Chapitre 10 - Partie 2

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Juste avant de commencer le chapitre, dites-moi si ça vous tente d'avoir deux parties par semaine ? Bonne lecture !

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Erid venait de retrousser son pantalon jusqu'à mi-cuisse et Océane observa plus en détails la cicatrice sur son genou. Elle était blanche et complètement boursoufflé, des années après le drame. Elle grimaça.

— Pas jolie hein ? Mais je n'ai pas reçu de soin pendant des jours, jusqu'à ce qu'on me trouve et qu'on me ramène ici. Les soigneurs ont à un moment envisagés de me couper la jambe car la blessure s'infectait. Mais la vieille femme qui m'avait ramenée jusqu'ici a réussi à me guérir, alors je ne me plains pas, expliqua-t-il comme s'il c'était totalement accommodé de cela.

— Tu as eu beaucoup de chance oui, dit-elle en étalant son onguent sur le genou. Bon sang j'ignore ce qui m'a poussé à réagir comme ça après toi. Tu m'as mise hors de moi, alors. Je veux bien croire que mon caractère soit trempé, mais je ne me reconnais pas dans ces gestes.

— Tes affrontements récents ont dû t'affecter. T'es-tu faite agresser ? demanda-t-il, perspicace.

La jeune femme resta silencieuse un long moment avant de répondre.

— Par le maître des domestiques, je ne l'ai pas entendu s'approcher et il m'a eue par surprise. Il a failli me... Enfin, si William n'était pas intervenu à temps... tenta-t-elle d'expliquer sans pour autant pouvoir placer des mots sur ce qui était arrivé.

— Alors ne t'excuse pas, affirma Erid. Ta réaction était normale, ma provocation t'a rappelé ces mauvais souvenirs, j'en suis désolé. Ton ardeur n'avait pour but que de te défendre face à eux. Mais il va te falloir néanmoins apprendre à cacher tes émotions à présent, continua-t-il après une courte pause.

Océane émit un petit rire.

— Et oui, bienvenue dans ce nouveau monde de faux semblants ma chère ! Et qu'est-il arrivé à ce charmant homme qui a voulu...

— William lui a tranché la gorge, le coupa-t-elle.

— Expéditif, fit-il sobrement.

— Cette pourriture le méritait, rétorqua-t-elle sur le même ton.

— Je crois qu'il va falloir commencer tes leçons plus tôt que prévu, soupira-t-il.

Océane sourit puis se releva. Elle examina le visage d'Erid et une poche bleutée commençait à naitre sur sa joue gauche et sa barbe ne la cachait pas entièrement.

— Allons bon ... Laisse-moi t'en mettre sur ta joue aussi avant que tu ne sois défiguré et que plus aucune fille ne veuille de toi, fit-elle en cherchant un nouvel onguent dans son sac.

— Je suis étonné de voir toutes ces réserves que tu as. Es-tu maladroite ? A moins que... Tu avais prévu d'assommer quelqu'un ?

— Idiot, fit-elle en riant. Géron, mon frère, est, enfin était, un sacré coureur de jupons, ce qui l'attirait parfois, pour ne pas dire souvent, dans des situations délicates. Cet onguent a été son meilleur ami durant des années. Si tu veux, je te donnerai la recette, ça pourrait t'être utile. J'en emporte toujours avec moi.

— Volontiers, mais je ne crois pas que j'en aurai de nouveau besoin.

— Vu la facilité avec laquelle je t'ai battu... Il me semble que ce ne sera pas très dur de recommencer, soutint-elle prétentieusement.

— C'est ce qu'on verra, grommela-t-il.

Océane rit. Erid – sous certains aspects – lui rappelait son frère. Puis elle commença à lui étaler délicatement la pommade sur la joue. Il était simple, franc et direct, ce qui lui plaisait. Et même s'il semblait fantasque, il la rendait à l'aise. Comme elle, il était né dans un milieu populaire. Il pouvait comprendre ce qu'avait été sa vie et ce qu'elle avait quitté.

La légende des deux royaumes [TERMINÉ]Where stories live. Discover now