Chapitre 3

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Point de vue Charles Leclerc
Monaco Novembre 2021

Dire que j'attendis le lendemain matin avec une impatience confinant à l'obsession aurait été un euphémisme. Tout en moi se mélangeait j'étais empli de doutes, car si elle avait dit qu'elle viendrait, je ne pouvais en être sûr d'autant plus que je n'avais pas eu la présence d'esprit de lui demander son numéro, ni même de lui préciser une heure. L'autre émotion était une excitation sans précédent. J'avais hâte de la revoir, j'avais envie d'apprendre à la connaître.

A 9 heures tapantes, elle passa la porte d'entrée du café. Sans surprise, de peur de la louper, j'avais trouvé refuge depuis près d'une heure déjà à une table un peu excentrée. Je souhaitais que nous puissions passer du temps ensemble sans interruption.

-Lait et miel ? Je demandais.
-Pas besoin aujourd'hui, elle leva les yeux au ciel.

Cette fois, ce ne fut pas juste son sac à main qu'elle déposa sur la table, mais également son casque de scooter. Puis, elle se pencha vers moi et déposa ses lèvres sur ma joue. Je ne savais pas encore que cela deviendrait une habitude. Je ne pouvais qu'apprécier les picotements que ses lèvres provoquaient en moi et encore une fois je fus envahi son odeur sucrée. L'odeur m'était familière, elle rappelait à ma mémoire des souvenirs vagues de chaleur et de douceur. Presque en contradiction avec Noa. Chaleur et douceur n'étaient pas des adjectifs que j'aurais utilisés pour la décrire. Elle m'apparaissait comme confiante en elle, déterminée, sarcastique, mais pas douce et encore moins chaleureuse.

La chanteuse installait devant moi, Cathy s'approcha de notre table sans oublié de m'adresser un clin d'œil avant de prendre nos commandes. Je tentais de l'ignorer pour ne pas de provoquer de réaction physique dans mon corps à cause de ma gêne. Même avec ça, je sentis mes joues chauffaient. Moi, gêné n'était pas exactement l'image que je voulais donner à la chanteuse, et dans le même temps je ne pouvais pas m'empêcher d'apprécier la sensation, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti ce genre de frisson. Et tout cela semblait déjà plus fort que la veille. Cela ne serait que de plus en plus fort.

-Des plans pour la journée ? Elle coupa notre conversation au bout d'un moment.
-Pas vraiment, je dois juste m'entraîner enfin de journée.
-Parfait, je t'embarque avec moi.
-Quoi ?
-Hier, on a parlé de formule 1 et de toi. C'est le moment où je te fais découvrir mon univers.

Immédiatement, ma curiosité fut piquée. Elle m'avait déjà dit qu'elle était chanteuse, mais je n'en savais pas plus. Le sac Chanel posait sur la table signalait que quoi qu'elle fasse, elle gagnait correctement sa vie. Pourtant je n'avais jamais entendu parlait d'elle. J'étais donc prêt à découvrir son univers comme elle disait.

-J'ai le droit de savoir ou tu m'emmènes ? Je demandais en terminant mon café.
-Nope
-J'ai droit à un indice ?
-Nope, elle rigola. Promis c'est pas dangereux.
-Je suis pas sûr que ça me rassure.

Elle haussa les épaules, puis déposa un billet de dix euros sur la table avant de me tendre une main. Je l'attrapais sans hésitation. Dès que ma peau toucha la sienne des frissons m'envahir alors qu'un boule de chaleur se logea dans mon estomac. C'était fou, sans sens. Je la connaissais à peine, mais déjà mon corps semblait la reconnaître. Elle déposa son regard sur nos mains jointes avant de le redresser jusqu'à plonger dans le mien. À ce moment-là, je compris que je n'étais pas le seul à le ressentir. Je ne voulais pas y croire, je ne voulais pas y penser, mais ce que je ressentais était beaucoup trop fort pour le nier. Non, je ne pouvais pas le penser, pas encore.

Nous sortîmes du café main dans la main, et avançâmes dans la rue jusqu'à retrouver son scooter. J'avais envie de rire, de sourire. Pour aucune raison en dehors de sa présence lumineuse auprès de moi.

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