Chapitre 44

633 44 1
                                    




Point de vue,  Noa Nianga.

Juin 2022, Londres

Avant ce soir-là, je n'avais jamais véritablement compris, ce qui m'avait attiré chez Charles. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi en réalité. Ça avait été instinctif, j'avais senti l'attraction, je m'étais laissée porter par celle-ci et j'avais découvert un homme, aimant, droit, intelligent, drôle,avec des goûts particuliers en matière de pantalons,  dans son propre monde et un peu étrange sur les bords. J'en étais tombée totalement amoureuse. Comme de la moitié de mon âme. Il était ma douceur, ma jeunesse, mon calme. Tout ce dont j'avais besoin et plus encore.

Mais ce soir-là, je compris deux choses.

La première c'était que oui, j'étais en temps normal attirée par les petits cons irrévérencieux. Ce que j'aimais chez ces hommes, c'est qu'ils ne reculaient devant rien  pour obtenir ce qu'ils souhaitaient. Et c'était ce qui m'avait attiré chez Charles. Mon erreur avait été de me rendre compte qu'il était un petit con irrévérencieux qui ne reculait devant rien pour obtenir ce qu'il voulait. Charles était aussi, poli, sensible, et respectueux des sentiments des personnes l'entourant. Le petit con irrévérencieux en lui était caché par toutes ses merveilleuses qualités. Mais le corps de sa personnalité était le même, il ne reculait devant rien pour obtenir ce qu'il voulait. Simplement, contrairement à d'autres, il allait demander poliment plus longtemps.

Inconsciemment, j'avais vu cette part de lui, j'avais reconnu cette part de lui. Et c'était elle qui avait vibré avec ma connasse intérieure. Je ne l'avais simplement pas consciemment compris, jusqu'à ce soir-là.

Ce qui avec le recul était absolument idiot. Le gars était pilote de Formule 1 pour Ferraris.

À quel point fallait-il être un petit con, pour avoir la carrière qu'il avait ?

Lewis dégageait du petit con par vagues entières. C'était écrit sur son front et il était  sept fois champion du monde. Sebastien Vettel pendant ses années glorieuses, Fernando Alonzo chaque fois qu'il en avait besoin, et je n'avais même besoin pas d'évoquer Max Verstappen.  La Formule 1 était un aquarium composé uniquement de requins et aucun des pilotes sur la grille n'était un enfant de chœur. Pas même Charles.  Nathan appelait cela le gêne du fils de pute ou « FDP ».

Ce qui m'amenait à ma seconde révélation. Il n'était plus question d'échappatoire. En réalité, il n'y avait jamais eu d'échappatoires. Je reviendrais vers lui. Je pouvais rendre cela compliqué ou je pouvais rendre cela simple. Mais il n'y avait une seule version de cette histoire, ou je ne retournais pas en courant dans ses bras.

Je finirais par lui pardonner.

L'amour parce que je lui portais me permettrait de le faire. Je l'aimais tellement que je reconnaissais que je lui appartenais. Âme, cœur et corps. Et mon corps s'embrassait de désir sous son regard, comme s'il s'était endormi pendant toutes ces semaines depuis Miami, et qu'enfin il s'éveillait. Brusquement. Si brusquement que c'en était aussi bon que c'en était douloureux.  Certes, j'avais chaud, mais je pouvais enfin respirer, j'avais sorti la tête de l'eau.

Juste par l'effet de son regard.

-Je sais que ce sera toujours lui, Lewis brisa la connexion que je venais d'établir avec Charles. Je veux juste que tu viennes chanter.

-Ok, je dis distraitement. On va trouver une date, je soufflais. Promis, je t'appelle dans la semaine.

Nous échangeâmes nos numéros, alors que ma tête s'était mise à tournée et des bouffées de chaleur commençaient à m'envahir.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now