Chapitre 55 - La tartine de la colère

4.8K 763 109
                                    

Allongée dans mon lit, je ne peux m'empêcher de sourire sadiquement face au résultat de cette soirée. Débarrassée de Timéo alors enfermé dans la chambre sans sortir, j'ai eu le droit à un dîner, seule avec Olivier. Bien fait, morveux !

Je l'ai dit, j'ai déjà mis un Joyeau au pas, le second ne pouvait que suivre.

— Psst ! Tu dors ?

M'apprêtant à éteindre la lumière, j'aperçois la tête d'Oliver au niveau de l'ouverture de ma porte tandis que je me redresse, surprise de le voir là.

— Qu'est-ce que tu fiches ici ?

— Ton lit, c'est un deux places, non ? Tu m'en fais une ?

— Quoi ? Mais...

— En fait, Timéo prend ma chambre le temps de son séjour et...

— Et ton canapé ?

— J'y venais ! Arrête de m'interrompre. Il n'est pas super confortable et clairement trop petit pour moi.

— Faut dire que t'as grossi, aussi.

Voyant sa bouche former un « o » presque parfait je ne peux m'empêcher de rire.

— Mais ne dit-on pas que quand on grossit, on élargit sa surface de câlin ?

— Mademoiselle Tagliani ! Vous osez me parler de câlins à une heure aussi indécente ?

— Totalement. Ça te donne des idées ?

— Carrément !

Il se précipite vers moi, se jetant pratiquement sur le lit.

— J'aime quand tu me parles comme ça.

— Qui a dit que je t'autorisais à venir ?

— Mais tu viens...

— Je n'ai pas dit que j'acceptais pour autant. Je te préviens, demain on a une grosse journée, on va aller faire du rangement dans la maison de mon grand-père donc hors de question de m'épuiser en faisant des galipettes.

— Quoi ? Tout ça, ce n'était que du vent ?

— Disons juste que j'ai lancé un hameçon auquel tu as parfaitement mordu. Je te préviens, Olivier, si ta main ose se balader... je m'occuperai de tes... joyaux de famille.

— C'est nul de faire un jeu de mots sur mon nom.

— C'était facile !

Et puis, tu devrais être flatté, même. Je viens de te faire un compliment sur ton « appareil ».

Soudain, Bora se rajoute sur le lit alors que je vois le pied d'Oliver tenter de la chasser.

— Qu'est-ce que tu viens de faire là, au juste ?

— Bah... le chat...

— Non, mais je t'explique. Ce chat dort ici depuis bien plus longtemps que toi, alors si tu ne veux pas dormir sur la moquette, laisse mon chat tranquille.

— T'es pas sérieuse, là ?

— Et pourquoi pas ? Le lit est assez grand pour trois.

J'attrape mon animal, le mettant tout contre moi avant de le caresser de longues minutes durant sous le regard malheureux d'Olivier.

— Sérieusement ? Le chat a droit aux caresses et moi c'est niet ?

— Question de pelage. Elle a le poil tout doux.

— Moi aussi mes poils sont tout doux.

— Tu frises comme un mouton, mon pauvre.

— Uniquement quand le temps est humide !

Philippine - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant