Chapitre 64

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Point de vue Charles Leclerc

États Unis , Octobre 2022

Admettre que j'étais en mesure d'attendre l'officialisation du divorce de Noa et plus si nécessaire avait eu deux effets.

Le premier, la tension qui était demeurée entre nous depuis que nous nous étions remis ensemble finissait enfin de disparaitre. Nous étions arrivés à plus qu'un statu quo, nous étions heureux.

Le second, la bague, sa bague en réalité ne me quittait plus. Quand maman me l'avait rendu je l'avais rangé dans un tiroir de mon dressing et j'avais comme si elle ne s'y trouvait pas. Après ma conversation avec Pierre je l'avais sortie de sa cachette et depuis si j'étais quelque part elle était là avec moi. Que ce soit dans mes valises une veste de costume si j'en portais une. Pour une raison inconnue, la présence de l'objet près de moi me rassurait. Si je l'avais, c'est que nous n'avions pas tout perdu.

Et nous n'avions rien perdu

Nous avions quitté le Japon dès la fin du grand prix pour nous rendre aux États-Union afin de nous adapter au décalage horaire. Si Noa n'avait pas été en mesure de me rejoindre à Monza et Singapour en revanche, elle s'était rendue disponible cette semaine. À défaut de m'endormir dans mon lit, j'avais pu m'endormir avec elle dans mes bras. Desquels, elle avait disparu quand je m'étais réveillé. Dès que je réalisais que le lit était vide à côté de moi je me mis à tendre l'oreille et sans surprise, je pus l'entendre chanter à voix basse, sans doute pour ne pas me réveiller. Je quittais le lit pour la rejoindre dans le salon de la suite.

-Joyeux anniversaire !

Elle ouvrit les bras devant elle de manière à présenter le petit déjeuner disposé sur la table devant elle.

-Ton café, elle me tendit une tasse que n'attrapais. Et ton cadeau, cette fois elle posa une enveloppe sur ce qui devait être ma place.

J'étais un peu effrayé à l'idée d'ouvrir les cadeaux. Déjà au quotidien, si j'avais le malheur de faire une réflexion sur la perte de mes écouteurs (ce qui arrivait trop souvent), de mon chargeur ou même le besoin d'acheter de nouvelles paires de chaussettes. Je pouvais voir la chose objet de la réflexion remplacée ou achetée dans les jours suivants. Pour mon anniversaire, je ne savais pas à quoi m'attendre, mais je savais par avance qu'elle n'avait pas lésiné sur les moyens. Toutes les paroles qu'elle ne parvenait pas à me dire elle me les communiquer autrement. Il m'avait fallu un moment pour vraiment le comprendre, mais désormais je savais.

Je déposais la tasse de café sur la table après en avoir bu une gorgée et me saisis de l'enveloppe. C'est assis sur la chaise et sous un regard attentif que je l'ouvris.

-Des billets pour le concert de Taylor Swift, je prononçais à demi mot.

-Oui, j'ai décidé de te soutenir dans toutes tes passions même les plus douteuses, elle haussa les épaules

-T'as pas le droit de dire que Taylor Swift est une passion douteuse.

Oui, j'aimais la musique de Taylor Swift et oui aux yeux de ma chanteuse c'était presque un crime de lèse-majesté et oui elle s'était foutue de ma gueule avec suffisamment de rigueur pour que ce soit désormais un sujet que nous évitions.

-Il y a deux billets, elle reprit sans relever mon commentaire. Tu pourras y aller soit entre swifti avec une de tes copines soit avec moi comme ça si la honte t'accable, tu pourras dire que je t'ai forcé à y aller.

-Rien que pour cette blague de merde, j'irais pas avec toi.

Elle ricana franchement et je ne pus m'empêcher de sourire à cette vision. Et pas juste à la vision de son sourire. J'étais ravie part les places de concert. Mon cadeau me plaisait.

-Je suis tellement déçue, elle dit d'un ton exagéré. J'espère que tu es motivé, elle reprit sur un ton normal. Parce que ta journée est pleine.

-Ma journée ?

-Oui ta journée. Je suis trop jolie pour souffrir.

Souffrir dans la bouche de Noa pouvait avoir une signification autre que celle utilisée par le commun des mortels. Mais j'étais curieux de savoir quelle était l'activité qu'elle avait prévue pour moi et à laquelle elle ne voulait pas participer.

Le petit déjeuné ne fut pas suffisamment long pour me permettre d'obtenir une réponse de sa part. Je me préparais donc sous les instructions de Noa, en tenue de sport, ce qui me permettait au moins de comprendre son emploi du terme « souffrir», sans que j'en sache plus sur l'activité qui m'attendait. Et elle fit le nécessaire pour que je ne sache rien jusqu'à la dernière minute. Plutôt que de prendre la voiture de location mise à ma disposition et qui l'aurait forcée à me dire où nous nous rendions, elle avait réservé un taxi dans lequel nous montâmes tous les deux. Sur le siège de la voiture, elle ne cessa de s'agiter impatiente à l'idée que nous étions presque arrivés. Elle me faisait rire avec ses mimiques qui traduisaient son excitation à croire qu'elle était plus heureuse à la perspective de mon anniversaire que moi. Et quelque part, c'était sans doute le cas.

Je n'étais pas anti-anniversaire, mais je n'étais pas particulièrement attaché à l'idée. Si je faisais quelque chose tant mieux, mais si je ne faisais rien ce n'était pas très grave non plus.

Au bout d'une petite demi-heure, le taxi s'arrêta devant un paintball.

-Je t'aime beaucoup Noa, mais c'est pas vraiment une activité que je peux faire tout seul. -C'est ma surprise numéro deux, elle répondit la voix rendue plus aiguë par son excitation alors que je lui tenais la portière.

Elle glissa un mot au conducteur pour lui signifie de ne partir avant qu'elle ne revienne, puis sa main dans la mienne nous nous avançâmes vers la petite maisonnette en bois faisant office d'accueil. Ce n'est qu'à ce moment que je les remarquais.

-Joyeux Anniversaire

Le petit groupe d'une dizaine de personnes se mit à hurler et des cotillons furent tirés dans les airs. Rapidement, je fus entouré par mes proches.

-J'espère que ça te plaît, murmura Noa à mon oreille avant de déposer un baiser sur ma joue. Profite bien, on se retrouve dans l'après-midi.

-Attends, tu ne peux pas partir comme ça.

-Oh que si, profite de ton moment. Je t'ai dit, je suis trop jolie pour souffrir.

Elle ricana à nouveau avant de se dirigeait à nouveau vers le taxi. Je me retournais donc vers mes potes de grands sourires sur les lèvres.

-Je peux pas croire que vous ayez fait le déplacement jusqu'ici.

-Ta meuf nous a harcelés, on n'a pas vraiment eu le choix, dit Yann l'un de mes meilleurs potes d'enfance.

-Bon les bichettes, intervient Arthur. On commence, j'ai des comptes à régler moi avec Lorenzo.

-Lorenzo est là

-Bien sûr que je suis là., il dit en apparaissant sous mes yeux. Tu voudrais que je sois où ? Comprennant mon regard sceptique il ajouta. Je suis ton frère et elle t'aime, bien évidement qu'elle m'a invité

On le suivit jusqu'à l'instructeur qui nous confia les armes ainsi que les combinaisons de protection. Nous fîmes des équipes avant de nous rendre sur les terrains, équipe qui ne dirait pas très longtemps avant que l'ensemble se transforme en un gros bordel. Mais le sourire lui ne disparut pas. 

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