GOD'S RETURN 2

Chapitre 24 : La Capricieuse

Le feu crépitait dans la cheminée. Une agréable chaleur m'emmitouflait en plus de l'énorme plaid qui entourait mes épaules. Ma tasse au chocolat fumait à mes pieds, mais je n'y avais pas encore touché. Pour dire vrai, je ne pensais qu'à une seule chose depuis presque une heure. Une paire d'yeux bleue qui m'avait glacée jusqu'aux os et dont j'osais à peine me résoudre d'affronter.

Qu'il était beau d'avoir suivi un entraînement intensif, de se sentir presque capable de n'importe quoi et d'avoir peur à la seconde où notre ennemi de toujours nous révéler des choses qu'on aurait préféré ignorer.

— C'est normal d'avoir peur, me chuchotai-je.

Oui, avoir peur était normal. Seul un fou n'aurait pas réagi face à Vlad ... sauf quelqu'un d'aussi puissant que lui chose qui n'était pas mon cas pour l'instant. Mais, je comptais bien me sortir les doigts du cul.

Je me levai d'un bond, faisant tomber la pile de livres qui reposait sur mes genoux et m'assenai une bonne claque sur la joue pour me réveiller. Je devais trouver une pièce isolée où je pourrais avoir une conversation seule à seule avec une personne en particulier. Cette petite défaite ne me gâcherait pas la journée.

Alec s'entraînait avec Ali, Seth, et les autres membres de l'équipe, alors sa chambre était disponible. Je passai l'espace détente enseveli de  coussins, couvertures et autres objets duveteux qui donnaient envie de s'endormir sur le champ pendant que je fouillai mes poches à la recherche d'un objet important.

La chambre d'Alec sentait le shampoing, aussi eus-je presque peur de le voir sortir de la salle de bain tant l'odeur était forte. Je vérifiai chaque recoin de la pièce, jusqu'aux placards, armoire ... bref n'importe où quelqu'un pouvait se cacher.

J'imaginais des caméras cachés ou des micros épiants le moindre fait et geste, mais Alec n'était pas aussi louche ... n'est-ce-pas ?

Lorsque je fus assurée que personne ne me dérangerait et que j'avais bien fermé la porte à clés, je me décidai enfin à sortir l'étrange styla que m'avait donné Logan. Lisse et bleu, il ressemblait comme à n'importe quel stylo. Pourtant, une énergie magique s'échappait de ce dernier, si faible qu'il était presque impossible de le détecter à moins de se concentrer spécifiquement dessus.

J'appuyai sur le clic pour faire apparaître Logan sous mes yeux, mais après une minute à retenir ma respiration tant j'étais tendue, la pièce demeurait vide.

— C'est pas possible, ralai-je en appuyant une bonne centaine de fois sur le bouton.

Je jetai le stylo de rage contre l'étagère qui répondu plusieurs fois avant d'atterrir au sol. Dans un silence de mort, je m'assis sur le tapis pour réfléchir à ce que je devais faire. Mais, lorsque je pris finalement la décision de partir dans les jardins, un bruit étrange tapa contre la fenêtre. En alerte, je me tournai brusquement pour voir d'où venait cet étrange bruit, mais à part le ciel, les nuages et quelques oiseaux, rien à l'horizon. Je remarquai finalement un garçon juste à côté de l'arbre voisin à la façade de notre dortoir qui semblait ne pas vouloir être vu. Un corps de soldat, des cheveux aussi noirs que la nuit et ...

— Logan ?!

J'ouvris la fenêtre pour lui demander comment diable avait-il fait, mais il me devança en sautant habilement sur le rebord de la fenêtre. Apparemment, tous les dragons pouvaient faire des sauts de cette ampleur. Il posa sa main sur mon épaule lorsqu'il posa sa botte pleine de boue sur le parquet.

— Désolé d'avoir mis du temps, s'excusa-t-il. J'ai du inventer un bobard pour sortir de classe.

Je balayai ses excuses d'un revers de la main avant de réaliser ses paroles.