La Presque Acceptable Maison de Serpentard - 3

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Harry s'assied avec Ron et Hermione pour le dîner et Ron se penche à moitié au-dessus de son pudding et chuchote à son oreille :

— Est-ce qu'on va vraiment faire ce, heu, truc dont Hermione m'a parlé ce soir ? Parce que... mon vieux. Aller en boîte ? Avec eux, ?

— Oui, dit Harry, et il échange un regard de terreur et d'effroi avec Ron, avant qu'Hermione les interrompe pour dire que ça va être très sympa.

Cependant, elle a une lueur déterminée dans le regard et son menton est fièrement dressé, alors Harry se dit qu'en réalité, elle n'en pense pas moins.

Quand il revient à son dortoir pour se changer, il n'y a que Nott qui s'y trouve, en train d'enfiler un pantalon de ville moldu et une chemise classe avec un air de dégoût que Harry trouve ridicule. Il aurait juste besoin d'ajouter une robe, et il se retrouverait avec des vêtements sorciers classiques.

—Les autres ont dit qu'ils te retrouveraient dehors, dit Nott en le gratifiant d'un regard ennuyé. Je crois qu'ils sont allés se changer ailleurs.

—D'accord.

Il fouille dans sa malle à la recherche d'une tenue appropriée. Il n'a jamais été très intéressé par la mode et même si ça fait un moment qu'il ne s'est pas retrouvé avec les vieux vêtements trop grands de Dudley, sa garde-robe reste modeste. Il finit par sortir un jean noir et froissé, un tee-shirt avec une sorte de logo dessus, et un vieux pull à capuche. Il manque de devoir porter ses chaussures d'école parce qu'il ne trouve qu'une seule de ses baskets noirs, mais il finit par dénicher la deuxième en farfouillant un peu plus, même s'il doit en gratter la boue avant qu'elle soit portable.

Il se jette un coup d'œil rapide dans le miroir et grimace devant son reflet. Ses cheveux sont toujours un peu trop longs et il y a un épi à cet endroit où il y a toujours un épi. Il ne ressemble à rien, mais à un rien sympa, pense-t-il. Et puis... pourquoi il s'embêterait à se mettre sur son trente-et-un pour cette bande de branleurs ?

Ses entrailles font un truc bizarre quand il s'autorise à se demander quel genre de vêtements Malefoy portera, au juste, avant qu'il essaie de refouler à nouveau cette question. Il se sent nerveux, ce qui est ridicule, et il n'a pas envie de se sentir nerveux et encore moins d'avoir l'air nerveux. Il jette un coup d'œil à l'horloge et s'aperçoit qu'il va se mettre en retard, alors il se précipite hors de la pièce et manque foncer dans Pansy qui attend devant la porte. Apparemment, c'est lui qu'elle attend. Elle porte une robe noire très courte qui scintille quand elle bouge, et qui lui va étonnamment bien.

— Heu, tu es jolie ce soir, dit Harry parce que c'est vrai et qu'il essaie d'être quelqu'un de bien.

Il suppose, s'il cherche un peu, que Pansy est probablement quelqu'un de mieux que ce qu'il a tendance à penser d'elle. Elle a l'air d'être une vraie amie pour Malefoy. Elle cligne des yeux, visiblement décontenancée par cette remarque.

— Tu vas vraiment porter ça ? demande-t-elle en le détaillant des pieds à la tête, les sourcils haussés.

— Oui, dit Harry.

— Bon, très bien, c'est trop tard de toute façon, dit Pansy. Si tu veux avoir l'air de n'avoir ni argent, ni classe, tu en as le droit, après tout.

Harry a envie de retirer son compliment, mais elle a déjà enserré son bras de ses doigts et le propulse à travers la salle commune et dans les escaliers. Ils tombent sur Ron et Hermione dans le hall d'entrée et Ron remarque immédiatement qu'il est bras dessus bras dessous avec Pansy et lui jette un regard qui suggère qu'il se prépare à lancer un Incarcerem sur l'imposteur qui a pris la place de Harry et à le traîner à Azkaban.

— Salazar, tu as l'air presque aussi négligé que Potter, Weasley, déclare Pansy en fronçant le nez. Au moins, toi tu as fait un effort, Hermione.

Elle ne prend pas le temps d'entendre leur réponse et les dépasse en traînant Harry vers les portes. Il y a du vent et il regrette de ne pas avoir pris de manteau.

— Un gentleman jetterait un Sortilège Chauffant, dit Pansy avant d'en jeter un elle-même.

L'air tiédit aussitôt mais Harry n'a pas besoin de sortilège pour avoir chaud. Il vient de voir Malefoy.

Celui-ci porte le jean noir le plus moulant que Harry ait jamais vu, des bottes en cuir noir et un tee-shirt blanc qui lui colle à la peau, si fin qu'il est presque transparent, avec une encolure en V large et profonde. Il a une espèce d'écharpe claire et lumineuse qui vole autour de son cou et dissimule l'essentiel de la marque sœur, même si Harry l'aperçoit qui brille dans les zones découvertes quand Malefoy passe d'une jambe sur l'autre, mal à l'aise, et essaie de fourrer ses mains dans ses poches. Son pantalon est presque trop serré pour qu'il y parvienne.

— Mince alors, Malefoy, dit Ron. Tu as envie de te faire remarquer, hein ?

Malefoy prend des couleurs et étrécit les yeux, mais il ne se donne pas la peine d'exercer sa terrible vengeance.

— Et toi tu essaie le look « disgrâce désargentée du monde sorcier », Ronald ? Oh, non, pardon, c'est ton style habituel, suis-je bête.

Ron ouvre la bouche mais Hermione lui donne un coup de coude.

— Aïe ! Pourquoi tu fais ça ?

— Laisse tomber, Ron, dit Hermione en se passant les mains dans les cheveux.

Le vent a déjà commencé à la décoiffer.

—C'est toi qui as commencé, souviens-toi.

Ron soupire mais abandonne de bonne grâce.

— Bon, on y va alors ?

Ils y vont. La discothèque moldue est suffisamment chic pour que Harry se sente mal à l'aise. Ils sont escortés jusqu'à un petit salon privé juste à côté de l'immense dance floor par une femme bien habillée, un bloc-notes à la main.

Le décor est tout en canapés de cuir marron et tables chromées et les murs sont couverts de miroirs et de vitres avec des motifs, ce qui rend compliqué de déterminer la taille de l'endroit avec tous les reflets qui se reproduisent dans d'autres reflets.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryWhere stories live. Discover now