L'orgasme le plus rapide du monde - 1

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Harry est assis à la table des Gryffondor pour le déjeuner en ce vendredi avec Ron et Hermione de son côté, et Malefoy et Greg en face. Ils ont à peine commencé à manger quand Greg annonce sans préambule :

— On a tous reçu des tickets pour une connerie culturelle moldue en classe aujourd'hui. On est censés emmener quelqu'un avec nous pour partager la joie de la molditude ou je ne sais quoi. Tu veux venir avec moi, Hermione ?

Harry manque de tomber du banc et Hermione n'a pas l'air moins choquée que lui, même elle lève bravement le menton et dit :

— Oui, d'accord. Mais c'est quoi ?

Ron, qui a toujours la bouche pleine, fait la moue et ses sourcils se froncent alors qu'il est clairement en train d'essayer de déterminer s'il devrait être jaloux ou non qu'un autre homme ait invité Hermione à sortir. Il considère Greg à nouveau et les rides d'inquiétude disparaissent de son visage. Harry le voit clairement penser : « Naaaan ».

Greg prend une autre bouchée de quiche.

— Chais pas, dit-il en postillonnant des miettes.

Malefoy, assis à côté de lui, frissonne d'effroi.

— Un ballet, informe-t-il Hermione avec un sourire ironique. Je te souhaite bien du plaisir.

— Je ne vois pas pourquoi tu as l'air si content de toi, dit Greg qui mâche toujours. Toi aussi il faut que t'ailles à un truc.

— Oui... je vais devoir supporter l'atrocité d'une chorale moldue, dit Malefoy en repoussant son assiette comme si elle l'avait offensé.

— Qui est-ce que tu vas inviter ? insiste Greg.

Malefoy continue à regarder son assiette.

— Harry, tu veux y aller avec Drago ? demande Greg. Il veut t'inviter, mais je crois qu'il est trop trouillard.

— Alors ! C'est quoi comme ballet ? interroge Hermione d'une voix forte, ce qui ne couvre pas vraiment le bruit de Ron qui fait une crise cardiaque la bouche pleine, mais au moins la mort de Ron fournit un peu de distraction.

— Oui, d'accord, dit Harry en essayant de ne pas avoir l'impression d'avoir accepté un truc d'une importance phénoménale.

***



Harry décide – en tout cas, il décide de se le dire fermement – avant son espèce de quasi pas tout à fait sortie en amoureux avec Malefoy, qu'il ne va pas s'inquiéter de savoir si c'est ou non une sortie en amoureux. Ou de savoir s'il a envie, ou non, que ça en soit une. Pour être franc, il en a sa claque de se faire des nœuds dans le ventre ; si ça continue, il va finir par s'étrangler de l'intérieur.

C'est plus facile de se dire que ce n'est pas un rendez-vous en amoureux quand il passe dans la chambre samedi soir pour se préparer et qu'il y trouve Malefoy en train de faire ses lacets. Malefoy, son camarade de chambrée avec qui il est juste ami – enfin, plus ou moins. Des amis qui se regardent beaucoup et dont l'un d'eux a le nom de l'autre tatoué autour du cou. Ce genre d'amis.

Malefoy se lève, sa posture maladroite, sur la défensive, comme s'il n'était pas très sûr de lui.

— Je me sens un peu con, dit-il avec mauvaise humeur. De quoi j'ai l'air ?

Harry déglutit.

— Tu as l'air...

Merlin.

— Bien, finit-il.

Malefoy porte un costume trois pièces sombre, si bien ajusté qu'on pourrait presque croire qu'il a été taillé sur mesure. C'est probablement le cas, pense Harry en se rappelant que Pansy était toute excitée parce qu'ils allaient chez un couturier il y a une ou deux semaines de cela. Il porte une chemise parme et des boutons de manchette en argent qui scintillent à ses poignets. Il a l'air...

Harry ne trouve pas de mots pour décrire à quel point il est superbe.

— Bien, hein ? Ton enthousiasme me submerge, dit Malefoy d'une voix traînante.

Il se détend un peu.

— Je me suis dit que je sortirai ma meilleure tenue moldue, vu l'occasion.

— Je ne suis pas sûr d'avoir un truc aussi élégant, dit Harry qui s'inquiète soudain.

— Je serai heureux de te surpasser pour une fois, Potter, dit Malefoy.

Sa lèvre se relève en quelque chose qui n'est pas exactement un sourire et Harry se demande s'il va juste rester là à le regarder paniquer à cause de sa tenue, mais il dit :

— Bon, je t'attends dans la salle commune alors.

Et il sort. Harry fouille dans sa malle et se décide pour un jean noir et une chemise blanche. Il essaie de se rappeler un sort de repassage avant de se souvenir qu'il a tout un tas de bouquin dans sa malle, alors il en sort un. Il s'habille rapidement et fait la moue devant le miroir. Il n'est pas sûr d'avoir l'air super classe, mais il ne pense pas non plus que les gens vont éclater de rire en le voyant, ce qui est le plus important. Mais il lui faut un pull sinon il va se geler. Sa robe aura l'air trop bizarre à côté de la tenue moldue parfaite de Malefoy, et il n'a pas de manteau. Il fouille dans sa malle et découvre que c'est soit son pull d'école, soit un sweat à capuche, soit un tricot de Mrs Weasley. Aucune de ces options n'est acceptable. Alors il hésite et attrape un pull Weasley ; au moins, il n'oubliera pas son nom pense-t-il en prenant le pull vert sombre embelli d'un H qui lui ébouriffe les cheveux quand il l'enfile. Il a grandi depuis la dernière fois qu'il l'a porté et il est presque trop serré mais il jette un regard rapide dans le miroir et pense que ça va.

Il sort du dortoir avant de commencer à paniquer pour de bon. Il sent la crise monter, depuis son ventre pour se hisser, toute frémissante, dans sa poitrine. Malefoy est avachi dans l'un des canapés avec les autres quand il arrive dans la salle commune mais il se dresse d'un bond quand Harry arrive. Ses cheveux sont en désordre, comme s'il avait été en train de jouer avec.

— C'est pourquoi le H, Potter ? demande Pansy, une étincelle dans les yeux. Héros ?

— Heureux en amour, sûrement, dit Millicent en jetant un drôle de regard à Harry.

— Hypertrophié de l'égo, plutôt, dit Malefoy, pince-sans-rire.

Il regarde Harry des pieds à la tête d'une façon qui le glace de l'intérieur.

— Allez viens, ou on va être en retard.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryWhere stories live. Discover now