GOD'S RETURN 2

Chapitre 14 : Alcool & Baston, Miami 2.0

— Un de plus ici ! Ici, je vous dis ! hurla Rhett au barman qui jonglait avec un shaker et une bouteille de vodka derrière le comptoir.

Quand Leith parlait de repos, je m'attendais à ce qu'on trouve un hôtel et qu'on y passe toute la nuit en pyjama autour d'un bon repas, mais le descendant d'Hermes en avait décidé autrement. La boîte de nuit croulait de monde venu des quatre coins de l'État pour tout oublier le temps d'une soirée. Tous les excès étaient permis à commencer par des femmes assises sur les genoux de Rhett qui les embrassait à pleine bouche et une odeur d'alcool qui dépassait l'entendement.

Je détournai les yeux de cette scène d'horreur en retenant un hoquet. L'alcool commençait à faire effet et je me mis à pouffer de rire lorsque le barman glissa sur le verre qu'avait renversé plus tôt Rhett. Ses cheveux étaient coupés courts comme à son habitude, mais il avait accroché un bandana autour de sa tête pour je cite « séduire les petites touristes ». Honnêtement, Rhett n'en avait pas besoin. Tous les descendants avaient un physique à faire tomber par terre.

Un gloussement à ma droite attira mon attention. Une belle blonde au visage d'ange racontait quelque chose à l'oreille de Leith. Ce dernier s'en fichait bien trop défoncé par le pétard qu'il fumait depuis une heure. Il avait refusé de répondre à ma question plus tôt et depuis, il se renfrognait dans un silence morbide. Ses yeux étaient éteints et fixaient un point au loin.

J'en avais assez de le voir dans cet état, alors je me levai pour rejoindre le comptoir. J'avais pu prendre une douche plus tôt dans un vestiaire, mais ma tenue n'était pas vraiment adaptée à ce genre d'événement. Un jean taille basse et un top qui laissait voir mon nombril. La chaleur de Miami faisait frisoter mes cheveux qui n'avaient jamais été aussi longs.

Je m'adossai au comptoir, et levai la main pour qu'on me serve. Le barman me repéra en quelques secondes, et arriva en dégoulinant de transpiration. Des clients s'attroupaient les uns sur les autres pour être servis en premier, mais malgré les bousculades, j'étais dans un état bien trop zen pour m'en soucier. Un garçon de mon âge se colla à mon épaule et interpella le barman avant qu'il ne prenne ma commande.

— Un whisky et une vodka pomme pour la demoiselle, demanda-t-il en criant pour se faire entendre à cause de la musique.

— Eh, c'était à mon tour ! le coupai-je en me tournant dans sa direction.

Ses yeux verts brillaient certainement à cause de l'alcool, mais j'eus aussitôt l'image d'Alec dans mon esprit. Il était beaucoup moins beau, mais ses cheveux hirsutes et sa fossette ravirent de bons souvenirs. J'avais hâte de le retrouver lui aussi.

— Cadeau, me répondit-il en faisant glisser le verre jusqu'à mon poignet lorsque le barman amena les deux shooter. Toi, t'es pas d'ici.

Lui répondre ne servait à rien, mais ma bouche s'ouvrît toute seule.

— Je viens de Phoenix.

— Phoenix ! s'exclama-t-il en sifflant. C'est à des kilomètres d'ici. Tu viens passer des vacances ?

— En quelque sorte, oui.

Je ramenai le shooter à ma bouche et bus tout cul sec. Je grimaçai, il y avait presque plus d'alcool que de jus de pomme. La brûlure persista quelques secondes, avant qu'une main se pose sur mon épaule.

— Tu es étudiante ? me demanda l'inconnu qui s'était rapproché.

— Je suis au lycée, lui répondis-je d'une voix pâteuse.

— Au lycée ?

Il eut un mouvement de recul. Je gloussai comme une imbécile en me rendant compte que les boites de nuit étaient réservées à ceux âgés de vingt-et-un ans.