Chapitre 8

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Point de vue Charles Leclerc
Monaco, Novembre 2021,


« Ça va bien se passer, fais-moi confiance. »

Ces mots, je lui avais dit sans trop y penser, sans réaliser parfaitement que cela faisait partie de ses faiblesses. Noa s'était construite seule au milieu des autres, sa confiance, elle ne l'accordait que très peu et était rapide à la retirer.

Elle cala une première fois à quelques mètres de la ligne de départ puis se relança. Je l'observais un moment avant de m'installer dans mon kart. Elle avait certes pris de l'avance, mais j'étais meilleur conducteur et c'était loin d'être de la fausse modestie. Il ne me fallut que quelques secondes pour la rattraper.  Au fur et à mesure des tours, elle prit confiance en elle et en sa conduite, ce qui l'emmena à aller plus rapidement. Je profitais pour la provoquer un peu, voir comment elle allait réagir. Je braquais dans sa direction la forçant à prendre des virages plus serrés. Et si elle ne se gêna pas pour m'insulter copieusement, elle y prenait plaisir. Elle aimait ce moment que nous passions ensemble. À la moitié des tours, mon esprit de compétition repris dessus. Je voulais bien la taquiner, mais je me devais un minimum de respect, ce qui impliquer de prendre le large. Je la dépassais avec aisance et lui mis plusieurs tours dans les dents avant qu'elle n'arrive sur la ligne d'arrivée.

-Tu pouvais pas faire semblant de ne pas conduire aussi bien ? C'était clairement une humiliation.

Elle demanda en s'approchant de moi le sourire aux lèvres. Je secouais négativement la tête et le sourire sur son visage s'agrandit un peu plus.

-Ça t'a plu, je demandais alors qu'elle passât ses bras autour de mon cou.

Encore une fois, la proximité entre nous enflamma mon corps. Elle était si jolie même avec son mascara qui avait un peu coulé au coin de ses yeux. Délicatement, je passais mon pouce sur la trace pour la retirer, puis mes bras entourèrent sa taille et je la serrais contre moi.  Sans odeur toujours la même était en passe de devenir à la fois ma préférée et une constante, qui me crèverait le cœur de manque, quand elle partirait.

-Ça m'a beaucoup plu, elle dit en posant son front contre le mien. Merci.

-T'as eu raison de me faire confiance ? J'insistais.

-J'ai eu raison de te faire confiance.

C'était ce dont j'avais besoin, ce que je voulais entendre. C'était fois, je n'eus pas d'hésitation. Je déposais mes lèvres sur les siens. On pourrait écrire des livres pour décrire ce baiser. La sensation de ses lèvres contre les miennes, la chaleur qui se propagea depuis mon estomac  dans tout mon corps. La vérité c'est qu'il n'y avait pas de mots suffisamment fort pour décrire la manière dont mon cœur semblait vouloir sortir de ma cage thoracique. Je savais sans savoir. Je savais que ce premier baiser allait me retourner, mais je ne savais pas qu'il me retournerait à ce point. C'était comme si j'avais passé vingt-quatre ans sous l'eau et qu'enfin, enfin je parvenais à respirer.

Noa glissa ses mains dans mes cheveux me forçant à baiser la tête. Puis je sentis sa langue se glisser entre mes lèvres et je l'accueillis d'un gémissement. C'était doux, tendre, à l'exact opposé de la manière dont elle se présentait au monde. J'avais l'impression de toucher une partie de son âme. Et j'en tombais amoureux, sans aucun filet de sécurité pour me retenir dans ma chute. Quand enfin nous nous séparâmes, je n'eus pas la force de me détacher complètement d'elle, alors je continuais à déposer de petits baisers sur ses lèvres, je continuais de respirer son odeur.

-Tu me laisseras gagner un jour ?

-Ouais, entre tes rêves et jamais.

-C'est pas juste.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now