Chérie, j'ai rétréci Potter - 3

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Zabini passe la tête par le rideau de son baldaquin. Ses cheveux ne sont pas aussi parfaits que d'habitude. 

— Sinon, bonjour, c'est l'heure de se lever ou bien tu as décidé de lancer une petite séance de divertissement nocturne ? 

Malefoy se laisse tomber dans son lit, et il en émerge des sons étouffés qui laissent à penser qu'il est en train de tabasser son oreiller. 

— Est-ce que vous pourriez avoir vos querelles d'amoureux le matin, s'il vous plaît ? demande Nott d'une voix traînante depuis l'autre bout de la pièce. Certains d'entre nous apprécient de dormir la nuit, en fait.

— Ouais, alors pourquoi est-ce que tu ne la fermerais pas, toi, face de cake ? grogne Goyle. 

— Eh bien, maintenant que nous sommes tous grand éveillés – merci Potter, dit Zabini à voix haute avec une politesse à grincer des dents, de quoi voulez-vous parler ? Du prix du poisson ? 

Harry entend Malefoy émettre de petits reniflements à travers la pièce, entre les coups sourds sur son oreiller. Il fait de son mieux pour ne pas écouter. Et pour être honnête, il tremble tellement que c'est difficile de faire quoi que ce soit d'autre que de rester assis là à essayer de se reprendre. Je suis un adulte, pense-t-il. Il ne devrait pas être aussi pathétique. Penser cela n'aide pas franchement – et puis, est-ce qu'il n'a pas de bonnes raisons pour être pathétique ?

— Qu'est-ce que le prix du poisson vient foutre là-dedans ? demande Goyle, lui aussi d'une voix forte. Je ne comprends pas. 

— Eh bien, il y a beaucoup de choses que tu ne comprends pas, rétorque Zabini. 

— Oui, par exemple pourquoi j'accepte que tu te fiches tout le temps de moi, grommelle Goyle. 

— Les amis se disent la vérité, répond Zabini d'une voix heurtée. Tu ne voudrais tout de même pas que je te mente, Gregory ? 

Goyle renifle. 

— Tu es juste jaloux de mon énorme bite, Zabini, admets-le. 

Harry émet un reniflement choqué, tiré de son auto-apitoiement par la vulgarité de Goyle. Zabini rit. 

— Oui, peut-être. Si tu as de la chance, Potter, peut-être que Goyle te la montrera un jour. Ça pourrait t'aider à apaiser ta solitude mordante. 

Ce n'est pas drôle. Ce n'est vraiment, vraiment pas drôle mais Harry se retrouve à expulser un truc qui est à mi-chemin entre le rire et le sanglot, et il sent presque la tension dans la pièce retomber. Il est parvenu à se calmer un peu, même si ses entrailles sont toujours sens dessus dessous et que son cœur cogne si fort que ça lui donne la nausée. 

— Désolé, Potter, mais tu n'es pas mon genre, dit Goyle. J'aime les gros nichons. Sans offense. 

— Parfois, l'affection profonde, l'amitié et le respect qui nous lient me laissent pantois, bâille Nott. 

Zabini et Goyle rient.

— Tu as fini de chialer, Drago ? demande Zabini. 

— Je te ferai savoir, espèce d'abominable branleur, que c'était des larmes de PURE RAGE, merci bien, dit-il, le nez plein. 

Goyle marmonne quelque chose et un truc vole à travers la pièce, suivi par le son de Malefoy en train de se moucher. 

— Merci, dit Malefoy qui semble toujours avoir le nez bouché et, pour être franc, ne semble pas sincèrement reconnaissant. 

— La prochaine fois va dans la salle de bain, s'il te plaît, dit Nott qui forme une silhouette vague dans le sombre. Tu connais les règles de la Maison, Drago. 

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant