Chapitre 4

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Point de vue Charles Leclerc
Monaco Novembre 2021,

Noa était plutôt inconstante quand il s'agissait de ses intérêts même si elle refusait de l'admettre. Elle aimait se découvrir des passions plus ou moins régulièrement, un coup c'était la peinture, le lendemain, la sculpture, le surlendemain l'écriture. En revanche, il y avait une chose qui l'animait plus que tout autre, qui lui tenait au corps au point d'en faire une part de sa personnalité. L'opéra. Son amour pour la musique lyrique et pour le chant était presque infini. Et elle chantait, tout le temps, sans même s'en rendre compte, parfois même dans son sommeil, je la surprenais à murmurer les paroles d'une chanson quelconque. Et elle était magnifique quand elle en parlait, quelque chose d'indescriptible venait éclairer son visage, et elle n'avait jamais l'air aussi avenante que dans ces moments-là.

Je ne pouvais pas affirmer que je tombais amoureux d'elle la première fois que je l'entendis chanter, en revanche, installé face au piano près duquel elle se trouvait alors que son coach vocal lui prodiguait ses conseils, je dus me rendre à l'évidence. Ce qui me rattachait à elle, je ne pouvais l'expliquer, et peut-être que je ne devais pas l'expliquer. Je devais simplement admettre que je ne serais plus jamais en mesure de la laisser en dehors de ma vie. Nous n'étions pas encore un ensemble, mais cela ne saurait tarder, et l'impatience m'en faisait presque des maux dans l'estomac. Je la voulais. Aussi simplement.

-Je suis né en République démocratique du Congo, elle dit avant de glisser sa main dans sur son cou pour ressortir de sous sa robe à col Claudine un petit médaillon en forme de tête de leopard.

Après son cours, nous nous étions décidés à trouver refuge dans un petit restaurant pour le déjeuner. L'endroit ne payait pas de mine, mais la nourriture y était plutôt bonne, et gros point positif nous y étions tranquille. Presque naturellement, Noa s'était mis à me parler d'elle sans que je ne lui demande. Comme si l'entendre chanter quelques heures auparavant avait débloqué quelque chose entre nous.

Elle glissa à nouveau le collier sous sa robe non s'en m'expliquer que le leapoard était le symbole de la République démocratique du Congo et qu'elle était très fière de le porter toujours sur elle.

-Mais j'ai grandi à Nice. Avant de m'installer sur Paris pour ma carrière.

Je secouais positivement la tête, m'abreuvant des éléments qu'elle me révélait sur sa vie.

-T'es parisienne, je dis. Mais tu t'es installé quand à Monaco ?
-J'appellerais pas ça s'installer. C'est temporaire.

Mon corps entier se contracta sous la douleur que son annonce venait de provoquer en moi. Je ne pouvais pas l'imaginer partir. Je ne pouvais pas la laisser partir.

-Temporaire, jusqu'à quand, je murmurais
-Indéfiniment temporaire.

Si sa réponse avait vocation à me rassurer, elle était moins que suffisante. Indéfiniment temporaire, restait temporaire. Je m'en voulus d'être assailli d'être envahi par toutes ses émotions négatives. Les premières qu'elle faisait naître en moi. Je réalisais rapidement l'hypocrisie de celles-ci. Des que la saison reprendrait, avec tous les déplacements que la formule 1 imposait, je vivrais à nouveaux plus dans mes valises qu'à Monaco.

Nos regards se croisèrent et pour la première fois je lus dans le sien quelque chose qui ressemblait à de la compréhension. Je ne pouvais en être certain, mais en plus de son regard la connexion entre nous semblait m'indiquer qu'elle savait ce que l'idée de son départ prochain provoquait en moi. Mieux qu'elle le ressentait également.

-Charles, elle murmura avec une douceur inhabituelle qui semblait confirmer mes soupçons.
-Parle-moi de l'Opéra. Pourquoi avec Gianlucas vous discutez de ton retour sur scène ?

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now