Chapitre 16

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Point de  vue Charles Leclerc

Monaco, Février 2022,

Et tout était facile. Comme elle m'avait prévenu sur son post-it. Je me réveillais avec une petite gueule de bois, et une Noa chantonnant dans ma cuisine, œufs brouillés sur le feu. J'approchais d'elle et profitais du fait qu'elle ne se retourne pas pour passer mes bras autour de ses hanches et déposer un baiser sur son l'un de ses omoplates avant de glisser mon visage dans son cou.

-Eau et doliprane, elle dit en pointant le verre et le petit comprimé qu'elle avait déposé sur l'ilot central de la cuisine.

-Comment tu as su, je me détachais d'elle pour récupérer l'offrande.

-En arrivant ce matin, j'ai trouvé Pierre Gasly et une bouteille de Patrón sur ton canapé.

J'avalais le comprimé avant de lui demander :

-T'as rencontré Pierre ?

-Je n'appellerais pas ça, rencontrer, elle glissa à mon oreille avant de déposer une tasse de café sur l'ilot central devant moi.

-C'était bien Paris ? T'as fait quoi, je demandais l'air de rien.

En réalité, mes mains tremblaient, j'en avais presque des sueurs froides de peur qu'elle détourne la question. De peur de découvrir un mensonge dans sa voix.

-C'est ma surprise numéro deux. La première c'était le doliprane, si jamais tu as des doutes.

Elle recula avant de faire le tour de l'ilot pour attraper son sac déposé sur le tabouret.

-J'ai passé tout le trajet de retour à le préparer. C'est peut-être un peu prétentieux. Mais je suppose qu'on peut ranger ça dans mes défauts.

Elle déposa devant moi un calendrier de l'année 2022. Certaines des dates étaient surlignées de couleurs différentes.

-Je suis montée sur Paris pour voir mon tourneur. Remonter sur scène, ça m'a donné envie de monter remonter sur scène. Et pas uniquement jusqu'en Mars. Ça fait quelques semaines qu'on travaille dessus.

Elle se lança dans une longue explication sur les différents codes couleurs sur le calendrier, entre les jours où elle avait des représentations, les week-ends où nous pourrions être en même temps à Monaco, ceux où elle pourrait m'accompagner (ça, c'était la partie prétentieux de son calendrier d'après elle-même), les représentations auxquelles je pourrais assister si je le souhaitais.

-C'est ce que tu faisais quand tu allais à Paris ?

-Je ne voulais pas t'embêter avec ça, tant que je n'avais pas mes disponibilités  

Je pus sentir mes entrailles fondre sous son regard plonger dans le mien. Tous mes doutes n'avaient aucun sens et elle me le prouvait à nouveau. Je n'étais pas le seul investi dans notre relation, elle aussi. Au point qu'elle avait fait en sorte d'organiser sa tournée pour que nous puissions passer du temps ensemble. Avais-je besoin de plus ? Oui, beaucoup plus. Alors, je fis le tour de l'ilot central jusqu'à me retrouver devant elle. Je déposais mes mains sur ses joues, encadrant son visage pour qu'elle ne puisse pas le détourner.

-Tu sais que je t'aime ?

-T'as dû me le dire une ou deux fois, elle répondit en avançant son visage pour qu'enfin nos lèvres se touchent.

Je laissais la langue rejoindre la mienne et la caressais avec le plus dévotion que j'étais en mesure  de transmettre, je voulais qu'elle sache non pas que je l'aimais, mais à quel point je l'aimais.

-Je veux que tu viennes avec moi sur le plus de courses  possible, que tu rencontres toute ma famille, et tous mes amis.

Je me laissais emporter par le moment, tout me semblait à nouveau parfait. J'avais retrouvé Noa, et enfin nous allions avoir la conversation que nous aurons dû avoir depuis des semaines.

-Tu me montres à nouveau le calendrier ?

Un sourire se dessina sur son visage m'informant qu'en plus de vouloir me le montrer, elle avait vraiment passé beaucoup de temps dessus. Nous finîmes par échouer sur le canapé, elle, à moitié  sur moi son ordinateur devant nous, pour qu'elle puisse me montrer la version interactive du calendrier. L'idée était que nous puissions chacun y ajouter nos déplacements pour être en mesure de se synchroniser.

-T'as pas ajouté les essais hivernaux, je remarquais la coupant dans son discours.

-Les essais hivernaux ?

-Les essais hivernaux à Bahreïn, je dois m'y rendre dans une dizaine de jours. T'es pas obligé d'y aller aussi tôt que moi, mais tu pourrais me rejoindre. Et puis, ce serait le bon moyen de rendre notre relation officielle.

Immédiatement, je la sentis se tendre sur moi, ce qui me fit me tendre également. Dans mon esprit la présenter à mes amis et ma famille, qu'elle m'accompagne à des grands prix, cela signifiait nécessairement que nous allions rendre notre relation officielle. Je ne voyais pas comme cela pouvait être autrement.

-Un problème ?

-Officiel, officiel ? Genre pour que le monde entier soit au courant.

-C'est un peu l'idée. Moins de presses, donc moins de monde. Pas de besoin de faire de grosse déclaration pour le moment, on traine ensemble et puis on pourra confirmer plus tard.

Elle sembla réfléchir à mes propos pendant une éternité, les sourcils fronçaient les épaules tendues. Les doutes qui m'étouffaient précédemment venaient de faire un retour fulgurant. Je n'étais pas forcément plus emballé que cela à l'idée de partager ma vie en revanche, je refusais totalement que notre relation soit une sorte de secret à cacher aux yeux du monde. Je voulais que celui-ci sache que j'appartenais déjà à une femme. Cette femme. Mais surtout, je voulais que la réciproque soit vraie. À mes yeux, Noa était magnifique. Le genre de femme qui attirait les regards et donc l'attention d'autre homme que moi. Je voulais qu'ils sachent qu'elle était prise qu'elle m'appartenait.

Ses épaules finirent par se détendre, ses sourcils par se défroncer avant qu'elle ne commente :

-Tu me diras si des photos fuitent, plus besoin d'annoncer la nouvelle à mes frères

-Est-ce un moyen détourné pour le dire que tu es d'accord avec mon plan ?

J'aurais pu insister sur le fait que ses frères n'étaient pas encore au courant. Lui demander si quelqu'un dans son entourant proche savait pour nous. Si quelqu'un dans son entourage savait pour nous.

J'en doutais fortement.

Pourtant Noa était loquace sur les gens qui partageaient sa vie avant qu'elle ne s'installe à Monaco. En plus de ses frères et parents, elle m'avait parlé de Sissi, sa meilleure amie qu'elle voyait beaucoup moins en raison de leur carrière respective il avait également Paul et Gaby, qu'elle voyait encore régulièrement et qui complète son groupe d'amis proche. Noa connaissait beaucoup de monde. Mais elle n'était proche que de ces trois-là.  

-Ouais, je suis d'accord avec ton plan, elle termina en haussant les épaules.

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