Chapitre 45

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Point de vue Noa Nianga.

Juin 2022, Londres

Son souffle crée de petits frissons sur ma peau alors que je l'observais dormir. C'est le sourire de contentement presque de plénitude qu'il m'a adressé juste avant  de s'endormir qui m'a tiré de mon propre nuage de bonheur.

Même si c'était ce que je voulais, je ne pouvais pas être avec Charles. Pas tant que Clément serait dans les parages. Les captures d'écran ce n'était rien à côté de ce qu'il pouvait faire. Je connaissais Clément et je savais qu'il ne reculerait devant rien. Après tout lui aussi c'était un petit con irrévérencieux. C'était bien ce qui m'avait attiré chez lui au départ.

La différence entre lui et Charles, c'est que Charles n'était pas un dégénéré borderline sociopathe. Oui au fil de mes réflexions, j'avais conclu que Clément n'était pas sain d'esprit. C'est un narcissique dans le sens premier du terme.

Je devais l'arrêter si je voulais être avec Charles.

Ma décision fut prise presque tout de suite. Il fallait que je parte avant qu'il ne se réveille. Et cette décision m'empêcha de m'endormir. Comment aurais-je pu ? J'allais devoir laisser l'homme avec lequel je voulais passer ma vie sur l'autel des désirs de celui que je désespérais de fuir.

Évidemment, les choses n'étaient pas subitement redevenues parfaites entre Charles et moi simplement parce que nous venions de coucher ensemble. Il y avait beaucoup de choses que nous allions devoir mettre à plat, mais contrairement à avant. Je voulais Charles dans ma vie, mais pour ça il fallait que je m'éloigne de lui pour le moment.

Ce qui était certain c'est que je ne pouvais pas l'affronter. Je ne pouvais pas le repousser alors que je désespérais de rester dans ses bras.

J'attendis les premières heures du jour, avant de quitter le lit, et rassemblais discrètement mes affaires dans ma valise. J'avais prévu en principe de passer plus de temps dans la capitale, mais je ne pouvais décemment pas rester. Une fois, mes affaires rangeaient, je me redis dans la salle de bain, pour m'habiller et me rafraichir rapidement. J'attrapais ma valise et commençais à sortir de la chambre quand la lumière de celle-ci apparut.

-T'oublie ton passeport.

La voix m'arrêta net dans mes pas, et me força à me retourner dans sa direction. Son regard passa sur l'objet posé sur la table de chevet présente du côté du lit où il se trouvait. Je me penchais à travers celui-ci pour attraper mon passeport, mais Charles attrapa mon poignet me faisant tombe sur lui.

-Dis-moi que tu n'étais pas sur le point de partir.

-Mon vol est dans quelques heures, je répondis en détournant le regard.

Il se redressa subitement, me forçant à me décaler sur l'un des côtés du lit. D'un geste rapide, il attrapa son caleçon abandonné près du lit et l'enfila avant de se trouver dans ma direction.

-J'espère que tu te fous de ma gueule, il dit d'un ton calme qui cachait très mal la colère en lui.

-Non, je rentre à Paris dès ce matin, je dis en me relevant de l'autre côté du lit.

-Tu peux pas partir comme ça. Sans qu'on parle d'hier soir, ou même de nous.

-À propos d'hier soir, je commençais doucement. Ça ne voulait rien dire, donc...

-Ça ne voulait rien dire, il me coupa en répétant mes mots. On couche ensemble et pour toi ça veut rien dire, il poursuivit en enfilant son pantalon. Tu te fous de ma gueule Noa.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now