GOD'S RETURN 2

Chapitre 87 : Nuit Étoilée

— Non, absolument pas, lui répondit Lucas sur la défensive. Vas-y, présente-toi.

Le rire de Leith fit écho dans le bar. Ok, ça n'annonçait rien de bon du tout. Je relevai la tête pour empêcher qu'il ne tue ce pauvre garçon, mais étonnamment il n'en fut rien. Le descendant de Zeus se tenait près de moi avec un regard inquiet. Il ignora complètement Lucas qui restait penaud près du comptoir toujours avec les bras ballants.

— Ça va ?

— Ça pourrait aller mieux, lui avouai-je en grimaçant.

Ma tête tournait comme une machine à laver, sans parler de mon estomac qui gargouillait violemment.

— Elle irait mieux si tu m'avais laissé lui donner de l'eau, pesta Lucas en commandant un nouveau verre.

— Il vaut mieux refuser ce que les étrangers nous servent, en particulier quand ils sont aussi ...

Leith laissa sa phrase en suspens et lui lança un regard lourd de signification.

— Qu'est-ce que tu insinues ? Que je l'aurais drogué pour profiter d'elle ? s'insurgea le concerné en s'approchant dangereusement de Leith pour lui faire face.

— Tu es très virulent mon garçon, et je n'aime pas du tout ça.

— Laisse tomber, Lucas, essayai-je de le calmer avant que Leith le remette à sa place. Ce n'est pas grave, on est là pour s'amuser.

— Non, je ne suis pas ce genre de types. Se faire insulter comme ça par un gars qui sort de nul part ...

Le descendant de Zeus détacha ses yeux des miens et prit une profonde inspiration l'air de signifier : « Tu vois ? J'y suis pour rien si ils sont tous cons ».

L'ancien président de Diafosa prenait tellement son mal en patience en ce moment même pour ne pas créer une scène que j'en restai bouche bée. Agissait-il de cette façon par rapport à la princesse ?

— Tiens, me sortit brusquement de mes pensées Lucas en me tendant à nouveau un verre.

Je remarquai aussitôt au changement de couleur de ses yeux qu'il s'agissait d'un loup garou. Tous les loups-garous n'avaient pas cette particularité en fonction de leurs humeurs, comme c'était le cas pour Angie qui gardait constamment ses yeux noirs.

J'étais sur le point de me saisir du verre lorsque Leith s'en empara à ma place, cette fois sans le jeter par terre.

— Leith, qu'est-ce que tu ...

— En plus d'être con, tu ne comprends pas notre langue ?

Cette phrase fit déborder la goutte d'eau du vase. Lucas empoigna le col de chemise de Leith dans un grognement sinistre.

— V-viens, Leith ! On s'en va, lui ordonnai-je en attrapant son bras. C'est bon, Lucas, stop !

Je fus repousser en arrière par Leith lorsque d'autres garçons arrivèrent précipitamment pour se mêler au conflit. Le grabuge provoqué par les garçons interrompit les fêtards alentours qui n'avaient d'yeux que pour Lucas et Leith.

— Encore une meute de loups-garous que je vais devoir exterminer ? Vraiment ? ricana Leith en déboutonnant sa chemise.

— Non ! Tu ne vas rien exterminer du tout !

L'alcool avait complètement disparu de mon métabolisme. À la place, une angoisse terrible me faisait trembler des pieds à la tête. Hors de question que Leith fasse à nouveau une chose aussi horrible et que je n'intervienne pas.