Chapitre 37

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Point de vue Charles Leclerc

Monaco, Mai 2022

Je ne fis pas long feu à la soirée de gala. Dès qu'il fut clair que je pouvais m'en aller sans être qualifié d'impoli, je partis sans me retourner. Je ne pouvais pas rester. Je ne pouvais pas rester, alors que la femme que j'aimais, celle avec qui je me voyais passer le reste de ma vie, se trouvait à quelques mètres de moi, flirtant avec un autre homme.

Lewis Hamilton, pour ne rien louper en plus.

L'amertume dans ma bouche était difficile à avaler. La colère dans mes entrailles était difficile à contrôler.

De son point de vue, c'était sans doute une upgrade, un glow up. De mon point de vue, c'était comme si, elle me crachait au visage. Un rappel qu'à la base je n'étais même pas son style. Nous ne nous étions jamais véritablement arrêtés sur ce point. Mais je n'étais pas idiot, à la fin de la journée je n'étais pas son type d'homme physiquement et mentalement.

Elle aimait les hommes noirs et métis, elle aimait les « mauvais garçons ». Et moi, avec mon physique de premier de la classe et ma personnalité de gendre parfait, à quoi est-ce que m'étais attendu ?

Pierre et Arthur décidèrent plutôt que de rentrer chez eux, de me suivre à l'appartement pour boire un dernier verre. Je les suspectais de vouloir s'assurer que je ne fisse pas de bêtise dans les prochaines heures. Quelles bêtises ? Et pourquoi ? Je n'avais rien perdu, car, je n'avais jamais rien gagné, elle n'avait jamais été à moi.

Le plus douloureux c'est que je ne comprenais pas. Pourquoi faire semblant de m'aimer, pourquoi faire en sorte que je tombe amoureux d'elle, pourquoi me parler d'engagement ? Pourquoi, si au final, notre relation n'avait pas d'avenir ? J'avais  eu ce soir-là la raison sous les yeux.

C'était une connasse.

Lo pensait qu'elle en avait après mon argent et ma célébrité. Je la connaissais mieux que lui. Noa n'était pas après l'argent ou la célébrité, Noa en avait près le contrôle. Elle en avait après ce contrôle sur moi, qu'elle avait obtenu en me manipulant. C'était pour cela qu'elle avait fait en sorte que je tombe amoureux d'elle.

Et elle n'avait pas fait semblant, parce que putain, je l'aimais. Et ça me détruisais de réaliser que ce n'était pas réciproque. Que tout ce qu'elle m'avait dit n'était que des mensonges, de la tromperie ! Je ne méritais pas ça. Putain, je ne méritais pas cela.

-Tu te fais du mal.

Je redressais la tête, plongeant mon regard dans celui de Pierre assis face à moi. Je m'étais perdu dans mes pensées.

-Pourquoi ça ne te fait rien à toi, je dit en bougeant la tête dans sa direction. Sissi était clairement sur George.

Pierre haussa négligemment les épaules avant de me répondre :

-J'ai jamais eu l'intention de l'épouser moi, la réflexion même si elle n'était pas dirigeait contre moi, me fit mal.

-J'aurais apprécié qu'elle me prévienne, mais je ne suis pas un hypocrite, je savais à quoi m'en tenir. Ce que Noa t'a fait en revanche. Je suis désolé Charles, il secoua sa tête en signe de compassion.

Je détournais le regard. Tout s'était déroulé tellement vite. Le matin j'étais sur un nuage persuadé d'avoir rencontré la femme de ma vie, prêt à l'épouser et dans l'après-midi j'apprenais qu'elle était déjà mariée à un autre gars.

Je ne m'étais pas contenté des messages envoyaient par Lo. J'avais aussi pu parler avec Clément, le mari. Sa seule évocation suffisait à me donner la gerbe. Ils étaient ensemble, en pause certes, mais ensemble. Pire, ils se voyaient chaque fois qu'elle remontait à Paris. Elle était remontée à Paris, sous couvert de préparer sa tournée, puis pour sa tournée justement.

La Prima DonnaWhere stories live. Discover now