Chapitre 29

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Point de vue Noa Nianga

Miami Mai 2022

L'après-midi avançant, l'ambiance se détendit sur le bateau, essentiellement grâce aux cocktails préparés pour l'équipe du bateau. J'avais moi-même déjà  plusieurs verres dans le corps et je m'apprêtais à en boire à nouveau. En tout état de cause, le décalage horaire m'avait déjà coupé les jambes, il m'importait peu que l'alcool termine le travail.

-Est-ce que je peux avoir un peu plus de gin, je demandais au barman en lui tendant mon verre.

L'alcool allait définitivement terminer le travail, et pourquoi pas ? Après tout, je n'avais pas d'obligation professionnelle le lendemain, et j'envisageais déjà de dormir une grande partie de la matinée.

-Hey belle-sis, s'exclama Arthur en s'approchant de moi.

-Hey toi, je redressais mon verre dans sa direction avant d'en boire une gorgée.

-Ça va ? Tu passes un bon moment ?

-Oui tout à fait, pourquoi ?

-Je sais pas, il haussa les épaules. T'es resté dans ton coin une bonne partie de l'après-midi.

Je ne m'en étais pas rendu compte, et encore moins que cela avait été visible. Je ne voulais pas être impolie au contraire. Je n'étais simplement pas douée pour les interactions sociales de groupe. J'avais très peu d'amis en raison de cela. Et oui, on pouvait aussi mettre en cause ma personnalité, mais j'avais tendance à ne pas vouloir creuser ce point. Je me considérais comme introvertie, en conséquence être entourée de beaucoup de monde avait tendance à me fatiguer. Si je pouvais y échapper, je ne loupais jamais l'occasion. Je n'avais pas toujours été comme cela. Avant mon ex, j'avais déjà tendance à fuir, le centre de l'attention, sauf quand il s'agissait de la chanson, mais j'étais plus ouverte. Moins sur la défensive. Des mois de thérapie m'avaient permis de comprendre qu'il s'agissait d'une méthode de protection. J'avais été tellement blessé par ma précédente relation que j'étais arrivée à un point ou laisser quiconque entrée dans mon intimité m'apparaissait impossible.

Charles était venu remettre en cause cela. Il était entré si facilement, qu'encore maintenant j'avais du mal à comprendre comme il était parvenu à réaliser ce tour de force. Ça avait été plus fort que moi, et tellement naturellement dans le même temps.

-Je vais bien t'en fais pas.

Il m'accompagna jusqu'à l'arrière de bateau ou je retrouvais mon transat et il prit place sur celui à côté de moi ou Luna se trouvait un peu plus tôt dans l'après-midi.

-J'aime bien ton collier, il dit en saisissant le pendentif se trouvant autour de mon cou.

-Cadeau de Charles, je souris. Il est magnifique, hein.

-C'est rose.

-Oui c'est rose, je relevais mes sourcils. Je ne vois pas le problème. Je ne comprends pas pourquoi, on dénigre toujours cette couleur.

-À cause des fans de rose dans ton genre. Vous êtes obsédé et ça fait peur.  La preuve t'es montée au créneau tellement vite, j'ai l'impression que je viens d'insulter toute ta famille.

-Pas ma famille, mais mes goûts. J'aime les trucs de fille, je dis en mimant de guillemet. Les fringues, le maquillage et le rose. Et il serait plus que temps qu'on arrête la condescendance envers ce qui est marketé pour les adolescentes. Aimer les trucs de fille, c'est pas nécessairement avoir de mauvais goût.

-Et moi, je ne vais pas me remettre que t'as été capable de me faire toute une argumentation, parce que je t'ai dit que  « c'est rose », après t'avoir dit que je le trouvais beau.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now