31.9🚀Vieux démons

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La nuit était tombée depuis bien longtemps sur la planète Aphrodisia-69 et les hôtels étaient tous presque complets à cette heure-ci. Si une âme innocente avait le malheur de s'aventurer dans la rue bordée d'hôtels passé 22h, ses oreilles ne se remettraient jamais des nombreux mots et cris qu'elles entendraient venant des chambres dont les fenêtres ouvertes donnaient le loisir à tout voyeur de prendre son pied.

Et pourtant, les cris les plus aigus et intenses ne pouvaient être entendus, car enfermés et étouffés par la chambre numéro 404 de l'hôtel Pialozzo. La chambre réservée à Arsène Flamingo et ses conquêtes.

Le maître d'hôtel traversa le couloir de ladite chambre et passa devant pile au moment où un dernier cri de jouissance intense arriva à traverser la porte bloquant pourtant chaque son. Gêné mais à la fois soulagé que le capitaine retrouve ses vieilles habitudes dans son établissement, il se contenta d'accélérer le pas et de quitter l'étage.

De l'autre côté de la porte, une lascive plainte, « Arsène... revient. », résonna dans la pièce en même temps que le bruit de la boucle en métal d'une ceinture que l'on refermait lentement.

Le capitaine Arsène Flamingo passa de la chambre à la salle de bain pour s'asperger d'eau, encore sonné par ce qu'il venait de faire : retourner dans les bras d'une femme qu'il détestait. Il avait beau avoir aimé se sentir puissant sur elle, répéter des gestes dignes d'anciennes habitudes, sourire en entendant son prénom d'une manière si érotique et surtout, il avait pu être rassuré sur sa capacité à plaire et à susciter du désir.

Capacité dont il avait commencé à avoir des doutes après la veste qu'il s'était pris par celle qui l'avait friendzonée.

Arsène Flamingo retourna dans la chambre et enfila son t-shirt sans regarder la femme allongée dans le lit, un drap recouvrant à peine sa peau d'un blanc laiteux et ses cornes.

— Tu ne veux pas rester encore un peu avec moi Arsène ? Tu viens à peine de revenir « à la vie ».

— Tais-toi Barbara.

Barbara Karenalistika poussa un soupir d'exaspération avant de se lever et d'imiter son ancien amant en s'habillant. Avant de totalement zipper le haut de son uniforme, elle s'approcha du dos d'Arsène et colla sa poitrine contre lui en calant son visage dans son cou. Le capitaine ne réagit que lorsqu'elle passa sa main dans ses cheveux noirs.

— Arrête ça. On est plus ensemble depuis des lustres Barb. C'était exceptionnel cette fois-ci.

— Je sais bien... Mais ton corps m'avait tellement manqué. Nous sommes tellement en accord physiquement tous les deux...

— Physiquement. Est-ce que je dois te rappeler tout ce que j'ai subi à cause de toi Barb ?

— Et ça t'a rendu tellement plus mystérieux, plus attirant et charismatique que j'en suis toujours troublée.

— Si j'ai couché avec toi ce n'est pas pour ton plaisir Barb, c'était pour elle.

Karenalistika retira vivement ses mains d'Arsène et s'éloigna comme brûlée par ces mots. Elle jura avant de refermer entièrement sa combinaison et de caresser une de ses longues cornes blanches.

— Ça y est, tu as fait ton choix c'est ça ? Pourquoi tu fais ça pour elle ?

— Tu n'es pas assez conne pour me poser cette question, répondit-il sèchement.

— Si tu es tant attaché à elle, alors je ferais tout pour qu'elle te brise le cœur.

— Laisse tomber Barb, j'ai assez de malchance en moi pour ne pas avoir besoin de tes magouilles. Je me brise tout seul.

Arsène FlamingoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant