La légende des deux royaumes [TERMINÉ]

Chapitre 11 - partie 2

Bientôt, Océane entendit des pas la suivre en courant et la rattraper, elle se retourna et vit William arriver sur elle.

— Est-ce que ça va ? Tu es partie si brutalement... tenta-t-il pour se rapprocher d'elle.

— Vous ne pouvez pas me traiter comme vous l'avez fait ces derniers jours, comme si j'étais une moins que rien et croire que parce que nous avons dansé ensemble, je vous pardonne. Vous m'avez humiliée ! Et ce matin vous étiez prêt à me faire mal. Je ne l'accepte pas, William, ça je ne l'accepterai jamais, fit-elle furieuse, cédant enfin ce qu'elle avait sur le cœur depuis son arrivée.

Pendant un instant il ne sut que dire, puis il bredouilla :

— Je suis tellement désolé. Je n'ai été qu'un sombre crétin, je m'en veux de t'avoir traitée ainsi. Mais je culpabilise tellement de t'avoir embarquée dans cette aventure. Ça me torture l'esprit à m'en faire mal, et je réagis comme un crétin. De savoir que je t'ai blessée, je m'en veux encore plus.

— Vraiment ? demanda-t-elle sceptique.

— Si tu savais Océane, si tu savais à tout ce que je pense...

— Je ne peux pas le savoir, affirma-t-elle doucement. Vous ne me dîtes rien. Je découvre les choses par votre meilleur ami. Si vous voulez que je vous comprenne, il faut que vous me parliez ! Mais ce n'est pas pour ça que vous êtes ici, n'est-ce pas ? s'enquit-elle durement.

— Comment cela ? fit William qui ne comprenait pas.

— Vous êtes ici parce que vous croyez qu'il y a quelque chose entre moi et Erid ! lança-t-elle.

— Est-ce le cas ? ne put-il s'empêcher de demander.

— Vous voyez ? cria-t-elle, presque hystérique. Vous ne comprenez rien. Rien de chez rien.

William s'approcha d'elle, d'une main la saisit derrière la nuque et de l'autre la prit par la taille et la serra contre lui. Il posa ses lèvres contre les siennes durement, comme s'il voulait lui prouver quelque chose, comme s'il luttait contre lui-même également. Il força la bouche d'Océane pour mêler sa langue à la sienne dans une danse hypnotique. La jeune femme en resta un instant assommée, puis répondit à son baiser avec ardeur, se plaquant un peu plus contre lui. Elle glissa une main dans ses cheveux et les agrippa.

Quand ils reprirent leur souffle, elle s'écarta doucement de lui.

— Vous voyez, c'est ça mon problème, je vous déteste pour ce que vous m'avez fait endurer et pourtant je suis là dans vos bras à vous embrasser comme si plus rien n'avait d'importance. Ça ne va pas. Je ne suis pas d'accord. Je ne peux pas vous excusez aussi facilement.

Sur ces paroles elle s'éloigna, laissant William pantois. Elle tremblait de tout son corps et décida de retourner au banquet. Elle rentra discrètement et alla s'assoir sur son siège. Quand Erid la vit et remarqua dans quel état elle se trouvait, il abandonna son adorable compagne et se précipita vers elle.

— Est-ce que ça va ma belle, lui demanda-t-il inquiet.

— Tu es la deuxième personne en peu de temps à me le demander, fit-elle absente.

— Oh, je vois, fit-il avec un sourire. Alors ça va mieux je suppose.

— En effet oui, lui répondit-elle.

— Très bien. Tu m'excuseras dans ce cas, je vais y aller.

— Bien sûr, dit-elle en souriant.

Il lui déposa un baiser sur la joue et s'éclipsa. Océane resta là, assise, à observer les gens pleins de vie autour d'elle. Certains dansaient en couple sur la piste, d'autres débattaient autour d'une table, Elio était assis sur sa chaise et semblait être sur le point de s'endormir. Tous se trouvaient à leur place, mais où était la sienne ? Au côté de William, dans la forêt des Songes ou bien à servir de la bière au Seigneur Mordrais à chaque fois qu'il aurait un invité ? La jeune femme l'ignorait, elle qui pensait suivre sa voie en partant avec son maître n'était plus sûre de rien. Ce lieu semblait aspirer le destin des gens, ou alors, ils les aidaient à trouver leur route.