Chapitre 53

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Point de vue Charles Leclerc

Juillet 2022, Monaco

Le trajet de retour se fit presque dans un silence d'église. Noa comme moi était perdue dans ses pensées. Je ne savais pas comment les prochaines heures allaient se dérouler ce qui était en soi une source de stress. Je savais aussi que même en réglant le problème qu'était Clément, cela ne signifiait pas que notre relation allait repartir de la manière dont nous l'avions quittée.

C'est à dire moi sur point de lui demander de m'épouser. Déjà, je n'étais pas sûr que ce soit une bonne chose de lui demander de m'épouser alors qu'elle était encore mariée, ensuite j'étais obligé de me remettre en question. Même avec le début de recul que je commençais à avoir,  je n'arrivais pas à déterminer à quel moment les choses étaient parties en couilles. Est-ce que c'était en Australie ? Je n'avais pas apprécié qu'elle passe la majorité de l'après-midi dans son coin, sans faire le moindre effort pour parler avec les personnes faisant partie de ma vie. Alors non, en dehors de Pierre, je ne considérais pas les pilotes de la grille et leur copine comme mes amies, mais je passais tout de même beaucoup de temps avec eux. C'était important pour moi. Est-ce que c'était avant l'Australie ?  J'avais du mal à y croire, car, avant que nous arrivions là-bas, j'avais passé des jours pour ne pas dire des semaines, à préparer ma demande en mariage. Alors c'était uniquement la conversation que j'avais eue avec Lo, mais dans ce cas, comment est-ce que je pouvais prétendre vouloir passer le reste de ma vie avec elle, si au moindre doute, je réagissais comme je l'avais fait ?

J'aurais simplement pu lui demander. C'était ce qui me faisait le plus de mal, au lieu de l'accuser, j'aurais simplement pu lui demander. Ma colère avait bloqué ma raison, l'empêchant de me rappeler que son ex, enfin son mari était un connard abusif. Si je lui avais demandé, elle aurait sans doute tiré la gueule, mais elle m'aurait expliqué.

-On va se coucher ?  Elle venait de sortir de la salle de main et de me rejoindre dans le salon.

Je tendis ma main dans sa direction, elle l'attrapa sans poser de questions avant de s'asseoir près de moi.

-Je besoin de savoir, je commençais doucement pour ne pas la braquer. Pourquoi tu m'as pas dit que tu étais marié ?

Finalement, je l'avais mon point de  départ. Ça n'avait jamais été à propos des captures d'écran, ça avait toujours été à propos de son mariage avec un autre homme. Je savais qu'elle avait vécu avant de me rencontrer, je ne sentais pas en danger par rapport à cela, mais le fait qu'elle soit mariée et qu'elle ne m'en ait rien dit ?

-Comment t'as pu me mentir comme ça ?

Cette fois, c'est elle qui détourna le regard, c'était chose rare, mais j'étais parvenu à la faire descendre de son piédestal ou en tout cas ses grands chevaux, adieu l'air condescendant qu'elle abordait presque quotidiennement.

-J'avais honte, elle murmura me forçant à tendre l'oreille. J'ai toujours honte.

-Honte de quoi ?

-De moi, comment est-ce que j'ai pu être suffisamment conne, pour décider d'épouser ce type ? Oui, je sais, ce qu'il m'a fait subir n'est pas de ma faute, mais un peu quand même. J'ai accepté ce qu'il me faisait pendant longtemps avant de partir. Et puis, tout est allé tellement vite entre nous, un jour je te rencontrais et le lendemain je vivais presque ici. Je crois que j'ai eu peur.

Je secouais la tête, je savais d'où elle venait, qui elle l'était et même si elle ne l'avait pas avoué à voix haute, je savais également que l'idée de divorce avait du être une notion avec laquelle elle avait du se réconcilier. Malgré toute sa dureté Noa restait fleur bleue, elle croyait au prince charmant et à l'amour éternel, alors j'imaginais sans difficulté qu'elle avait dû s'accrocher à son mariage de toutes ses forces avant de comprendre que pour se sauver elle, elle devait le lâcher lui. Et cette volonté qu'elle avait eue de sauver à tout prix sa relation avec Clément, elle ne l'avait pas eu pour la nôtre. Pas à tout prix en tout cas. Je ne lui en voulais même pas parce qu'elle n'aurait jamais dû en avoir besoin.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now