Arsène Flamingo

19🚀24 heures avec Arsène

C'était la seule à avoir compris. Arsène Flamingo avait couché avec beaucoup de femmes, toutes différentes les unes des autres, et peu avait eu l'occasion de le voir entièrement torse nu. Dans ce peu de femmes, toutes avaient été bernées par l'excuse « blessures de mission », même Barbara Karenalistika, la femme qu'il avait le plus aimée.

Mais pas Niki. La terrienne avait tout de suite compris ce qui avait causé ces marques profondément ancrées dans la peau blanche du capitaine et faire le lien avec le peu de découvertes sur le passé de Flamingo appris de la bouche de Sir Lazarin était simple.

La vraie raison pour laquelle il s'embêtait à porter des cols roulés et à rejeter tous ceux s'approchant trop près de son corps dénudé. Niki Darkwhisper avait percé un de ses secrets. Et elle n'avait même pas eu besoin de coucher avec lui.

Les cheveux frisés de la lieutenant lui chatouillaient le nez et les oreilles mais il resta silencieux et accepta son étreinte. Sentir sa poitrine serrée contre son torse réveilla la bête dans son boxer mais il se maudit intérieurement de penser à ce genre de chose à ce moment-là.

« Très classe. » murmura-t-elle en sentant la dureté de la fameuse bête contre sa cuisse.

Flamingo chuchota un petit pardon avant de quitter ses bras. Ils se perdirent tous les deux dans la contemplation des yeux de l'un. Lui y voyait de la tristesse, de l'empathie mais surtout de la curiosité et de la compréhension lui donnant une image de Niki qu'il ne soupçonnait pas. Elle y voyait de la fragilité, comme lors de ce moment dans la salle de bain du Palais des Plaisirs lorsqu'il s'était rappelé de son passé.

À ce moment-là, le capitaine Flamingo ne lui paraissait plus être qu'un simple narcissique, pervers, classe mais un peu stupide... L'homme qui se tenait devant elle était juste « Arsène ». Un terrien brisé par les épreuves de sa vie qui tentait tant bien que mal de s'accrocher à sa liberté qui était la seule chose lui apportant des moments de bonheur.

— Flamingo, je... marmonna-t-elle en peinant à trouver ses mots.

— Arsène, intervint-il. Tu m'as appelé par mon prénom.

— C'était pour t'avertir du danger.

— Et la deuxième fois ?

Niki ne répondit rien, toujours perturbée par la découverte qu'elle venait de faire. Le capitaine se releva pour aller chercher ses affaires. Il secoua ses cheveux noirs mouillés et remit son t-shirt col roulé malgré le fait qu'il soit encore trempé avant de s'engouffrer dans la forêt tropicale, laissant Niki seule avec ses interrogations muettes.

La nuit commença à tomber et les deux lunes à apparaître dans le ciel noir. Niki rejoignit enfin la caverne près de la cascade et y trouva Flam-... Arsène, assis en tailleur en train de manger une sorte de noix de coco. « Pourquoi j'ai envie de l'appeler par son prénom maintenant ? » se dit-elle en le rejoignant en silence.

Le capitaine lui tendit un des fruits sans la regarder. Il voulait entamer une conversation banale avec elle mais impossible de penser à autre chose que ce qu'elle avait découvert.

Après avoir fini leur maigre repas, Niki se concentra sur sa contemplation silencieuse du feu devant elle, sentant le regard du capitaine sur elle mais n'osant pas lui faire de remarque.

Brusquement, Arsène se mit à rire. Pas un de ses rires habituels mais quelque chose de plus décontracté, sans pression.

— Tu sais pourquoi je m'appelle « Arsène » ? demanda-t-il en attisant le feu.

— Non. Tu m'avais dit que c'était français c'est ça ?

— Pas vraiment en fait, c'est grec et ça signifie « viril ». C'est ma mère qui a choisi ce prénom en référence à « Arsène Lupin », un personnage de roman, gentleman cambrioleur créé par Maurice Leblanc. Il paraît que ce prénom a comme signification « simple, loyal et sincère » et que la caractéristique qui ressort le plus chez un « Arsène » est son charisme qui ne laisse personne indifférent !