Chapitre 35

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La douleur vive passe quelques minutes plus tard pour laisser place à une douce chaleur qui m'enveloppe. Je commence à respirer sans avoir mal aux poumons et mes yeux ne semblent plus vouloir se fermer. Je retrouve la mobilité de mes membres petit à petit.

En revanche, je n'entends que la respiration lente et régulière de Daerôn. Ses bras m'entourent toujours fermement comme s'il craignait que je disparaisse.

Je me relève doucement pour apercevoir son visage. Il est soucieux. Son regard doré me détaille avec inquiétude.

— Est-ce que ça va mieux ? Tu as besoin de quelque chose ? Comment tu te sens ?

Je lui lance un sourire attendri. Voir qu'il s'inquiète autant ne devrait pas me réjouir, non ? Pourtant, j'apprécie vraiment son attention.

— Je vais bien. Merci Daerôn, je chuchote. Je ne pensais pas que le froid me saisirait à ce point.

— La peau des Namusiens leur permet de respirer sous l'eau, mais elle doit aussi garder leur corps à une température supérieure lorsqu'ils nagent, répond-il doucement.

Il desserre un peu sa prise autour de moi et je me rends compte qu'il est assis sur le lit de la cabine de Sajjad et que je suis installée sur ses genoux. Mes joues rosissent légèrement et je tente de retrouver un rythme cardiaque raisonnable. Je ferme les yeux pour me soustraire à l'attention de Daerôn. J'ai l'impression de fondre entre ses bras.

La vision des gravures mystérieuses que j'ai trouvées sous l'eau apparaît soudainement dans ma tête. Je relève les paupières au moment où Daerôn entoure mon visage de ses mains pour que je puisse le regarder dans les yeux.

— Elwing, est-ce que tout va bien ? demande-t-il, les sourcils froncés.

— Je crois que j'ai découvert quelque chose dans la baie. Quand je me suis retrouvé tout au fond, j'ai trouvé des pierres avec des inscriptions dessus. Ce n'est peut-être pas grand-chose, mais...

— C'est peut-être important, affirme-t-il.

— Je dois y retourner ! je m'exclame alors que j'essaye de me lever.

Mais Daerôn m'agrippe le poignet avant que je ne relève entièrement. Je me tourne vers lui, surprise.

— Non, c'est trop dangereux. Allons demander à Nathaniel ce qu'il veut faire. Après tout, c'est sa chasse au trésor, pas la nôtre.

Je détourne les yeux. Ce n'est peut-être pas la sienne, mais, moi, je dois trouver la pierre d'Eris et ces gravures sont peut-être un indice.

— Qu'est-ce que tu ne me dis pas, Elwing ? me reproche Daerôn, la mâchoire crispée.

Je ne lui ai pas parlé de la mission que je dois accomplir. Je n'en ai parlé qu'à mes semblables. Que dois-je faire ?

— Tu peux me faire confiance, tu le sais, n'est-ce pas ? reprend-il tandis que son pouce caresse l'intérieur de mon poignet.

— Lorsque j'ai recouvré la mémoire, je me suis souvenu de ce que ma véritable mère ma dit avant qu'on ne soit séparé. J'étais très jeune, mais ses paroles me sont revenues assez clairement.

— Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? demande-t-il d'un air concentré.

— Elle ma demandé de protéger la pierre d'Eris. Je sais qu'elle la caché quelque part, mais j'ignore où. Peut-être que ces inscriptions vont m'y aider.

— Dis-moi en plus, dit-il d'une voix étouffée.

Daerôn me lâche le poignet et commence à faire les cent pas dans la pièce. Je me demande bien à quoi il peut penser. Je continue mon raisonnement.

Les Conquérants du Cercle T3 -  L'Ordre du SoleilWhere stories live. Discover now