Non applicable - 2

4.3K 542 103
                                    

— Allez, Hermione. Enfin, ça ne va pas être des Mangemorts, hein ? dit Harry, parce que c'est vrai et qu'il faut que quelqu'un le dise. Ça va être... 

Il est interrompu par Ron. 

— Rusard polynectarisé en Ginny, qui essaiera de séduire Harry. 

Visiblement, Ron a le même genre d'idées que lui, mais en pire.
Ça n'allège pas tant que ça l'atmosphère, mais quand Harry arrête de faire semblant de vomir et que Ron parvient à respirer normalement à nouveau dans son fou rire maniaque, ils ont dépassé les serres et contournent prudemment le Saule Cogneur pour arriver en lisière de la forêt. 

Hermione s'est dégelée d'environ deux degrés, mais elle a toujours l'air vaguement sortie d'un freezer. 

— Je pense qu'il vaut mieux que nous soyons prêts, dit-elle en reniflant, et elle éteint son Lumos. 

— J'étais prêt avant de naître, se vante Ron en faisant gonfler sa poitrine, gratifiant ainsi le monde d'un éclair orange vif. 

Ils n'auront pas besoin de la lumière des baguettes, se dit Harry – ce soir, ils ont la lumière de Ron. Celui-ci se met à s'agiter et tapote frénétiquement ses poches à la recherche de quelque chose avant de pousser un soupir de soulagement. 

— Tu as ta baguette, hein ? demande Hermione d'une voix douce. 

— J'étais prêt avant de NAÎTRE, répète Ron, et il jette à Harry un regard de soulagement indicible mêlé d'amusement. 

Hermione se contente de renifler. 

En dépit des blagues, Harry sent un certain malaise agiter son estomac alors qu'ils approchent de la lisière de la forêt, là où les pelouses bien nettes de l'école, éclairées par la lune, se fondent dans une obscurité enchevêtrée et inquiétante. Ce n'est pas vraiment que Harry a peur des arbres – c'est plus qu'il a peur des choses qui s'y tapissent. Et il a sans aucun doute peur des tentes. Il a eu son compte de forêts pour jusqu'à la fin de sa vie, voire jusqu'à la fin d'une vingtaine de vies. 

— Et du coup, tu aimes la bite au final, mon vieux ? demande Ron d'une voix joyeuse. 

Il semble un peu surpris de l'avoir dit à voix haute et croise les bras en se balançant d'un pied sur l'autre pour tenter de se donner un air nonchalant. 

— Ron ! siffle Hermione tandis qu'Harry essaie de ne pas se prendre les pieds dans ses propres pieds. 

— Ça me dérange pas si c'est le cas, tu sais, poursuit Ron avec une touche de désespoir dans la voix. 

Et puis il a un grand sourire. 

— Enfin, ça dépend la bite de qui, je suppose. Si c'est vraiment Zabini, là, désolé mon vieux, mais tu ne seras plus sur ma liste de cadeaux de Noël. 

— Oh, Ron, dit Hermione. Je croyais qu'on devait laisser Harry nous en parler quand il serait prêt ?

Elle se tourne vers lui et Harry se prépare à une avalanche d'amour et d'acceptation. Il en est reconnaissant, vraiment, mais... il n'y a pas de mots pour exprimer à quel point il n'a pas envie de parler de sa vie sexuelle – ou de son absence de vie sexuelle – avec Ron et Hermione. C'est déjà suffisamment compliqué d'éviter de penser à leur vie sexuelle – il espère que la leur est absente également – sans les mêler à la sienne. 

— On espère que tu sais que nous t'aimerons toujours de la même façon, peu importe qui toi tu aimes, Harry, se contente de dire Hermione à son grand soulagement, et elle lui serre le bras. 

— Même Zabini ? dit Ron avec effarement, parce que c'est un sale con qui ne sait pas quand laisser tomber une blague. 

Harry réagit quand même. 

— JE N'AIME PAS ZABINI, s'écrie-t-il avec un peu trop de force, mais il veut que ce soit clair. 

Une nuée d'oiseau – en tout cas, il espère que ce sont des oiseaux – se met à caqueter et à battre des ailes dans l'obscurité opaque au-dessus de leurs têtes. 

— Tu n'as pas besoin de l'aimer pour le bourrer, dit Ron d'une voix sombre. 

Et puis :

— Aïe ! Aïe ! Pitié. 

Si bien que Harry suppose qu'Hermione est en train d'enfoncer quelque chose de pointu dans une zone sensible. Il espère presque qu'on les attaquera bientôt ; c'est peut-être la seule solution pour que Ron arrête de parler d'actes sexuels. 

— Ça aurait été pratique si notre sympathique maître-chanteur s'était montré un peu plus précis dans son point de rendez-vous, dit Hermione à voix haute par-dessus les récriminations de Ron. Le retrouver à la lisière de la forêt, c'est bien joli, mais la Forêt Interdite a beaucoup de lisières. Est-ce qu'on est censés la longer dans un sens puis l'autre comme des idiots jusqu'à ce que quelqu'un nous attaque ? 

— Non, on est censé la longer dans un sens puis l'autre comme des gens extraordinaires et courageux qui se sont levés bien trop tôt pour défendre l'honneur de leurs pénibles petites sœurs, dit Ron. 

Presque en même temps, une forme émerge de la forêt et se profile sombrement contre le ciel. 

— Qu'est-ce que... ! s'écrie Ron en sursautant. 

Il se débat pour sortir sa baguette et ce faisant ouvre sa robe en grand, révélant à son public ébahi toute la gloire de son pyjama. 

La silhouette menaçante, qui porte une robe à capuche qui couvre entièrement son visage, émet un bruit étranglé qui, d'après Harry, ressemble à un rire qu'on étouffe. 

— Montrez-vous ! exige Ron en pointant sa baguette en direction de la silhouette. 

Tatoué sur mon cœur  - DrarryWhere stories live. Discover now