GOD'S RETURN 2

Chapitre 17 : Qui fait sa loi ?

— Céleste et Livia ? hurlai-je à pleins poumons. Dis-moi que c'est une blague. Je t'en prie dis-moi que c'est une putain de blague !

J'étais agrippée au col de chemise d'Ali qui avait du mal à cacher son envie de rire. Franchement, je me retenais de lui en mettre une. Livia, la descendante d'Hera, frôlait la folie avec sa jalousie maladive. J'avais tendance à me moquer de ce genre de filles à l'époque, mais on changeait très vite d'avis quand l'une d'elles avait failli vous tuer.

— Je ne m'inquiète pas pour toi, vu la raclée que t'as mis à Livia pendant le match de Capflag ! me rassura-t-elle alors que nous arrivions aux dortoirs.

Je haussai les épaules, peu convaincue. Ce n'était pas vraiment le fait que Livia puisse me faire quoi que ce soit, je savais qu'en frontal, je la laminais. Mais, une colocation était censée être plaisante à vivre, plutôt que de se crêper le chignon pour un oui ou pour un non. Au moins, Hélène n'était pas tombée sur cette terrible colocation. Je préférais largement affronter ces pestes, plutôt que quelqu'un d'autre.

Les dortoirs n'avaient pas changé d'un poil. L'infrastructure ressemblait à un chalet imposant avec ses rambardes en bois et ses fenêtres parfaitement nettoyées. Du lierre et d'autres feuillages remontaient le long des armatures, certainement pour consolider ce qui avait été détruit pendant l'assaut. Les bibliothèques vides ne faisaient que confirmer les propos d'Ali, tous les étudiants étaient encore en classe.

— Personne ne sèche ? demandai-je à Ali qui commençait à ouvrir la porte.

— Tu peux te faire virer de l'école si tu as trop de mauvais points de conduite.

— On est retourné en maternel, c'est ça ?

— Nan, on a juste Dolores Ombrage qui a pris d'assaut notre école.

J'esquissai un sourire, mais la situation était bien plus inquiétante que je le pensais.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— C'était ... horrible, murmura-t-elle en se remémorant la scène. On a continué de se battre avec Angie, Mike, Diane et Hélène, puis on a remarqué que tu avais disparu. Jamais j'aurais pensé que tu sois capturée, surtout accompagnée d'Alec. Leith était furieux, si tu l'avais vu ! Les descendants se disputaient les uns contre les autres et les gardiens ont tenu pour responsable Leith qui ne les avait pas prévenu de son plan. Mais, notre cher président était bien trop occupé à te chercher plutôt qu'à régler les problèmes de l'école. Même Vlad lui a remonté les bretelles à ce qu'il parait. C'est à ce moment que l'OIS a débarqué à l'école.

— Ton père ?

— Moraï, ouais. Je l'ai vu pour la première fois, ricana-t-elle. Ce qu'il est laid.

Je lui renvoyai son sourire, mais je savais qu'au fond Ali en souffrait. Son idiot de père l'avait abandonnée, et quand bien même il s'agissait d'une tradition chez les vampires, il utilisait ses propres enfants pour gagner en pouvoir et en influence.

— Il veut que je me présente pour les nouvelles élections.

— Waouh, gardienne des Sauron, sifflai-je avec admiration.

— Pas des Sauron, mon frère ne laissera jamais sa place.

Mon cœur rata un battement.

— Qu'est-ce qu'il est arrivé à Alec ? Pourquoi est-ce que tu voudrais prendre sa place ?

— Rhett ne te l'a pas dit ? Il a abandonné ses fonctions depuis des mois. C'est d'ailleurs pour cette raison que de nouvelles élections ont lieu. Sans oublier que Leith n'est plus le président du conseil.