Chérie, j'ai rétréci Potter - 9

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Bonjour à tous !
Les vacances sont finies et me voilà prête à reprendre la publication de cette fic. Désolée pour l'attente, mais je n'étais pas capable de continuer à mettre à jour pendant l'été. 
J'ai quelques chapitres d'avance mais il faudra sans doute que je me refasse un NaNo au moins en partie consacré à cette fic en novembre pour finir cette trad. En attendant, bonne lecture, et surtout, pensez à mettre en fav/voter/ commenter si vous aimez ce que je fais, c'est super important pour la motivation ! ^^ 

***

Hermione a accroché à la porte un panneau qui dit « Danger ! Épouvantard ! », juste au cas où. La dernière fois qu'ils ont essayé de se voir dans la salle commune de Gryffondor, Harry s'est fait agresser par une foule d'élèves. Une foule en liesse, certes, mais néanmoins flippante. Harry avait suggéré qu'ils se retrouvent dans la salle commune de Serpentard à la place, mais Ron n'avait pas eu l'air emballé.

— Je n'ai pas de préjugés, mon vieux. Je pense juste que c'est une bande d'enfoirés, avait-il dit en haussant les épaules. À part toi, bien sûr, mais tu n'es pas un Serpentard pour de vrai, hein.

— La Terre appelle Harry ? dit Ron maintenant, en agitant une main devant son visage.

Il remonte ses manches avec un sourire bienheureux.

— Je me suis demandé si j'allais fondre sur place – ça crève, les duels.

La marque sœur ressort, dorée sur sa peau, et elle scintille davantage quand Hermione prend sa main.

— Est-ce ça serait vraiment si problématique que ça si les gens savaient que Hermione et moi avons ça... ? demande Ron avec maladresse. Ça va bien finir par se savoir, même si je fais de mon mieux pour la cacher. Je crois bien que Justin pense que je ne me lave jamais, ajoute-t-il. Il a commencé à froncer le nez chaque fois qu'il me voie. On n'est pas obligé de t'inclure dans l'histoire.

Harry n'avait même pas envisagé le problème sous cet angle, mais voilà qu'un danger nouveau et urgent lui apparaît. Il n'a rien à révéler, alors ce serait parfaitement crédible qu'il dise qu'il ne se trouvait pas là quand le sort a été lancé. Mais Malefoy, par contre...

Harry ne l'a pas encore vue – et ce n'est pas faute d'avoir essayé – mais d'après ce qu'il en a entendu, la marque sœur de Malefoy fait quasi la taille de la planète. Si Ron et Hermione mettent le monde au courant de leurs marques, combien de temps faudra-t-il avant que les autres Serpentard balancent ce qu'ils savent sur celle de Malefoy ? Harry sent la panique, sa vieille copine, monter à nouveau, même s'il ne parvient pas à comprendre pourquoi.

— Je... heu, je ne pense pas que Malefoy serait ravi que les gens soient mis au courant de sa marque, dit Harry en se serrant dans ses propres bras.

Il a vraiment envie de dire la vérité à Ron et Hermione, vraiment. Mais en même temps, il n'en a vraiment, vraiment pas envie. Il n'a même pas encore commencé à dépatouiller ce qu'il ressent à propos de tout ça, en dépit du fait qu'il n'arrive pas à arrêter d'y penser. À chaque fois que son cerveau essaie d'analyser ce qu'il ressent, ses pensées glissent sur quelque chose de complètement différent, en panique, pour atterrir par exemple sur... le Quidditch. Ou le fromage. Ou franchement, n'importe quoi d'autre que le fait que l'âme sœur de Malefoy – son âme sœur – est soi-disant...

— Encore mieux ! exulte Ron. Je suis persuadé que c'est quelqu'un d'absolument inapproprié, continue-t-il avec jubilation. Quelqu'un de vraiment, vraiment gênant. Quelqu'un qui...

Harry gémit et s'abandonne à ce qui commence à lui sembler inévitable.

— C'est moi, couillon, avoue-t-il.

Qu'est-ce qu'il peut faire d'autre ? Il voit déjà Ron à moitié parti pour ouvrir la porte de la salle et hurler MALEFOY A UNE MARQUE SŒUR ! ALLEZ TOUT LE MONDE, VENEZ VOUS MARRER !

Ron fait de grands moulinets et tombe de sa chaise. Littéralement. Même Hermione a l'air pas loin de défaillir, même si elle tend la main pour aider Ron à se relever du sol où il est resté prostré.

— Mince alors, dit Ron.

Harry trouve que ce n'est pas exactement assez fort pour décrire la situation, mais... oui.

— Il a toujours eu l'air un peu obsédé par toi, mon vieux, dit Ron en fronçant le nez de dégoût. Mais quand même. Berk. Quel nul. Et les trucs qu'il a dit sur Hermione ! Comme s'il méritait...

Il fronce les sourcils.

— Eh bien, je suppose qu'il a mérité ce qui lui est arrivé. Je veux dire, tu ne vas jamais aller dans cette direction, hein ?

Sa voix est pleine de conviction.

Harry ressent un tiraillement inattendu : de la compassion. Pour ce putain de Malefoy.

Hermione dit quelque chose de tout aussi inattendu :

— Pauvre Drago.

Les sourcils de Ron disparaissent sous ses cheveux.

— Tu es malade ?

Hermione renfile.

— Non, mais ce n'est pas franchement cool, quoi. Je ne souhaiterais pas ça à mon pire ennemi : être voué à quelqu'un qui ne veut pas de vous. C'est encore pire que de n'avoir personne du t...

Elle s'interrompt, se tord les mains et a l'air mortifiée.

— Je ne voulais pas dire ça, tu sais que ce n'est pas ce que je voulais dire ! C'est juste...

Ses mots planent dans l'air et Harry se demande rapidement s'il devrait se laisser éclater en sanglots ; il sent la pression monter, brûlante et douloureuse, derrière ses paupières. Mais il n'a jamais été du genre pleurnicheur, et il ne voit pas pourquoi il commencerait maintenant. Et puis, elle a tort. C'est juste une coïncidence si elle et Ron ont le nom de l'autre inscrit sur leurs corps, se dit-il. Soit ça, soit... soit... eh bien, ils se tenaient très proches l'un de l'autre quand le sort a frappé, après tout ? Eh Malefoy... il devait probablement être en train de regarder Harry à ce moment-là. Ou un truc du genre. Il doit bien y avoir une explication. Une autre explication.

Quoi qu'il en soit, il n'est pas prêt à s'avouer vaincu, à admettre qu'il n'y a personne dans ce monde de fait pour lui, et que la solitude est son destin. Oh que non ! Il va trouver Malefoy tout à l'heure et le forcer à coopérer. Il le menacera, si besoin ; l'idée que Ron et Hermione se préparent à révéler l'existence de leurs propres marques sœurs devrait suffire, non ? Malefoy prend peut-être du plaisir à le tourmenter, mais même lui doit avoir des limites.

— Ne t'inquiète pas, dit Harry, en bombant la poitrine et en prenant de grandes inspirations calmes. Je vais arranger ça, Hermione. Tu verras.

Hermione, une expression de culpabilité intense sur le visage, hoche la tête sans conviction. Mais ce n'est pas grave. Harry va arranger ça. Il va sans aucun doute arranger ça.

Tatoué sur mon cœur  - DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant