Non Applicable - 1

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Voilà qu'on attaque un nouveau chapitre de cette fic, c'est vraiment un plaisir de vous voir si enthousiastes à la suivre ! 
On va commencer à rentrer peu à peu dans le coeur de l'intrigue avec ce chapitre... 
Bonne lecture ! 

Non Applicable 

Harry se réveille en sursaut à cinq heures précises, et se dresse tout droit dans son lit. Il jette un Lumos diffus dans l'obscurité. Ce n'est pas complètement rassurant ; le silence est si épais que c'est presque comme s'il avait une consistance. Harry a l'impression d'être enveloppé dans une bulle de paranoïa. Ses camarades de chambrée ne se sont quand même pas tous arrêtés de respirer ? Ou bien ils se sont tous rassemblés autour de son lit, derrière les rideaux du baldaquin, à attendre qu'il les ouvre pour... ?

Pour quoi, au juste ? Lui écraser une tarte à la crème dans la face ? Lui organiser une fête surprise et matinale pour son coming-out ? 

Le cœur battant, Harry décide qu'il est un idiot. Il se glisse prudemment hors du lit, la main sur le bout de sa baguette. Il ne veut pas réveiller les autres avec la lumière, mais s'il essaie de sortir de la pièce seulement avec l'éclairage verdâtre du lac, il s'écrasera probablement le petit orteil quelque part, trébuchera et atterrira dans le lit de quelqu'un d'autre. 

Voilà qui ferait sûrement merveille quant aux rumeurs sur sa sexualité. 

Il est déjà habillé – il ne s'est pas déshabillé la nuit précédente, ce que Malefoy a remarqué, bien sûr, et il a fait une grimace dégoûtée – alors au moins il n'a pas à s'inquiéter de ça, mais il ne trouve pas ses chaussures, au début, et quand il se penche pour faire ses lacets, il doit poser la baguette par terre et la lumière est beaucoup plus forte du coup. 

Les rideaux autour des lits de ses camarades sont fermés. Tout est tranquille. Il se détend un peu mais ne se sent pas parfaitement à l'aise jusqu'à ce qu'il ait quitté le château pour de bon. C'est Poudlard, bien sûr, alors il y a toujours le risque qu'un portrait se mette à hurler ou qu'un fantôme trop curieux vienne tout gâcher. McGonagall a assoupli les règles pour les élèves de huitième année, mais ça ne veut pas dire qu'elle les a complètement annulées. Il soupçonne que se faufiler dehors à cinq heures du matin pour retrouver un maître-chanteur lui vaudrait plus qu'un regard désapprobateur et une petite remontrance. 

Il est le premier dehors – enfin, il est en avance – et il descend les escaliers pour s'asseoir sur la dernière marche. Le froid remonte de la roche et s'infiltre dans ses os. Il ne pense à jeter un Sortilège Chauffant que quand il commence à trembler et il se demande, un peu agacé par lui-même, si utiliser la magie sera un jour aussi naturel pour lui que ça l'est pour les Sang-Purs, qui ont reçu une éduction où on apprend la magie en même temps qu'on apprend à respirer. Il essaie de se dire qu'au moins il ne la prendra jamais pour acquise, et alors que la tiédeur l'envahit, il commence à se sentir un peu plus lui-même que l'abruti grognon qui semble l'avoir remplacé ces dernier jours – ces dernières semaines – ces derniers mois. 

Ron arrive ensuite et descend les escaliers en courant, sa robe volant au vent derrière lui. Sa baguette dessine un petit point lumineux dans l'obscurité. Il porte son pyjama des Canons, remarque Harry, et ça le fait sourire. Il ne brille pas vraiment dans le noir, mais éclairé par la baguette, il donne à Ron l'apparence d'un long potiron maigrichon. 

Ron manque trébucher et tomber les quatre fers en l'air, mais il parvint à se rattraper et se tient là, un moment, essoufflé, avant de baisser les yeux et de pousser un juron. 

— Eh merde ! J'ai oublié de m'habiller, remarque-t-il inutilement. 

Ses joues sont deux points brillants dans le noir. 

— Tu n'as qu'à garder ta robe fermée, conseille Harry.

— J'ai mis un réveil, dit Ron en enroulant sa robe autour de lui. 

Il fait une tentative pour la coincer dans sa ceinture. 

— ...Comme un idiot. Du coup j'ai réveillé tout le monde, forcément. Il a fallu que j'attende qu'ils se rendorment de nouveau avant de pouvoir partir. 

Il regarde autour d'eux, les yeux plissés. 

— Si j'attrape des engelures et que mes orteils tombent, ce sera toi le responsable, mon vieux. 

— Tu as oublié de mettre des chaussettes aussi ? demande Harry en souriant. 

— Je n'ai pas oublié, rétorque Ron en jetant un sort sur ses chaussures. 

Il range sa baguette d'un geste nonchalant. 

— Je me suis rappelé que mes chaussettes étaient au fond de ma malle et j'ai décidé de ne pas m'embêter avec. Bon sang, où est Hermione ? 

À cinq heures et demie précises, Hermione émerge de l'entrée et descend les escaliers d'un pas guilleret. 

— Je ne suis pas en retard, si ? demande-t-elle. Je ne voulais pas traîner dehors dans le froid plus longtemps que nécessaire. Bon, allons-y. 

Elle avance dans le noir à une allure rapide, et tient sa baguette qui projette de la lumière haut devant elle. Il fait toujours sombre – l'aube ne sera pas là avant encore une heure – mais la lune presque pleine est sortie de derrière un nuage épais pour jeter une lueur pâlotte sur la scène, alors ce n'est pas aussi horrible que ça pourrait l'être. 

— C'est vraiment une très mauvaise idée, reprend Hermione quand ils la rattrapent. On pourrait encore retourner au château et prévenir la Directrice, vous savez. Ou tu pourrais appeler l'Auror Robards, Harry. Je suis sûre qu'il ferait une enquête officieuse, pour toi. 

Cependant, elle ne s'arrête pas de marcher. 

Ron bâille si fort qu'on dirait que son visage va s'ouvrir en deux. 

— Tu ne penses pas vraiment qu'on devrait s'inquiéter, si ? 

— N... non, dit Hermione, mais il y a une note d'hésitation dans sa voix. 

Elle jette un coup d'œil vers Ron et son regard s'étrécit. 

— Mais tu serais bien embêté si c'était le cas, Ronald Weasley – est-ce que tu as un pyjama des Canons sous ta robe ? 

— Ça me donne du courage pour faire face à l'adversité, répond Ron avec hauteur. 

Harry ricane. Les Canons perdent tous leurs matchs depuis au moins, oh, cinq ans avant la naissance des dinosaures et il soupçonne qu'ils continueront encore à perdre quand toute vie se sera éteinte et que la planète sera avalée par le soleil. 

Tatoué sur mon cœur  - DrarryWhere stories live. Discover now