GOD'S RETURN 2

Chapitre 70 : Balance Ta Tromperie

Je me réveillai au chaud dans des bras que je croyais appartenir à Alec. La réalité me mit une lourde claque lorsque j'aperçus Leith endormi sur le coussin. Ses cheveux formaient un tas de noeuds et son bras reposait au dessus de sa tête comme un appui, soulignant ainsi ses biceps. Vu comme ça, il ressemblait à un adolescent tout à fait normal. Le genre d'adolescent qui n'était pas à la tête d'une école et qui ne possédait pas des pouvoirs extraordinaires. Comment avais-je pu m'endormir aussi facilement ?

Nos jambes étaient entremêlées, aussi hésitai-je à deux fois avant de bouger. J'enlevai le plus lentement possible mon bras qui reposait sur son torse, mais sursautai de surprise quand Sean débarqua dans la pièce.

— Debout les amants, on a un plan à exécuter !

Leith se tortilla sur place avant d'ouvrir un œil. La couleur de ses yeux était plus sombre que d'habitude pareil à un océan sombre. Il parut surpris de me voir aussi proche, puis lança un regard noir à Sean qui s'en moquait éperdument.

— Désolée de vous interrompre, mais ça fait bien trois heures qu'on vous attend. Il ne restera plus beaucoup de nourriture si vous ne vous levez pas.

Le descendant de Dionysos recula du pas de la porte pour laisser passer une petite bulle verte flottant dans les airs. Oh non, ne me dites pas que ...

— Voyez chers téléspectateurs comment nous occupons nos nuits, expliqua le descendant de Dionysos avec la voix familière des présentateurs télévisés. C'est important de prendre aussi du plaisir durant ses épreuves, qui l'aurait cru ! Malheureusement, cette chance n'arrive pas à tout le monde. Regardez-moi par exemple qui ...

— Sean ! hurla-t-on en cœur avec Leith.

Ce dernier exécuta une révérence parfaite avant de claquer la porte.

— Ma réputation est ruinée, couinai-je en plongeant ma tête dans l'oreiller.

— Ta réputation n'était pas bonne à la base, me répondit alors Leith en scrutant mon visage.

— Merci, c'est vachement rassurant.

— Au diable ce qu'ils peuvent penser. Tu n'as de comptes à rendre à personne.

Si, à Alec. Et lorsqu'il verrait ces images, j'osai à peine imaginer sa réaction. Je me levai et m'étirai comme un chat. Mieux valait quitter ce lit, et tout particulièrement le beau garçon qui s'y trouvait dedans au plus vite. Ma blessure à la jambe n'était plus qu'un vieux souvenir, une bonne nouvelle dont je me contentai pour le moment.

J'oubliai très vite l'incident de ce matin avec la caméra lorsque je rejoignis Aragorn dans l'espèce de cuisine. Le bois moisi embaumait l'air, mais ce n'était rien à côté des carcasses d'animaux morts comme des écureuils et des rats qui jonchaient le parquet. Sean était assis sur la terrasse, celle qui menait tout droit sur le lac. Au moins ici, il n'y avait ni rat ni odeur nauséabonde. Je me servis un morceau de viande, un lapin a vu de nez, sûrement chassé par le Prince ce matin ainsi qu'une boîte d'haricots verts. Si hier soir je n'avais pas forcément le moral pour manger, je pouvais aujourd'hui avaler une tonne de nourriture.

— Salut, dis-je en m'asseyant en tailleur à même le sol.

Les coéquipiers de Sean se débarbouillaient près du lac. Quant au descendant de Dionysos, il effectuait une drôle de position tout en fermant les yeux.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Du yoga, m'expliqua-t-il en touchant ses orteils. Je suis stressé, je n'ai pas touché à un corps depuis plusieurs heures. Aragorn n'a même pas voulu me daigner un regard hier soir. Quel toupet.