Chapitre 53 : Pipoulette

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Les paroles d'Angie résonnaient dans ma tête depuis plusieurs minutes. J'avais décidé de retourner en classe plutôt que de me tourner les pouces dans l'infirmerie. Même si mes côtes me picotaient encore un peu, j'étais au moins en état de marcher. Bon, je ressemblais davantage à un canard boiteux, mais l'air frais des jardins me fit un bien fou. Comme je m'y attendais, les étudiants murmuraient encore l'incident de ce matin. Aucun journaliste à l'horizon, certainement tous agglutinés aux affiches des résultats pour filmer la réaction des participants.

Le complexe architectural de la section des arts était de loin le plus beau de tout le campus. La cour, abritée par un dôme en verre, rassemblait des variétés végétales digne d'un jardin royal. Cette partie du campus n'avait pas été touchée par l'attaque des protecteurs, aussi beaucoup d'étudiants aimaient s'y prélasser en attendant que les travaux de certaines infrastructures soient terminés. Parmi les décorations d'armes sur la lucarne du bâtiment central, des animaux exotiques en or massif y étaient représentés comme un loup, un coq, un serpent et une girafe.

Près de la fontaine, un groupe d'élèves discutait avec de grands gestes. L'un d'eux portait encore une blouse de peintre complètement tachée.

Un chien énorme avec trois têtes ! s'exclama l'un deux en mimant la scène. Vous auriez du voir ça !

— Je savais que j'aurais du quitter mon atelier plus tôt, se plaignit son amie.

Riva ! m'interpella un vampire. Tu as l'air bien amochée, c'est Cerbère qui t'a blessé ?

Ouais, on va dire ça, soufflai-je avec un sourire carnassier.

Cerbère était la plus adorable des enfers. Mais je ne pouvais pas révéler qu'une autre créature nous avait attaqué, et que cette même créature était en réalité Alec. Imaginez la panique générale si on l'apprenait ! Les parents des élèves demanderaient immédiatement son renvoi, et il serait la risée des journalistes. Cette histoire ne devait surtout pas s'ébruiter.

N'empêche, ça va être une véritable tuerie ces épreuves ! J'imagine qu'il y aura d'autres créatures mythologiques comme Cerbère.

Un autre étudiant surenchérit :

Genre Chimère ou même le Griffon ! Dément !

Des frissons me parcoururent le dos rien que d'y penser. Ces deux là ne devaient pas être candidats pour se réjouir d'une telle chose. Je partis finalement en classe et suivis mon cours favori, les mathématiques. Croyez-le ou non, cette séance de deux heures m'avait apaisée . Je me sentais comme une étudiante normale qui participait en classe et bûchait sur son exercice, crayon en papier à la main. Lorsque je sortis du cours, mon moral allait déjà bien mieux. Mais quelqu'un me rappela que ça ne durerait pas longtemps. Je vis Logan au détour d'un couloir me faire discrètement signe de le suivre. À ce moment, les paroles d'Angie revinrent me hanter, provoquant une boule à mon estomac.

Le débarras pour y disposer les toiles était parfait pour s'y enfermer. Aussi Logan vérifiera à deux fois avant d'y entrer muni de son téléphone portable pour éclairer la petite pièce qui sentait fort la peinture. Accoudé contre une armature en forme de fleur, il retira ses lentilles suivi d'un soupire de soulagement. Ses yeux jaunes me surprirent. J'avais presque oublier à quoi ils ressemblaient.

J'ai informé ton père de ce qu'il s'est passé, me dit-il de but en blanc.

Quoi ?

Il desserra sa cravate et se massa les tempes.

Qu'est-ce qui se passe ?

Logan se mordit la lèvre et me lança un regard sévère.

— Il faut qu'on parle d'Alec. Tu ne peux pas continuer à le fréquenter, pas avec ce qu'il s'est passé.

Je ne voulais même pas répondre à Logan. Je me dirigeais vers la porte pour mettre un terme à cette conversation, mais il m'en empêcha en se mettant devant.

Je sais que ça ne te plait pas, mais nous ne sommes pas en train de jouer, reprit-il d'un ton plus calme. Peut-être que tu as confiance en Alec, mais son instabilité est dangereuse. Il a failli te tuer ! On ne peut pas prendre le risque qu'il t'arrive quelque chose.

— Ce n'est pas de la faute d'Alec, d'accord ? Si Leith ne l'avait pas poussé à bout, il ...

— Les faits sont là. Je me moque des raisons, les conséquences sont beaucoup trop graves. Les épreuves sont dans seulement deux jours, perdre ton temps avec ce genre de futilité ne t'apportera rien de bon.

— Alec n'est pas une futilité pour moi, c'est mon ... Je ne veux pas parler de ça avec quelqu'un d'aussi impassible que toi. Tu as voué ta vie aux Dragons depuis que tu es gosse, et il y a à peine quelques mois j'ignorais tout de ce monde ! Alors excuse d'avoir besoin d'un minimum de stabilité dans ma vie ! lui hurlai-je au visage.

Impassible ? répéta-t-il en fronçant les sourcils. Je fais ça pour toi, Ambre ! Quand est-ce que tu comprendras que ...

— On t'a demandé de m'entraîner, le coupai-je. Je te dégoûtais avant même que tu ne me rencontres. Et je ne suis pas dupe, si tu es ici, c'est pour une mission. On t'a peut-être envoyé ici pour de l'espionnage, mais qu'est-ce que vous comptez faire pendant les épreuves, hein ? Le campus sera à moitié surveillé, excellent moment pour s'y introduire en douce pas vrai ?

Le Dragon garda son calme, mais ses yeux s'assombrirent pendant un instant. Angie avait vu juste.

— Quand est-ce que tu comptais m'en parler ? repris-je en essayant de cacher ma déception.

— Pas avant que j'en sois à cent pourcent sûr. Et ne me fais pas tes yeux de chien battu. À quoi est-ce que je sers si je n'ai aucune information à fournir ?

— C'est quoi ton plan ? Tu veux voler une autre clé ? C'est ça ?

— Non, nous en avons déjà une, même si pour le moment elle ne nous sert pas à grand chose. L'Olympe est beaucoup trop surveillé, nous n'avons pas les ressources suffisantes pour nous y introduire et confisquer les armes mythologiques des descendants. Sans ces armes, ils seraient beaucoup plus facile à neutraliser en cas d'attaque.

— Dans ce cas, qu'est-ce que tu cherches ?

— Justement, je l'ignore encore. Vlad cache des choses à son fils, et j'aimerais découvrir ce qu'il a en tête. Le bureau de Leith est relativement simple à fouiller, il suffit simplement de passer le bureau des secrétaires. Pour m'y être déjà introduit, il n'y a rien d'intéressant là-dedans. C'est une autre histoire pour Vlad. Son bureau est dans les sous-terrains.

Je me rappelai l'étrange couloir sous terrain ou m'avait emmené une fois Alec qui menait à une salle des trésors. Peut-être même que les prisons se trouvaient aussi là-bas. Il faut dire que Leith avait pris soin de me bander les yeux le jour où il m'y avait conduit.

N'y pense pas trop, d'accord ? Reste concentrée pour les épreuves. Avec ces informations nous allons pouvoir mettre fin à la malédiction et à Vlad ! Tout rentrera dans l'ordre d'ici un mois.

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Salut !
Petit chapitre avant LE DÉBUT DES ÉPREUVES MOUAHAHAHAHAH TROP HÂTE 😱🎉

GOD'S RETURN 2Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ