Chapitre 55: Amenda.

5.7K 466 93
                                    

Je joue avec mes doigts le cœur battant à mille. Je sens mes mains devenir moite je les essuies contre mon pantalon pour la quatrième fois. Ma jambe droite n'arrive pas à rester stoïque et pourtant j'affiche une mine souriante. Bon sang pourquoi j'ai dit à Damen que ma mère m'avait dit oui pour voir mon père ! Je pose mon visage dans mes mains et soupire de désespoir.

- Bon maintenant ça suffit ! S'exclame Annie. 

Je relève la tête et je sens des larmes menacer de couler. Je vois le visage de la rousse s'adoucir mais je n'arrive pas à rester calme. Je panique j'ai peur de ce que mon père pourrait dire à Damen et. . . à moi. 

- Nils que ce passe-t-il ?

Je soupire une fois encore comme si ça pouvait régler mes soucis et retirer un peu dû stresse qui me serre l'estomac comme jamais. 

- Demain je vais voir mon père avec Damen. 

Annie me jette un regard du genre "c'est tout". Je lui jette un regard noir. 

Ça va, ça va, pourquoi tu stresses autant ? 

- Mon père.  . . c'est assez compliqué. 

Elle s'assied sur la chaise en face de mon bureau, croise ses jambes et posent ses coudes sur mon bureau. Je n'ai jamais parlé du cas de mon père à personne tout simplement car je n'en voyais aucune utilité. Alors je retiens un petit sourire devant la pose d'Annie qui veut tout simplement me dire "raconte-moi tout". Je me détends un peu même si ça n'enlève rien au plomb dans mon estomac. 

- Mon géniteur n'est pas vraiment fan de la personne que je suis. 

- Comment ça ? 

- Mon père est de la vieille génération, pour lui deux hommes ne devraient pas être ensemble, ni deux femmes d'ailleurs. 

Annie ne dit rien et me laisse me plonger dans mes souvenirs. 

- Pour lui je n'ai jamais été une grande réussite, quand il a appris que j'étais un oméga j'ai baissé dans son estime. Alors quand j'ai avoué à ma mère que j'étais amoureux d'un garçon, je ne suis devenue qu'un fantôme à ses yeux. Après il est tombé malade et comme ma mère ne peut pas travailler, ils ne pouvaient pas payer l'hospitalisation. Elle m'a alors demandé de l'aide et du coup j'envoie tout l'argent que je peux à ma mère. 

Annie acquiesce. 

- Enfin, ce n'est pas grand-chose mais j'ai peur de la réaction de mon père, c'est ridicule, dis-je en murmurant les derniers mots. Annie semble tout de même m'avoir entendu. 

- Nils, je ne peux pas vraiment me mettre à ta place, mais je sais que c'est normal de stresser. Qui ne serrait pas toucher par ça ? Personne. 

Je souris et Annie elle continue de me remonter le moral. Je me concentre sur ses mots et je sens que je me suis calmé. Cette femme est vraiment incroyable. 

- Merci, dis-je en coupant Annie, je me sens mieux. 

Elle me fait un clin d'œil, et se lève pour partir. Elle a raison, et puis je serais avec Damen. Je me reconcentre sur mon boulot. Mon collègue n'étant pas là je dois m'occuper de son travaille. Je soupire, avec tous les changements que l'entreprise entreprend l'agenda de Damen est  surchargé. Entre les demandes d'interviews, l'ouverture d'une nouvelle section dans Gray's Industries, j'ai de la chance d'encore pouvoir le voir. Il croule littéralement sous le boulot. Je me concentre et essaie d'être le plus efficace possible. J'en oublie l'heure et arrive enfin à caler tous les rendez-vous, toutes les réunions, etc . . . 

Je m'étire et baille. Je jette un rapide coup d'œil à l'heure. Je retiens un lourd soupiré, je l'ai déjà trop fait aujourd'hui. Je compte les heures supplémentaires que je viens de m'offrir, j'aurais au moins un meilleur salaire. J'éteins mon PC mais ne peux m'empêcher de jeter un regard en direction du bureau de Damen. Le doute s'installe est-ce que je vais voir Damen ou est-ce que je rentre chez moi ? Je pars finalement en direction du bureau de Damen. J'ouvre la porte et remarque que le bureau est plongé dans le noir. Seul la lumière de la ville me permet de voir l'emplacement des objets. J'allume la lumière, mais seule la lampe près du canapé s'allume. J'arrive désormais à distinguer, le bureau ou je remarque une ombre dessus. Je m'y approche doucement le cœur battant la chamade. Je lutte contre la peur qui a chaque pas s'insinue au fond de mon ventre, tout ça à cause de ces fichus films d'horreur. 

- Da. . . Damen ? 

Aucune réponse, je m'approche un peu plus de son bureau et remarque désormais qu'il dort. Je soupire, une nouvelle fois, quel idiot d'avoir eu peur juste à cause de la lumière. 

- Nils. 

- Ha ! 

J'ai les yeux fermés et mon cœur bat à mille à l'heure. Je me retourne lentement. Et voie une femme, ses cheveux blonds lui tombent dans le dos et je remarque clairement ses yeux bleus dans l'obscurité. J'arrive à distinguer son visage fin, ses yeux azure en amande qui s'accorde avec sa peau en porcelaine.

- Voyons Nils, je ne savais pas que je faisais aussi peur.

Je ne peux m'empêcher de rouler des yeux. Je me rapproche d'elle, sa chemise est ouverte et je peux voir la couleur sang de son soutien-gorge.

- Bonsoir Amenda, que fais-tu ici ?

- Ça faisait longtemps n'est-ce pas ?

- Réponds.

C'est à sont tour de rouler des yeux.

- Tu n'es vraiment pas drôle. Depuis plusieurs jours Damen est fatigué je suis juste venue le . . . détendre.

Mon cœur semble se briser à cette phrase, hormis le faîte que je sois sûr qu'elle me mente. Mais pourquoi est-elle ici ?

- Tu ne me crois pas ? Ajoute-t-elle.

- Très sincèrement ? Non.

- Alors pourquoi je suis ici ? Je ne travaille pas là et puis Damen et moi nous ne nous sommes pas vue depuis plusieurs mois.

Je comprends sans aucun problème son sous-entendu, la dernière fois que je l'avais vue c'était le jour où Damen a appris que j'étais un oméga. Je serre fermement mon poing.

- Amenda, dégage ou j'appelle la sécurité.

Elle s'approche de moi et me dépasse pour aller s'approcher de Damen. Je la suis des yeux, elle pose ses mais sur le bureau de Damen, qu'elle fait glisser jusqu'à son visage. J'ai beau la trouver insupportable elle est vraiment belle. Elle commence à jouer avec les cheveux de Damen, je traverse la pièce et lui attrape le poignet.

- Ne touche pas mon mec.

Un sourire en coin se dessine sur son visage. Elle extirpe son poignet de mon emprise et s'éloigne du bureau de Damen.

- À plus Nils.

Elle sort de la pièce et je soupire. Je regarde Damen dormir, je ne peux m'empêcher de me demander si ce que vient de dire Amenda est vrai. Je reste plusieurs minutes à regarder Damen me laissant submerger par mes émotions. Je secoue légèrement Damen, qui émet un petit son. Il me fait sourire, je continue de le secouer et il relève la tête.

- Salut, murmurais-je.

Ses yeux s'accrochent au mien, il se redresse et je l'embrasse. Il sourit contre mes lèvres.

- Il est quel heure ? Me demande le brun.

- Il est environ minuit.

Il se lève et attrape sa veste. Je fais de même. Damen passe son bras autour de mon corps et on quitte le bureau.


À suivre. . .


Mon Alpha.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant