Chapitre 17

3.5K 354 84
                                    

Géron regardait les gardes arriver avec appréhension. Toutes ses pensées se tournaient vers sa famille. Sa femme qu'il aimait plus que tout, ses trois fils et sa fille qui étaient toute sa vie. Oui, il était terrorisé à l'idée de se battre et risquer de mourir. Il pria la Lune de toute son âme pour vivre et vieillir auprès d'eux.

Il n'entendit pas les gardes demander aux amis d'Elio de déposer leurs armes, il n'entendit pas la provocation du plus grand, il ne vit pas les gardes se tendre et les deux guerriers voilés passer à l'attaque. Mais il les vit se battre, songeant que finalement, il aurait une chance de survivre, puis il sentit Elio lui prendre le bras. Et ce fut avec une dernière pensée pour sa femme qu'il se lança dans le combat.

Alhyx fut la première à attaquer. Lorsque les gardes comprirent qu'elle et son frère ne déposeraient pas les armes, ils avaient dégainé leurs épées. Les jumeaux s'étaient mis dos à dos, dans une position maintes fois répétées et ils avaient attendu. Finalement, sentant qu'un des soldats allait céder et passer à l'action, Alhyx craqua la première et, se jetant sur lui, elle trancha l'air de son sabre.

Ignorant pour quelle raison absurde ces hommes ne portaient pas de gants de protection, elle lui trancha les doigts. Ceux-ci tombèrent au sol en même temps que l'épée tandis que l'homme hurla de douleur, saisissant sa paume ensanglantée, abandonnant son bouclier. Arhys passa à l'action à son tour, tandis qu'elle tranchait la gorge de son adversaire qui s'effondra au sol dans un étranglement peu ragoûtant. Il s'opposa à l'homme prêt à attaquer sa sœur, parant l'attaque d'un simple mouvement du bras.

De sa main libre, il se saisit du poignet de l'homme en face de lui et d'un geste souple, le fit pivoter et remonta son bras jusqu'à ce que sa main touche l'épaule. L'homme qui avait lâché son arme depuis un moment, ressentit un craquement sinistre avant qu'une fulgurante douleur lui saisisse le corps entier. Puis la douleur cessa, il s'effondra à terre. Mort. Sans un regard pour lui, Arhys se lança à nouveau dans la mêlée.

C'est à cet instant que Géron, Elio et les villageois réagirent. Ils s'élancèrent dans un cri, détournant l'attention des soldats. Les jumeaux en profitèrent pour en faucher quelques-uns. Seulement la moitié se détourna d'eux pour contrer l'attaque qui venait, mais ce ne fut pas un souci pour ces guerriers surentrainés.

Se remettant dos à dos quelques instants, les jumeaux repartirent à l'attaque. On aurait dit une danse sanguinaire, morbide. L'un passait dans le dos d'un garde, le frappant par derrière et l'autre l'achevait par devant. Attaquant un homme, Alhyx sentit dans le changement de posture de son frère qu'un soldat s'approchait d'elle et tandis que son jumeau achevait son adversaire d'un coup de lame plantée en plein visage, elle se tourna avec le sien pour qu'il fasse bouclier. Son collègue le tua, ne parvenant pas à stopper son coup à temps.

Elle lâcha l'homme avec dégoût avant de pencher la tête pour observer le second soldat qui ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Elle s'avança vers lui et lui trancha la gorge. Se tournant vers son frère, elle lança sa dague dans la poitrine de l'homme qu'il immobilisait, ce qui permit à Arhys d'achever un soldat blessé qu'il avait mis à terre quelques instants plus tôt et qui tentait, vainement, de se relever arme au poing.

Géron avait vu s'éloigner Elio lors d'une rixe et même si la plupart d'entre eux affrontaient à deux leurs adversaires, il n'en était rien pour lui. Il se défendait vaillamment. Il connaissait des techniques et s'était souvent battu dans sa jeunesse. Si bien qu'il se trouvait à armes égales avec son adversaire, mais ne parvenait pas à le dominer. Reculant d'un pas, il trébucha sur quelque chose. Ou plutôt sur quelqu'un. Un villageois, un homme qu'il avait croisé bon nombre de fois sans réellement le connaître, il savait pourtant qu'il était père de famille. Se ressaisissant au dernier moment, il réussit à ne pas tomber et para l'attaque du soldat, mais celui-ci balança un coup de bouclier qui l'assomma à moitié.

La légende des deux royaumes [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant