29🚀L'univers C-404

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« ARSÈNE CHÉRI ! REVEILLE-TOI MON LAPIN ! »

Arsène Flamingo saisit son oreiller et le jeta contre la porte pour faire taire les coups lui signalant sûrement qu'il était 10h passé. Il se tourna sur le ventre et se réfugia dans sa couverture avant d'entendre la porte de la chambre s'ouvrir et que quelqu'un attrape sa couverture et la jette en l'air.

— Mon chéri, mon petit voleur, si tu ne te réveilles pas, ton père va manger toutes les tartines de Nutella !

— Mais qu'il aille crever en enfer ce connard.

— Arsène...

— Ce n'est pas mon père comme tu n'es pas ma mère !

Il se leva d'un coup et regarda sa génitrice d'un autre univers droit dans les yeux, l'air sévère.

— Ma mère ne me réveillait pas le matin car elle était déjà au travail et mon père au chômage ne préparait aucun petit-déjeuner, trop occupé à faire la fermeture de la boite de striptease ZigZag. Alors non, tu n'es pas ma mère, seulement une erreur 404. Tu es une défaillance, comme tout cet univers qui ne devrait pas exister !

— Arsène. Mon cœur, mon lapin, mon trésor. C'est l'heure de manger.

Arsène Flamingo roula des yeux au ciel avant de répondre « oui, maman » et de sortir de son lit. Il enfila un jean, un t-shirt manches longues noir, se recoiffa de sa main et remit ses lunettes. Arrivé dans la cuisine, il retrouva son horrible mère et son horrible père, tous les deux trop gentils et trop parfaits.

Oui, l'univers C-404 était un enfer. Un univers régi par la gentillesse absolue. Une véritable erreur, une défaillance dans tous les univers existants.

Un enfer vous dis-je !

Même l'auteure Toute Puissante s'emballait en écrivant le chapitre sur l'univers C-404. Une erreur informatique qui chamboulait les lois narratives de cette histoire mais pour un court instant. Voilà.

— Ah Arsène enfin ! se réjouit sa mère en posant son magazine de mode.

— Il reste des tartines mon garçon, rajouta son père en lui tendant son assiette.

Arsène ignora royalement le geste de son paternel qu'il détestait du plus profond de son être et se contenta de boire un verre de jeu d'orange.

— Est-ce que ça te dirait qu'on aille se faire un petit cinéma ensemble ? demanda son père pas vexé par le très beau vent que son fils lui avait infligé. Ou un bowling ?

— Plutôt crever la gueule ouverte.

— Sois positif Arsène ! répondit sa mère. La dernière fois que l'on t'a vu ça remontait à presque quatre ans ! Tu es resté un an avec nous et tu n'as pas une seule fois voulu participer aux événements familiaux comme la raclette de Noël, l'échange de cadeaux de Noël, le découpage de la bûche de Noël, le-

— Toutes vos traditions familiales reposent sur une unique date, c'est pathétique.

-Bon, puisque tu es ronchon, je veux que tu ailles apporter son déjeuner à notre Arsènounet s'il te plait.

— Mais je n'ai pas que ça à faire ! Je dois réparer mon vaisseau, je dois-

— Arsène mon chaton, l'interrompit sa mère en souriant. Tu ne vas pas me refuser ça ?

Peu importe l'univers, sa mère restait sa mère et il ne pouvait rien lui refuser. Il accepta le tupperware que lui tendait son père, attrapa sa veste en similicuir noir, enfila ses chaussures et sortit de la maison sans dire un mot de plus.

Arsène FlamingoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant