûre qu'ils vous ont vu ?

- Non... Je... J'ai fais aussi vite que j'ai pu...

Franck nous fit descendre au sous-sol. J'avais chaud et froid à la fois. Je tremblais comme une feuille et j'étais devenu toute rouge. Maxime avait dû me porter jusqu'au sous-sol. Qu'est-ce qui m'arrivait ? Cela ressemblait à une crise de panique.

Une fois que nous fûmes tous en bas, Franck me prit à part. J'allais un peu mieux, et je reprenais mes esprit.

- Noa, tenez, j'ai réussis à faire une réplique du vaccin de Nathalia.

Il me tendait une petite fiole remplie d'un liquide jaune. Alors c'était ça, le vaccin. Je le tenais entre mes mains, le liquide qui aurait pu sauver tant de monde. Qui aurait pu sauver ma mère. Le liquide qui allait sauver l'humanité.

- Ecoutez, j'en ai fait une deuxième version. Cette version que vous tenez n'est peut-être pas assez puissante pour un adulte puisque c'est celle qu'Elisa à reçu, la bleue en revanche l'est certainement. Mais elle est très longue à refaire, et on ne saura si elles fonctionnent que lorsque nous les aurons testé. Malheureusement, avec ce drone ça complique les choses. Espérons qu'il ne vous ait pas vu !

J'avais compris la moitié de ce que Franck m'avait expliqué. Mais j'avais retenu le principal : deux vaccin, un puissant, et un moins puissant. Après cette petite entrevue, je retournais auprès de Maxime et Élisa dans la chambre du sous sol. Maxime avait son sac sur le dos, prêt à partir. Je m'excusai auprès d'Élisa de l'avoir brusqué plus tôt. Elle m'avait dit ne pas m'en vouloir, mais elle s'allongea sur son lit, dos à nous. Maxime me prit le bras et m'emmena dans le fond de la pièce.

- Noa, il faut qu'on parte, c'est sûr qu'ils vous ont vu.

- Je sais pas, si ça se trouve ils ont pas vu nos visages.

Il claqua sa langue pour montrer sa désapprobation.

- Même ! Des gens qui n'ont rien à se reprocher ne s'enfuient pas comme ça !

J'hésitais. Il n'avait pas tord, mais où irions nous ? Nous ne pouvions pas aller dans la rue avec Élisa. Je faisais fonctionner mon esprit à plein régime. Je ne voyais pas d'endroit où nous pourrions aller. Lorsque soudain, un idée complètement folle me traversa l'esprit.

- On pourrait aller chez moi, c'est à environ une heure d'ici. Les traqueurs ne penseraient pas nous trouver là-bas.

Maxime jeta un regard à Élisa. Il acquiesça. Nous nous apprêtions à monter pour faire part de notre idée à Franck lorsque nous entendîmes un écho de voix.

- Ahah, allons messieurs, voyons. Ça ne sert vraiment à rien d'entrer, je vis seul ici !

Je regardais Maxime, il avait le visage sans expression. Mon cœur venait de s'arrêter. Je n'osais plus bouger, mes membres étaient aussi rigides que ceux d'un cadavre. Je n'osais même plus respirer.

Les traqueurs allaient entrer dans la maison. Nous étions pris au piège !

HEAVENWhere stories live. Discover now