Chapitre 38

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Point de vue Charles Leclerc

Monaco, Mai 2022

À 8h tapante, je me trouvais devant la porte d'Arthur. Je devais être au paddock au plus tard à 10h30, mais je savais que je ne serais pas en mesure d'assumer cette journée presse, si je ne parlais pas avec Noa dans un premier temps.

Quand Arthur m'offrit la porte, je devinais à ses cheveux humides et à sa tenue qu'il était déjà prêt à partir.

-Je savais que tu viendrais. Je vais me chercher un café, il expliqua, sans que j'aie eu besoin de lui demander.

Laissant la porte d'entrée ouverte, il se dirigea vers l'ascenseur alors que j'entrais dans l'appartement. Vêtue d'un short et d'un pull appartenant à Arthur, Noa se tenait dans le canapé, les yeux fixés sur la télévision, une tasse de café à la main.

Mon corps entier se figea en la voyant. Nous n'avions pas été aussi près l'un de l'autre depuis Miami. Ça avait toujours été électrique entre nous. Ça l'était également ce jour-là. Mon corps pouvait presque sentir le sien alors que je me trouvais encore à plusieurs mètres. Je pouvais ressentir sa présence dans tout mon être. Elle m'avait manqué. Sa présence, son odeur, elle tout simplement. À cet instant, elle me manquait encore plus que ces derniers temps parce qu'elle n'avait jamais eu l'air aussi éloignée.

-Noa, je l'appelais pour forcer son attention sur moi

-Charles, elle répondit sans tourner la tête dans ma direction.

-J'aimerais te parlais, je me plaçais devant la télévision.

-J'ai pas envie de te parler et encore moins t'écouter. Tu peux te décaler s'il te plaît, elle fit un petit geste de la main m'indiquant une direction.

Plutôt que de faire comme elle venait de me demander, je m'installais juste devant elle sur la table basse et coupais la télévision à l'aide de la télécommande.

-Je t'aime, je débutais en tentant d'attraper l'une de ses mains.

-T'as pas le droit de faire ça.

-Tu me manques tellement que j'ai l'impression de plus pouvoir respirer.   

Elle quitta sa position en sortant du canapé pour mettre le plus de distance possible entre nous.

-T'as pas le droit de faire ça, elle répéta en tendant ses mains dans ma direction pour me tenir éloigné.

-Pourquoi ? C'est la vérité.

-Je veux pas savoir.

J'étais d'accord avec elle, lui rappeler que je l'aimais, lui dire qu'elle me manquait était un moyen facile de l'attendrir pour qu'elle parle avec moi. Quelque part, j'étais d'accord avec elle, ce n'était pas juste. Mais rien n'était juste dans ce monde et j'allais me servir de toutes les armes à ma disposition pour me faire entendre.

Elle quitta le salon, je la suivis dans le couloir jusqu'à ce qu'elle s'enferme dans la salle de bain.

-Noa, je dis en tapant sur la porte. Parle-moi  s'il te plaît.

-J'ai pas envie c'est du foutage de gueule à ton niveau.

-Les captures d'écran, je commençais sans prendre en compte sa réponse. C'était des fausses, je demandais rhétoriquement.

Un long silence s'installa entre nous pendant lequel, je me persuadais que je n'aurais pas de réponses et puis comme sur le ton de la conversation, elle finit par dire :

-Bien sûr qu'elles étaient fausses.

-Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

-Comme si tu m'avais laissé le temps, elle ricana.

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