Chapitre 5 - Partie 2

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William sorti de la réunion avec un sentiment de malaise, comme si sa présence avait gêné le bon déroulement du conciliabule, alors que le Seigneur Mordrais avait toujours été transparent avec lui. Quand il avait essayé de savoir ce qui avait été dit durant son absence, il s'était heurté à un mur. Tout au long de l'entretien, William avait eu l'impression d'être surveillé dans ses moindres faits et gestes. Cette impression qui le poursuivait depuis plusieurs jours s'était muée en un malaise persistant. Il était sur le point d'être repéré, il le savait, il ne pourrait pas rester encore longtemps au château. Ce qui le contrariait car il n'avait pas eu toutes les informations qu'il recherchait. Il ne savait ni où se cachait Finwë, ni de combien d'hommes il disposait.

Quand il entra dans sa chambre il remarqua qu'une baignoire remplie était placée près de sa cheminée dont l'âtre rougeoyait encore un peu. Des vapeurs s'échappaient de l'eau du bain, laissant échapper un doux parfum de plantes. Il sourit en voyant l'attention qu'avait eu sa servante, se débarrassa de ses vêtements et entra dans l'eau chaude avec délectation. William se laisser aller durant de longues minutes, jusqu'à ce que la peau de ses doigts se fripe et que l'eau soit suffisamment refroidie pour le faire frissonner. Le soleil se couchait plus tôt désormais et un vent frais se faisait sentir depuis trois jours.

William se sécha rapidement et enfila un pantalon de lin noir, ainsi qu'une tunique d'un vert émeraude faisant ressortir superbement ses yeux de la même couleur. S'il se sentait moins angoissé, il avait cependant besoin de se changer les idées et l'invitation d'Océane était tombée à point nommé. William avait décidé d'aller à la fête du village ; il voulait apprendre à connaître le peuple des Plaines du Soleil. Du moins, c'est ce qu'il se disait, sans s'avouer l'autre raison, principale, qui gouvernait cette envie.

Océane avait aidé le village à organiser la soirée, décorer la place centrale avec les dernières fleurs trouvées, des feuilles flamboyantes, et des branches d'arbustes encore vertes. Elle avait également donné un coup de main aux plus anciennes qui préparaient la nourriture, passant ainsi du temps avec sa mère. Ses frères et les autres jeunes hommes s'occupaient d'apporter les boissons et embrochaient le gibier. Cette année, c'était à son père de faire tourner la viande qui les nourrirait tous. Les enfants couraient autour du feu qui prenait, les fillettes avaient des rubans multicolores dans les cheveux et les garçons avaient mis leurs plus beaux vêtements et, sous le regard attentifs de leur mère, essayaient de ne pas les salir tout de suite.

Une fois les préparatifs finis, Océane alla se changer. Pour l'occasion, elle avait confectionné, avec l'aide infinie de sa mère et de Mina, une sublime robe orange tirant sur le brun aux reflets mordorés, s'assortissant parfaitement avec ses cheveux devenus châtains foncés assortis de reflets cuivrés et faisant ressortir ses yeux ambrés. La robe était croisée sur sa poitrine et l'échancrure dans son dos, seulement recouverte d'un fin tissu transparent, descendait presque jusqu'aux reins, mettant en avant sa taille fine et sa poitrine menue, soutenue par un ruban. Les bretelles étaient tressées et l'étoffe était si fine qu'on aurait dit qu'elle ne portait qu'un voile opaque sur le corps.

C'était une tradition sur les Plaines du Soleil, les jeunes femmes revêtaient leur plus belle robe, ainsi il n'y avait plus ni maîtresse ni servante, seulement des femmes honorant la nature. C'était les seuls moments où Océane se permettait de porter ce genre de tenue, le reste du temps elle mettait des robes pratiques et confortables pour son travail mais nettement moins jolies et douces. Ce fut avec une certaine coquetterie qu'elle remonta ses cheveux et y glissa quelques fleurs sauvages, laissant quelques boucles auburn tomber négligemment dans son cou.

Quand William approcha de la place du village, il pouvait entendre les rires, les chants et la musique. Il voyait le feu bruler et les flammes s'élevaient haut vers le ciel. Il s'approcha discrètement et se glissa parmi la foule masculine.

La légende des deux royaumes [TERMINÉ]Where stories live. Discover now