Chapitre 37 - Sans foi ni loi

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Selon le planning d'Olivier, nous avions encore quelques heures devant nous avant la réunion avec notre potentiel futur client. Le temps de m'échauffer avant de rencontrer Judith pour la seconde fois.

Cette fois, je serai sans pitié avec cette rouquine diabolique.

— Et moi qui pensais que tu étais le genre de femme pantouflarde aimant dormir jusqu'à midi.

— Préjugé ! Il y a des femmes qui aiment l'exercice aussi.

La vérité ? Non. Je déteste le sport. Je méprise le sport.

Avant, j'aimais aller nager ou faire un quelconque sport en salle, mais depuis que c'est devenu un argument de vente et de commerce, je ne peux plus rien cadrer.

« Faites du sport, c'est bon pour la santé ».

Combien de fois doit-on entendre ce slogan débile ? Sérieusement ? En quoi c'est « bon pour la santé » de se ruiner les genoux et les articulations en courant ? Et puis je ne peux plus carrer ces femmes trop minces que l'on voit dans les pubs et qui disent « Holala ! Je dois maigrir pour cet été ». S'te plaît, tu fais un 34 alors ta gueule ! Ton slim, tu l'enfiles comme si de rien n'était, ça glisse tout seul. Moi, je dois faire la danse de l'hippopotame pour mettre ne serait-ce qu'un jean.

Vous savez, cette petite danse que l'on improvise d'un mouvement de va-et-vient des hanches afin de faire glisser le pantalon sur nos hanches. Et je ne mentionne pas le fait de rentrer le ventre quand il faut fermer le bouton et remonter la fermeture. Quelle horreur !

— Tu sais, si ça se trouve, Judith ne sera même pas là.

— Tu parles, elle viendra. Elle sera trop contente de te passer dessus comme un bulldozer.

— Alors d'une... elle ne me passe pas « dessus ».

— Non, c'est vrai, elle ne le fait plus. C'est mon truc, maintenant.

— C'est faux...

— Dit-il alors qu'il est allongé dans mon lit, nu comme un vers.

— Mais avoue que c'était incroyable...

— Ah oui, tu m'as TELLEMENT épuisée que regarde, je suis sur le tapis de la chambre en train de faire des abdos. Waw ! Incroyable.

Soudain, je sens un oreiller me percuter de plein fouet.

— Éternelle insatisfaite.

— Non, c'est juste trop facile avec toi. Je ne te fais pas marcher... courir, même.

Ce qui est plus ou moins vrai. Je sais où chatouiller Olivier pour qu'il réagisse au quart de tour. C'est comme appuyer sur un bouton. Maintenant que je sais où il est et quelle est sa corde sensible, je ne me gêne pas pour jouer avec.

— Bon, commande le petit-déjeuner ,homme ! J'ai faim.

— Et tu ne peux pas le faire, toi ?

— Je vais me doucher.

À cet instant, je vois ses yeux se mettre à pétiller tandis que je tente de réprimer cette envie qui bouillonne en moi.

— Halala ! Je vais encore devoir me frotter le dos toute seule, que ça va être dur ! Zut alors !

— Si ce n'est que ça...

Il se lève et à peine arrive-t-il à hauteur de la porte que je la lui ferme au nez en lui tirant la langue.

Philippine - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant