Chapitre 42

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Point de vue Noa Nianga

Porto, Juin 2022

Décider de brûler le sol sous les pieds de Clément était une chose, le faire une autre. Il fallait que je sois stratégique et s'il y avait bien une chose que j'avais apprise dans ma vie, c'était que tout le monde avait des vices. Et plus les gens avaient de l'argent, plus ils avaient tendance à succomber à ces vices. Et pour trouver ces vices, il fallait suivre l'argent.

J'avais donc pris rendez-vous avec mon avocat et lui avait fait part de mon changement de position. Il n'était plus question d'un divorce amiable, au contraire il était désormais question d'exiger ce qui me revenait de droit. La moitié de tout ce que possédait Clément. Je me fichais de l'argent de Clément, je n'avais pas besoin de l'argent de Clément. Le niveau de vie que j'étais en mesure de m'offrir, je le devais aux revenus de ma carrière de chanteuse bien évidemment, mais surtout grâce aux parts dans l'entreprise familiale dont j'avais hérité au décès de mon grand-père paternel, Coco Jo. Son décès qui était survenu peu de temps après mon vingtième anniversaire m'avait énormément affecté. Il était à l'origine de mon amour pour le chant lyrique. Je me souvenais encore comment ma curiosité avait toujours été piquée par cet homme qui à travers mes yeux d'enfant était si grand et si taciturne, avec une voix qui semblait appartenir à un ange. Alors je le suivais partout dans la maison familiale et me cachais dans son bureau pour l'entendre chanter. La musique nous avait permis de construire un lien particulier, que je chérissais encore aujourd'hui.

Clément et moi nous étions mariés après le décès de mon Coco Jo, mais avant que sa société n'est une croissance exponentielle. Il ne pouvait avoir aucune prétention concernant ces parts, en revanche j'avais droit à une part des revenus de sa société. Surtout, j'avais droit d'exiger l'ensemble des déclarations fiscales qui réalisaient par sa société. J'allais être en mesure de suivre l'argent. Je ne savais pas exactement ce que j'espérais trouver. J'avais simplement besoin de quelque chose de suffisamment important pour tenir Clément définitivement éloigné.

Encore en plein milieu de ma tournée, j'avais décidé d'engager un détective privé, me donnant l'impression d'être dans un mauvais film pour adolescents. Je venais d'atterrir à Porto pour une série de concerts et je n'avais qu'une hâte, prendre une douche.

Quand je pénétrais dans la chambre d'hôtel, je regardais à peine ce qui m'entourait. Préférant simplement abandonner ma valise dans l'entrée de la chambre. Depuis ma rencontre avec Clément, chaque fois que je fermais les yeux je pouvais sentir son corps contre le mien, son souffle contre ma peau, et chaque fois de puissantes nausées m'envahissaient. Je me sentais sale.

La douche était devenue une étape obligatoire, pour tenter de me débarrasser de la sensation qui me poursuivait même quand j'avais les yeux ouverts. Je n'allais pas bien. J'avais peur, j'avais froid et Charles me manquait terriblement.

Ce n'est qu'en sortant de la douche enroulée dans une serviette que je remarquais pour la première fois, le bouquet de roses rouges posait sur l'un des buffets. Attirée par les fleurs, je m'approchais du bouquet. À côté du vase se trouvait une boite à bijoux. En l'ouvrant, je tombais sur un collier en forme dont le pendentif en forme de goutte d'eau avait été taillé dans un ruby rose. Mon collier. Des larmes se pressèrent déjà au bord de mes yeux et mes doigts tremblés quand je saisis la note coincée entre les fleurs.

«C'est à toi, ce sera toujours toi, Je t'aime CL »

Ps : Je ne te souhaite pas bonne chance pour tes concerts, je sais que tu vas être brillante.

Ce n'étaient plus uniquement des larmes, mais de véritable sanglot qui s'échappaient de mon corps. Toute la fatigue accumulée, la peine, le stress, la colère. Tout semblait vouloir remonter dans le même temps et tout semblait vouloir me crier la même chose.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now