Chapitre 63

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Point de vue Charles Leclerc

Monza, Septembre 2022

Il ne restait plus que quelques course au championnat. La question n'était plus de savoir si Max allait obtenir son second titre de champion du monde, mais quand il allait obtenir ce titre de champion du monde. Les bookmaker visaient le Japon. Moi, je tentais de ne pas y penser. J'avais commencé la saison avec tellement d'avance que c'était ridicule de se trouver ou nous étions actuellement. Nous visions la seconde place, et j'avais simplement hâte que la saison prenne fin. La fatigue commencée à se faire sentir, la morosité de ne jamais être à la maison que de passage également. Il était temps que la saison prenne fin.

-Et comment ça va avec Noa ?

Pierre, installé sur le tapis roulant à côté du mien, semblait déterminé à me faire passer un entretien comme si j'étais à la recherche d'un nouveau job. Peut-être bien que je devrais chercher un nouveau job, au moins pour protéger ma santé mentale.

-Ça va

-Mais encore ?

Changer de meuf aussi. Encore que ça, j'avais plus ou moins déjà tenté et ça n'avait clairement pas été une réussite. La vérité c'était que j' étais condamné à supporter les deux. L'écurie et la meuf. J'étais entré dans un nouveau processus, celui de la résilience. Il y avait des choses contre lesquels je ne pouvais pas lutter, l'énergie que j'avais, je devais la mettre dans des choses que je pouvais faire évoluer. Aussi, je me contentais de hausser les épaules tout en programmant le tapis.

-On s'est remis ensemble.

-Merci pour l'info, j'étais pas au courant, il débuta sur un ton sarcastique. Sérieusement, ça, c'est pas arrangé vos histoires.

-Maintenant, elle dit qu'elle est triste à l'idée de divorcer de son ex. Comment veux-tu arranger ça ?

Nous en avions discuté longuement, jusqu'à ce qu'elle cesse de répondre à mes questions. La conclusion de ces conversations était toujours la même, l'idée de son divorce la rendait triste. C'était un sentiment qui lui appartenait, j'avais le droit de l'accepter ou d'aller me faire foutre. J'avais beaucoup de mal à l'accepter. Il n'était pas question de remettre en cause notre relation, ou même de simplement entretenir l'idée qu'elle pourrait retourner avec lui. J'étais bien loin de ces considérations. Ce qui avait du mal à passer, c'était les monologues de Noa sur son avenir rêvé désormais disparu. Comme si je n'avais pas ma place dans son avenir, comme si je n'avais pas ma place dans ses rêves.

-Oh Charles, je suis sûr que ce n'est pas exactement ce qu'elle a voulu dire.

-C'est exactement ce qu'elle voulait dire. Plusieurs fois.

-Et ça ne te dérange pas ?

-Bien sûr que ça me dérange. Mais c'est pas comme si je pouvais lui ordonner de plus être triste, et ce n'est pas comme si elle pouvait arrêter d'être triste sur commande. Je comprends pas comment...,je me coupais brutalement.

J'avais des arguments parfaitement formatés désormais, je les avais donnés à Noa des centaines de fois, mais cela n'avait rien changé. Sur ce point, nous ne parvenions pas à nous entendre. Si au quotidien les choses semblaient être revenues exactement comme auparavant, ce n'était pas le cas en réalité. Il y avait toujours une forme de tension entre nous causée par ce décalage. Je n'étais pas fou, j'avais bien remarqué comment elle fuyait les instants ou nous pouvions être uniquement tous les deux. Le pire c'est qu'elle n'avait pas tant de mal que cela à le faire. Il lui suffisait d'affirmer qu'elle préférait me laisser passer du temps avec mes potes.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now