La légende des deux royaumes [TERMINÉ]

Chapitre 9 - Partie 2

Quand elle entra dans sa chambre, elle fut subjuguée par la beauté du lieu. Jamais elle n'avait eu un si grand espace pour elle seule. Un magnifique lit avec des voilages trônait au milieu de la pièce, le plus grand et le plus douillet qu'elle ait jamais vu. Une coiffeuse se trouvait se tenait contre le mur avec un immense miroir au-dessus. De l'autre côté, aucun mur ne séparait la chambre du balcon. Océane s'approcha pour admirer la vue. Elle se trouvait en hauteur et, du côté intérieur de la demeure royale, elle pouvait observer la vie qui s'écoulait au travers de ces drôles de murs. Pourtant elle ne perçut presque rien à part un étrange silence. Son balcon était juxtaposé à celui de William, mais elle n'osa le déranger. Au lieu de cela, elle se retourna et admira son lit. Dans un élan elle courut jusqu'à lui, sauta dessus d'un bond magistral et atterrit à plat ventre, jambes et bras écartés. La jeune femme se releva dans un éclat de rire, il était encore plus confortable que ce qu'elle s'était imaginé.

Océane ouvrit la malle qui se trouvait aux pieds du lit et y retrouva ses maigres affaires, rangées à l'intérieur. Elle défroissa sa robe de coton beige et brune et l'enfila à la place de ses vêtements de voyage et de la veste que son frère lui avait donnée pour qu'elle ait moins froid. Elle déposa ses affaires sales sur la chaise de la commode en attendant de trouver un endroit pour les laver. Puis, la jeune femme décida d'aller voir si William avait besoin de son aide et alla toquer à la porte de sa chambre, sans qu'il y ait la moindre réponse. Se trouvant désœuvrée elle décida d'explorer la demeure et de partir à la recherche des bains pour se laver.

Au bout de longues minutes de recherches infructueuses, elle avait trouvé les écuries et s'était assurée qu'on s'occupait bien de sa nouvelle monture, ce qui avait plu aux garçons d'écuries, et aussi les cuisines et la salle de banquet. Elle allait se résigner à demander de l'aide, quand elle entendit une voix familière non loin. Océane entra dans une nouvelle salle, faite spécialement pour les entrainements. Tout un tas d'armes étaient entreposées contre les murs et il y avait même des gradins. Au milieu de la pièce, William et l'homme en noir étaient torses nus, leurs deux épées par terre et ils combattaient à mains nues. La jeune femme entra dans la pièce, s'assit sur le premier fauteuil des gradins et ne put retenir un rire en voyant ces deux hommes lutter comme des enfants. William fut le premier à relever la tête puis il se redressa et tendit la main à son ami pour l'aider à se remettre debout. Le jeune homme s'approcha d'elle et s'exclama :

— Océane tu tombes bien, j'étais justement en train de montrer à Erid que je n'avais rien perdu au combat. Il croyait que je m'étais ramolli.

— C'est exact, approuva le dénommé Erid en ramassant les deux épées sur le sol. Et tu t'es empressé de stopper ce combat avant que j'ai pu te montrer que j'avais raison. Alors vous êtes celle qui lui a sauvé la vie, fit-il une fois qu'il se fut rapproché de William et d'Océane.

— Il semblerait en effet, approuva-t-elle mal à l'aise.

— Alors, tu t'es fait secourir par une femme ? Qu'est-ce qui t'es arrivé William ? Toi qui te prenais pour une si fine lame. Ta déconvenue devait être drôle à voir, continua Erid en dardant son regard sur William. Mais peut-être que ton esprit était concentré sur des choses plus intéressantes et...

— Excusez-moi, le coupa Océane. Mais vous n'avez aucune idée de la situation et du contexte dans lequel je suis intervenue. De plus, je prends le pari, que moi, faible femme, je vous bats dans un affrontement à l'épée.

Erid la fixa quelques instant, avant d'éclater de rire.

— Je ne peux rien refuser devant tant de passion ! Très bien allons-y !

Il lui tendit une des deux épées et tous deux se dirigèrent vers le centre de la pièce.

— Tu devrais faire attention à toi, Erid, déclara simplement William amusé avant de s'assoir dans un des fauteuils.