Chapitre 69 : Douce Nuit

4.6K 531 115
                                    

J'avais réussi à mettre la main sur une petite bassine d'eau fraîche dans la chambre, certainement celle utilisée par Leith juste avant. J'en profitai pour enlever les vêtements moites qui me collaient à la peau et les lavai énergiquement. J'avais déjà repéré une vieille robe de chambre dans l'un des placards et m'en servirai pour dormir cette nuit en attendant que mes vêtements soient secs. Après un brin de toilette, l'odeur de la transpiration avait disparu et je me sentais déjà beaucoup mieux.

La chambre était minuscule, à peine dix mètres carrés, et j'osai à peine regarder le matelas sur lequel j'allais dormir. Dire qu'il s'agissait d'un lit deux places me semblait être un euphémisme. La grande fenêtre, juste au dessus du lit, était grande ouverture pour laisser entrer l'air frais de la nuit. La lune formait un croissant étrange au-dessus de ma tête, et les étoiles parsemaient la nuit noire de milliers de petites lumières. J'inspirai une grande bouffée d'air frais, et pensai aussitôt à ma mère. Faisait-il beau à Ogden ? Regardait-elle la même chose que moi ?

Je me glissai dans le lit et me mis en position fœtale. Mes cheveux encore mouillés me donnaient la tremblote, mais je ne m'en plaignais pas après les journées de marche sous le soleil de plomb. Et puis, il n'y avait aucune couverture utilisable dans cette maison abandonnée. Mes paupières se fermaient doucement. La fatigue accumulée de cette journée me plongea dans un sommeil profond.

Une douleur aiguë à la cuisse me réveilla. Avec tout ce stress, j'avais complètement oublié de désinfecté ma plaie. Je ne pouvais pas cicatriser aussi bien qu'Angie, mais mon côté surnaturel m'avait très certainement épargné bien pire. Je grimaçai lorsque je posai le pied par terre. La chambre était complètement dans le noir, mais je remarquai néanmoins une petite lumière rougeâtre près des rideaux. Leith était assis sur le rebord de la fenêtre, adossé contre le mur et fumai calmement sa cigarette.

Tu devrais rester allongée, me conseilla-t-il comme si il savait déjà que je le regardai.

J'obéis, mais la douleur ne disparut pas pour autant. Entendre Leith tirait sur sa cigarette me donna d'autant plus sommeil, mais impossible de dormir avec une jambe pareille.

Leith fit apparaître dans sa main une lumière bleue qui éclaira faiblement la chambre. Elle dansait sur sa paume, presque en vie et produisait un son très satisfaisant, proche d'un crépitement.

On dirait des bébés éclairs, murmurai-je à moitié endormie.

Mes paupières se fermèrent pendant quelques secondes. Je me sentais si bien sur ce lit avec cette brise fraîche qui caressait mon visage. J'ouvris brusquement les yeux, lorsqu'un liquide froid coula sur ma plaie m'arrachant un gémissement.

Cette peste ne t'a pas loupé, s'excusa Leith en examinant ma cuisse.

C'est du désinfectant ? demandai-je en désignant la petite fiole.

Les picotements de ma jambe me donnaient envie de sauter sur place.

De la tequila, mais ça fera le job pour cette nuit.

La douleur se calma rapidement. C'était étrangement apaisant de voir le coton que tenait en main Leith faire des petits cercles sur ma cuisse.

L'épreuve n'est pas trop pénible pour toi ? me questionna-t-il. Tu ne regrettes pas d'être venue ?

Je réfléchis un long moment à sa question. Honnêtement, je m'attendais à une série de challenges beaucoup plus éprouvants psychologiquement et physiquement. Mais jusqu'à maintenant, nous avions gérés toutes les difficultés rencontrées avec plutôt d'aisance.

Je ne regrette pas mon choix, lui répondis-je.

Tu t'attendais à pire, c'est ça ?

GOD'S RETURN 2Where stories live. Discover now