Chapitre 26 - Promotion cornichons

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Rien. Nada. Niet. La dèche totale.

Je n'ai plus rien dans mon frigo et mes placards à part un paquet de pâtes se battant en duel avec une boîte de raviolis.

Merde, Philippine ! Tu aurais pu faire gaffe aux courses, quand même ! Ce n'est pas comme si vous étiez quatre à vivre dans cet appartement et ce n'est certainement pas Bora qui s'empresse de manger tous les petits gâteaux que tu te caches volontairement à toi-même.

Bah quoi ? À chacun sa méthode pour ne pas grossir et tomber dans le mal que représente la gourmandise. Moi, je m'autosurprends ! J'ai une mémoire tellement défaillante que parfois, j'oublie que j'avais caché le paquet de cookies derrière le canapé, par exemple. Je le retrouve en de rares occasions que je ne saurais expliquer.

Des fois, je vais même jusqu'à mettre les paquets de bonbons sur des étagères plus hautes que moi parce que je me connais, j'aurai forcément la flemme de prendre l'escabeau pour grimper et aller les chercher.

Par contre, c'est problématique quand il ne me reste que ça. Je m'improvise une petite épreuve de Fort Boyard version « Philippine ». Je grimpe sur le comptoir de la cuisine et je tente de tendre le bras dans l'espoir de frôler quelque chose.

Qu'elle est dure, la vie, quand vous ne faites pas plus qu'un mètre soixante-cinq.

— Bon, Bora, c'est la crise, maman revient ! Garde la maison.

Oui, je parle à mon chat, et alors ?

D'ailleurs, je ne dois pas être la seule, j'imagine les gens « fans » de chats qui rentrent complètement gaga : « Alors, mon bébé ? Comment tu vas ? T'as passé une bonne journée ? Oh, viens là et fais-moi un câlin ! »

Alors que dans la tête du chat ça doit être : « Mais lâchez-moi ! AU SECOURS ! »

Pauvre bête.

J'attrape mes clés de voiture pour me rendre au premier supermarché se trouvant sur mon chemin. En plus, on est samedi matin. Pitié. Le samedi, c'est toujours l'enfer. Tout le monde vient faire ses courses le samedi, à croire que toute la ville s'est passé le mot.

Il n'y a déjà pas de place pour se garer et il faut toujours aller à Tataouine, là.

Ça m'énerve. Je ne suis même pas descendue de ma voiture que ça m'énerve déjà.

— Et forcément ! Y a plus de chariots ! Putain !

Ah si. En voilà un.

Philippine, mauvaise langue que tu es.

Il en reste juste un... Attendez... Laissez-moi deviner.

— Forcément, c'est le seul qui a une roue qui dit « merde » aux trois autres. Bon, tant pis.

Je prends mon chariot et je me lance dans la jungle urbaine.

Je déteste les supermarchés pour plein de raisons et je ne dois certainement pas être la seule. Il y a toujours trop de monde, il n'y a jamais ce que l'on veut ou on se le fait piquer à la dernière minute par la mémé du coin et il y a toujours une queue phénoménale aux caisses.

Bref, c'est le bordel.

— Je prends le strict nécessaire et je m'en vais.

Sauf que Philippine ne sait pas prendre le « strict nécessaire » et Philippine passe trois heures déjà dans le petit rayon librairie.

Philippine - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant