Chapitre 58

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Point de vue Charles Leclerc

Juillet 2023, Monaco.

Pour la première fois depuis des semaines, je me réveillais parfaitement détendu. Je soupirais longuement, étirant mon corps avant de frotter mon visage à l'aide de mes mains. Je ne m'étais pas senti aussi bien depuis Londres, juste avant que... Noa.

Mes yeux s'ouvrirent grands, sur la lumière descente du soleil qui jetait un éclat orangé aux murs autour de moi. Noa avait été là. Nous avions... Je me redressais énergiquement, réalisant qu'elle n'était plus dans le lit avec moi.

Aussi vite qu'il s'était emballé, mon cœur s'apaisa. Je pouvais l'entendre chanter, elle était toujours là. Je soupirais à nouveau, cette fois de soulagement. J'enfilais un bas de jogging avant de me diriger vers la cuisine d'où provenait le son. Vêtue uniquement d'un t-shirt m'appartenant, elle dansait au rythme de la chanson tout en remuant une cuillère en bois dans un bol. Alertée par mon approche, elle se tourna dans ma direction, un sourire éclatant traversa son visage.

-Pendant une seconde, j'ai cru que tu étais partie, je ne pus m'empêcher de lui dire.

Le sourire disparu alors qu'elle traversait la pièce pour me passer ses bras autour de mon cou, me forçant à glisser ma tête dans le  cou. En réponse, je passais les miens autour de sa taille soupirant de soulagement.

-Je vais nulle part. On doit encore parler de pas mal de choses, mais je me suis dit qu'on pouvait passer un peu de temps ensemble. On pourra continuer à se disputer  un peu plus tard.

C'est ce que je voulais aussi, passer un peu de temps avec elle. Beaucoup de temps même. Elle m'avait manqué ces derniers mois, je ressentais donc le besoin de simplement la retrouver. J'étais d'accord avec elle, nous avions le temps de revenir sur nos problèmes. Nous n'étions pas obligés de tout faire en une seule fois. Je passais à nouveau mon visage dans son cou déposant des baisers, dont l'absence d'innocence ne pouvait être remise en cause alors que l'une de mes mains pressa sa fesse. Elle gémit, me tirant un sourire, ravie de l'effet que je lui faisais.  Je m'apprêtais à passer à l'étape supérieure, quand la porte d'entrée se mit à sonner. Cette fois, je soupirais de déception.

-C'est sans doute Lo et Arthur. Je me débarrasse d'eux.

-Quoi ? Non, laisse-les entrer, j'ai fait à manger pour un régiment. Et je vous dois à tous les trois un merci.

-Même Lorenzo, je demandais septique.

-Oui même Lorenzo, c'est ton frère Charles. Peu importe ce qu'il a fait, on doit lui pardonner.

Je plaçais mes deux mains sur mon visage pour la forcer à me regarder droit dans les yeux. Je voulais m'assurer que c'était effectivement ce qu'elle voulait. Je ne serais pas surpris si elle m'expliquait qu'elle préférait se tenir éloignée de Lorenzo.

-Ok, je finis par répondre. Je les fais entrer.

-Et moi, je vais prendre une douche rapide, attendez-moi pour manger.

-Dix minutes.

-Vingt

-Quinze, tu perds du temps.

-Je ne comprends pas pourquoi tu es aussi déterminé à cacher ma vie, elle dit d'un ton exagéré.

-File, je lui hurlais en me dirigeant vers la porte d'entrée.

Sans surprise, quand j'ouvris la porte, je tombais sur mes frères à deux doigts de sonner à nouveau.

-Ravie de découvrir que tu es toujours vivant, dit Arthur en entrant dans l'appartement. Dis-moi que c'est Noa dans ta salle de bain, il dit en pointant le doigt en direction du couloir. Depuis le hall où nous nous trouvions, nous pouvions entendre le bruit de l'eau dans la douche.

-Bonjour à toi aussi.

-Oui, oui, oui, bonjour. Alors ?

-Tu voudrais que ce soit qui d'autre, dit Lorenzo en entrant à son tour ?  Maintenant qu'ils se sont remis ensemble, on pourra jamais se débarrasser d'elle.

-Tu finiras par t'y faire, je répondis en les invitant à entrer dans le salon pour qu'on arrête de squatter l'entrée. D'ailleurs, vous devriez la remercier quand elle sort de la douche, j'étais sur le point de vous dire de dégager. Elle a insisté pour vous inviter à manger.

-Elle a fait à manger, dit Arthur en se dirigeant vers la cuisine. Ça sent grave, bon, il ajouta en commençant à soulever les couvercles de casseroles pour découvrir leur contenu.

Sans trop de difficulté, je les convainquis de m'aider à mettre la table, avant de filer à mon tour sous la douche. Quand j'entrais dans la salle de bain, Noa venait de sortir de la cabine et se tenait devant un des placards, perdue dans ses pensées. Quand elle était venue récupérer ses affaires dans la précipitation,  elle avait oublié certains de ses produits de beauté dans la salle de bain, ainsi que quelques fringues, dans le dressing. Même en étant en colère contre elle, je n'avais pas eu le courage de tout jeter. À la place, je les avais rassemblés dans le placard devant lequel, elle se trouvait. Peut-être qu'inconsciemment au départ, je m'étais dit qu'elle reviendrait, c'était très rapidement devenu conscient, j'avais attendu qu'elle revienne pendant des mois. Je ne voulais plus qu'elle parte, jamais. Il allait falloir que je trouve un moyen de la convaincre de se réinstaller ici.

-T'as aussi gardé mes habits, elle finit par demander

-Dans le dressing à leur place.

Elle secoua la tête avant de sortir de la salle de bain, sans doute pour s'habiller. Son manque de réaction me dérangea, je ne parvenais pas à savoir si garder ses affaires était ou non une bonne chose. Est-ce que j'avais fait la bonne chose de garder ses affaires. Est-ce que j'aurais dû les jeter ?  Parfois, Noa était dur à suivre. J'entrais dans la cabine et pris une douche rapide avant d'enfiler des fringues propres.

Quand je retournais dans le salon et fus accueilli par des éclats de rire.  

-Maintenant que nous sommes tous ensemble, on va pouvoir passer à table, dit Noa en se redressant du canapé pour rejoindre la table de la salle à manger où nous avions mis la table. J'espère que vous avez faim, j'ai vraiment fait à manger pour un régiment.

-Pourquoi ? Tu savais même pas qu'ils allaient venir, je demandais.

-Je me suis laissée emporter, elle dit en souriant. C'est la joie des retrouvailles, qui n'aime pas une histoire qui finit bien.

-Donc l'histoire se termine bien, dit Lorenzo.

-De mon point de vue oui, ajouta Noa. Peut-être pas du tien, tu vas devoir me supporter pendant très longtemps. Si longtemps, que tu finiras peut-être par m'apprécier.

-Et bien, juste pour te donner tord, je suis à deux doigts, d'avouer que je commence déjà à t'apprécier.

-Vous voyez, elle dit en se tournant en direction d'Arthur et moi. Tout le monde aime une histoire qui fini bien. On pourrait avoir des bonus, mais ce n'est pas moi qui décide.

-Je t'accompagne dans la cuisine, dit Arthur en se redressant.

Sans attendre de réponse de sa part, il attrapa le bras de Noa et la dirigea vers la cuisine. Nous nous retrouvâmes Lorenzo et moi, sans comprendre ce qu'il venait de se passer.

-Je suis pas le seul à trouver ce qui vient de se passer étrange.

-Nope, je répondis en m'installant à table. Il y a un truc qui ne va pas ou en tout cas qui n'allait pas avec Arthur et elle sait c'est quoi, j'ajoutais au bout d'un  moment.

Nous n'eûmes pas à attendre très longtemps, les deux pénétraient dans le salon avec pour Arthur le poulet rôti être les mains et pour Noa, un plat de riz dans une main et un plat de haricots vert dans l'autre.

-Veuillez nous excuser pour cette interruption, dit Noa en s'installant à côté de moi à table. Arthur à quelque chose à vous dire, elle attrapa son verre et bu une gorgé d'eau.

-Hey, je suis gay.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now