Chapitre 56 : Première Épreuve

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Ça va le faire, ça va le faire, répétait Angie depuis deux minutes.

Tu me fais encore plus stresser !

Derniers adieux avant le début des épreuves, l'horloge murale indiquait dix-huit heures. Les parents des candidats avaient été autorisés sur le campus pour encourager leurs enfants. Qui sait, certains d'entre nous ne reviendraient peut-être jamais. Je regrettais dans ces moments que ma mère ne soit pas comme moi ... ou qu'elle ne connaisse simplement pas toute la vérité. Heureusement qu'il y avait Angie, mon ami d'enfance que je considérais comme un membre de ma famille. Il me serra avec force dans ses bras au point que je sente mes os craquer lourdement.

Allez, Shrek. Tu vas la gagner cette épreuve ! m'encouragea-t-il en m'ébouriffant les cheveux. Tu peux compter sur les loups-garous pour t'aider, ils te connaissent tous.

Je regardai une dernière fois le visage masculin d'Angie. Il s'était encore plus musclé cette année, certainement dû à ses gènes de loups-garous. Ses cheveux blonds paraissaient ternes sous la lumière artificielle, et une barbe à la William Turner encadrait sa mâchoire, lui donnant quelques années de plus. J'imprimai ce qu'il me restait de lui dans mon esprit pour me donner du courage.

Les derniers participants sont priés de se rassembler dans le hall, hurla l'un des organisateurs depuis les hauts-parleurs.

Avec Hélène, nous étions parmi les derniers. Ses parents adoptifs étaient là aussi, mais ils avaient à peine eu le temps de me saluer. Mort d'inquiétude, son père lui prodiguait ses derniers conseils. Comment ne pas l'être avec une nouvelle pareille. Leur fille, sage comme une image, voulait participer à des épreuves d'autant plus dangereuses que le Capflag. Hélène serra encore une fois sa mère adoptive dans ses bras et tenta de la rassurer.

Pourtant, lorsque ses parents se retournèrent pour partir du gymnase, je crus apercevoir une larme perler sur sa joue. Hélène se rappelait certainement sa mère biologique qui était décédée tragiquement, et voilà qu'elle pouvait profiter à nouveau de parents dévoués, aimants alors que son frère était resté seul toute sa vie. À sa place, la culpabilité m'aurait rongé de l'intérieur, et j'étais certaine qu'il s'agissait de son cas.

Allez, on se dépêche, nous pressa à nouveau l'organisateur.

Les participants devaient passer des portes géantes pour commencer les épreuves. Il s'agissait d'un portail permettant de se téléporter où on le souhaitait. D'après Ali, les sorciers de l'école l'avait élaboré à l'aide de Rhett, et le processus avait demandé des jours de travail. À chaque fois qu'un candidat le traversait, un grand ZIOUM faisait écho dans le gymnase, accélérant ainsi mon rythme cardiaque. Je ne voulais pas être la dernière à passer, aussi me dépêchais-je de rejoindre Ali qui se tenait au milieu.

Je me demande à quoi ça va ressembler, me dit-elle en sautillant sur place.

Notre tour vint après deux minutes de stress intense. Je fermai les yeux lorsque je sentis le voile étrange de la porte sur ma peau. Comme un baiser glacé, il me coupa le souffle avant de retrouver une chaleur intense. Mais le voyage était beaucoup plus agréable qu'avec les téléportations d'Alec. Quand j'ouvris les yeux, des arbres exotiques haut de plusieurs mètres nous entouraient. De luxuriantes lianes pendaient ça et là le long de troncs mousseux. Une véritable jungle s'offrait à nous, avec son lot de bruits étranges et effrayants qui me firent frissonner. L'air y était humide et horriblement chaud, malgré le soleil qui se couchait derrière les arbres.

Waouh ! L'Amazonie ! s'exclama Ali sur un ton émerveillé.

On va bien s'amuser, surenchérit Hélène sur un ton ironique.

GOD'S RETURN 2Where stories live. Discover now