Chapitre 48

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Nous venons de commencer une course contre la montre.

Une course que j'espère gagner.

Il a fallu que nous nous téléportions à nouveau. J'étais assez inquiète, parce que Daerôn venait de se remettre et je ne voulais pas endommager à nouveau son énergie en usant du pouvoir de Cendracte. Bélèm m'a assuré que le liquide ferait effet dans son corps encore quelques heures.

Après cela, nous nous sommes rendus sur Totem. C'est là que le temps est devenu un ennemi beaucoup plus coriace que je ne l'aurais cru. Les soldats kalis présents sur Orphée étaient hors de vue et les rues, silencieuses. Bélèm nous a fait part de son incompréhension et lorsque j'ai vu la mâchoire de Daerôn se crisper, j'ai su qu'il y avait un problème. J'ai compris que quelque chose était en train de se passer sans qu'aucun de nous ne sache de quoi il s'agit.

Bélèm nous a dirigés vers un vieux hangar, près du port de bateaux volants d'Orphée. Le couvre-feu était déjà bien entamé et aucun aiguilleur du ciel ne se trouvait dans les parages. On aurait dit que la ville tout entière avait été désertée. Je n'avais même pas besoin de me rendre invisible, ni de créer d'illusion pour nous cacher. Bélèm a ouvert le hangar et nous a montré un vaisseau de classe 2, le genre de vaisseau tout terrain qui est assez petit pour se faufiler partout, mais assez puissant pour quitter l'atmosphère d'Orphée et voyager d'une planète à une autre.

« Tu ne t'inquiètes pas de ce que la présidente Euggélys va faire, lorsqu'elle verra que tu ne rentres pas ? » a demandé Daerôn en prenant les commandes.

« Le temps se fait court » lui a simplement répondu Bélèm.

Il a beau avoir des envies de rébellion, il prononce toujours des phrases courtes et énigmatiques.

« Elle va prévenir Aegnor dès qu'elle verra que quelque chose ne va pas, n'est-ce-pas ? » j'ai demandé tandis que nous prenions place à l'arrière.

« Je pense qu'Aegnor sait déjà ce qui se passe » a-t-il déclaré d'une manière désinvolte.

Daerôn m'a regardé dans le reflet de la vitre. J'ai vu que ses sourcils étaient froncés et ses épaules tendues.

« Je crois que mon père est déjà sur Namus... Et il n'est pas venu seul. » lâcha Daerôn.

Mes yeux ont alors reflété son inquiétude.

Allons-nous arriver avant qu'Aegnor ne rassemble toute son armée ?

Un comité d'accueil, nous attendrait-il à notre arrivée sur Camorr ?

Je n'arrête pas d'y penser. Comment Aegnor, a-t-il su pour la baie cachée ?

S'il a décidé de se rendre sur Namus, c'est parce qu'il a découvert ce qu'il cherchait. Je ne vois pas d'autres explications.

Les doutes de Daerôn étaient fondés. Aegnor cherche lui aussi à mettre la main sur le trésor des Namusiens. Et si, comme je le crois, ce trésor est en réalité les vestiges de la pierre d'Eris, alors nous devons arriver avant qu'Aegnor ne s'en empare.

Mon cœur cogne de plus en plus vite contre mes côtes. Je n'ose pas imaginer ce qui est en train de se passer là-bas. J'ignore si Jo et Sajjad sont en sécurité. Nathaniel, a-t-il dû retourner en urgence au palais pour aider ses parents ?

Que vais-je faire si Aegnor est déjà en possession de la pierre ?

Mes mains sont toutes moites et tremblent sans raison. Les palpitations s'amplifient et résonnent jusqu'à mes oreilles.

— Crise d'angoisse ? demande Bélèm avec un sourire.

Je me tourne vers son siège situé à ma droite.

Les Conquérants du Cercle T3 -  L'Ordre du SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant