La légende des deux royaumes [TERMINÉ]

Chapitre 2 - Partie 2

Puis midi passa et Finwë ne se pointa toujours pas, alors elle décida d'aller se changer pour se débarrasser de sa robe pleine de terre. Mina l'aida à attacher la nouvelle toilette dans son dos, l'échancrure descendait presque jusqu'aux reins et la robe tenait grâce à un ruban qui était noué d'une façon qu'Inwë n'avait jamais mémorisée mais que son amie reproduisait sans difficulté. Elles finissaient une coiffure complexe, relevant ses cheveux afin de laisser admirer son dos nu, quand elle entendit la voix de Finwë dans la pièce à côté. Il parlait avec Gabriel, puisque c'était la seule personne de son entourage qu'elle laissait entrer dans ses appartements privés et ce n'était pas par choix, mais plutôt parce que Finwë l'y avait autorisé à sa place. La Reine avait cédé parce qu'elle s'en moquait, la seule chose qu'elle cachait était la clé de la porte du Mur qui était rangée parmi ses bijoux, endroit qu'il ne fouillerait jamais.

Elle entendit son époux s'interrompre au milieu d'une phrase avant de parler sèchement, puis elle perçut Elio se présenter poliment. Ils avaient convenu de changer son prénom, dans le doute. Ils avaient opté pour Erid. Un prénom proche du sien et qu'ils avaient l'habitude d'entendre. Quelques secondes plus tard, Finwë fit irruption dans sa chambre.

— Qui est le charmant jeune homme qui lit un ouvrage sur ton canapé ? questionna-t-il en s'appuyant nonchalamment contre l'embrasure de la porte.

— Tu peux rentrer te reposer un peu, je me débrouillerai, fit Inwë en aparté à son amie avant de tourner la tête vers son époux, le sourire aux lèvres.

Elle attendit que Mina sorte avant de se lever et de se diriger d'un pas chaloupé vers son époux.

— Pourquoi ? Serais-tu jaloux ? badina-t-elle en lui déposant un baiser sur les lèvres.

— Ma chérie, déclara-t-il en l'enserrant par la taille et la plaquant contre lui. Ce genre d'astuces ne fonctionne pas sur moi, tu le sais, alors j'attends ma réponse.

Il lui embrassa la nuque et elle se laissa faire en lâchant un rire. Elle put apercevoir Elio et Gabriel qui les observaient et si le premier ne semblait pas savoir quoi penser de la scène qui se déroulait devant ses yeux, le second, quant à lui, ne paraissait absolument pas dupe de la comédie que se jouaient les deux époux. Inwë détourna son regard d'eux pour récupérer celui de son mari.

— Comment me trouves-tu ? Suis-je digne de toi ? le questionna-t-elle sérieusement.

— Tu es on ne peut plus digne de moi, tu es la Reine qu'il me fallait.

— Vraiment ? Il s'appelle Erid et c'est mon second. Tu trouvais que j'étais épuisée et j'ai refusé de t'écouter pendant longtemps, mais le fait est qu'aujourd'hui j'ai besoin d'aide, et que ce jeune homme semble tout à fait convenir pour ce que je lui demande de faire.

— Ravi de t'entendre dire que j'avais raison, ne put-il s'empêcher de rétorquer orgueilleusement. Mais j'aurais pu te trouver quelqu'un. Nous ne savons pas d'où vient ce garçon et quelles sont ses intentions.

— Voyons Finwë. Il n'est certainement pas là pour demander ma main. Et s'il voulait m'enlever, je suis sûre que je peux le mâter en un rien de temps, assura-t-elle en l'entraînant vers le jeune homme et Gabriel. Je pense que nous pouvons avoir confiance en lui. Et puis, je ne te demande pas où tu recrutes tes hommes de main et même si parfois ça laisse à désirer, je ne te dis rien.

Cette dernière remarque était destinée à Gabriel, mais ce dernier ne l'écoutait pas. Il semblait loin, ce qui était surprenant vu qu'il était du genre attentif. Finwë sembla amusé et lâcha un petit rire. C'était parfaitement puéril de sa part, elle le savait bien, mais elle se trouva drôlement satisfaite.