Incipit

4K 106 7
                                    



Le réveil n'a même pas encore sonné que je me redresse de manière à attraper son phone pour éviter que ces vibrations ne la réveillent. Cinq heures du matin. Ça fait partie des trucs que j'aime le moins dans mon taff. Je ne m'en plains pas, je sais la chance qu'est la mienne d'être en mesure de vivre de ma passion. C'est juste frustrant par moment. Soupirant, je quitte le lit pour me rendre dans la salle de bain. Je passe un rapide coup d'eau sur mon visage avant de saisir ma brosse à dents. Une fois satisfait par le nettoyage J'enfile mes habits prévus la vieille et dépose le short ainsi que le t-shirt que je portais pour dormir dans la panière à linge sale avant de retourner dans la chambre.

-Charles
-Non, ne te réveille pas, je murmure m'asseyant de son côté du lit.

Délicatement, je retrace les traits de son visage avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Naturellement, l'une de mes mains se dirige sur la protubérance de son centre. Ce n'est plus qu'une question de jours.

-Rendors-toi, je murmure à son oreille. Maman sera là dans quelques heures.

Ses yeux se referment, son corps se détends et je suis soulagé de constater que je ne l'ai pas complètement réveillé. Dans le cas contraire, elle n'aurait pas été en mesure de se rendormir aussi rapidement. Elle aurait insisté pour descendre avec moi pour me voir monter dans la voiture.

-Toi, je dis en dirigeant mes lèvres vers son ventre. Je te demande pas grande chose, prends soin de ta maman et attends mardi avant de débarquer. Juste, attends que je sois rentré d'accord.

J'embrasse le ventre et me redresse. Il faut que je parte. De ma vie, je crois que je n'avais jamais ressenti plus grande frustration, que celle de laisser ma femme seule à la maison alors qu'elle est à quelques jours de son terme.

Je sais qu'elle n'est pas véritablement seule. Ma mère va venir la rejoindre, la sienne est à moins d'une heure de voiture d'ici, mais à son stade, c'est plus une question d'heures que de jours, ce qui signifie que je vais peut-être manquer la naissance de mon premier enfant. Alors ouais ça me fait suer.

J'ai du mal à conceptualiser le truc. Moi, Charles Leclerc pilote de F1 pour la scuderia Ferrari, je suis sur le point de devenir papa.

Je ne me suis jamais dans ce rôle, en tout cas pas aussi jeune. Mais c'est la meilleure chose qui me soit arrivée même si ce n'était pas prévu. La grossesse et puis elle. Elle a tout changé.

Arrivé dans le garage, je charge ma valise dans le coffre de la voiture avant de m'installer dans le siège conducteur. J'aurais pu demander un chauffeur, mais conduire est ce que je préfère faire, et puis j'ai du mal avec l'idée d'imposer à quelqu'un, qui que ce soit de me déposer à l'aéroport. Il est trop tôt pour que le soleil ne commence à se lever, c'est donc un Monaco totalement endormi que je traverse dans ma Ferrari.

Je viens à peine de garer ma voiture sur le parking de l'aéroport privé que j'entends que l'on cogne à ma fenêtre. Tournant la tête, je reconnais mon entraîneur personnel Sandro. Italien dans la quarantaine, il me suit depuis mes débuts en formule 1. Je pense qu'au départ c'est parce qu'il aimait bien la vie à Monaco, maintenant je me dis qu'il m'apprécie. Au moins un peu.

-Toujours pas ? il demande.
-Non, toujours pas, je secoue la tête tout en répondant à son étreinte.
-On croise les doigts pour mardi, dans ce cas.
-Je n'ai jamais autant détesté un week-end de grand prix de toute ma vie. Si je loupe...
-Et ne te fais pas des maux de tête pour rien, il me coupe. Concentre-toi toi sur ton week-end.
-C'est ce que Noa a dit.
-Toujours su que  c'était  elle le cerveau entre vous deux.  Je me demande encore comment t'as fait pour l'avoir celle-là.

Je ne peux m'empêcher de sourire. Il dit cela maintenant, mais il pouvait à peine la tolérer quand ils se sont rencontrés. Il a pourtant raison, je ne sais pas ce que j'ai fait pour l'avoir. Pour tenter de le comprendre, il faut que je vous le raconte mon histoire, notre histoire

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now