GOD'S RETURN 2

Chapitre 126 : Bon Appétit

Il n'y avait plus une seconde à perdre. Dans la mythologie grecque, la légende de Zeus et de Cronos était l'un des récits les plus emblématiques, dépeignant le conflit générationnel entre les dieux primordiaux et leurs descendants. Tout commença avec Gaïa, la Terre, et Ouranos, le Ciel. Ils étaient les parents des Titans, dont Cronos était l'un des plus puissants. Cependant, Ouranos craignait le pouvoir de ses propres enfants et les maintenait emprisonnés dans les profondeurs de la Terre. Cette situation ne pouvait perdurer, et Gaïa encouragea ses Titans à se rebeller contre leur père. Cronos, le Titan le plus jeune et le plus ambitieux, prit la tête de cette rébellion. Avec une faux forgée par les Cyclopes, il mutila son père Ouranos, libérant ainsi ses frères et sœurs. Cette victoire plaça Cronos à la tête des Titans, et il épousa sa sœur, Rhéa.

Cependant, le règne de Cronos ne fut pas sans tourments. Craignant la prophétie selon laquelle l'un de ses propres enfants le renverserait, il dévora chacun de ses enfants dès leur naissance. Rhéa, déchirée par le chagrin, parvint à sauver son dernier fils en le cachant dans une grotte sur l'île de Crète. Elle le remplaça par une pierre enveloppée dans des langes, que Cronos avala sans se douter de la supercherie. Cet enfant préservé était Zeus, destiné à devenir le roi des dieux. Élevé dans le secret par les Nymphes, il grandit en force et en sagesse, se préparant à affronter son père.

Quand vint le moment, Zeus s'allia avec ses frères et sœurs divins, les enfants que Cronos avait avalés et qui avaient survécu à l'intérieur de lui. Aidé par le Cyclope Hécatonchires et les Titans qui s'étaient retournés contre Cronos, Zeus déclencha une guerre céleste connue sous le nom de Titanomachie. Il attaqua Cronos, le forçant à régurgiter ses frères et sœurs dévorés en utilisant une potion. La guerre culmina en une grande bataille au cours de laquelle les dieux olympiens, dirigés par Zeus, triomphèrent des Titans.

Voilà ce que je devais reproduire aujourd'hui, mais je n'avais aucune ressource. Il n'y avait aucun Dieu capable de me donner une potion. Je n'avais pas non plus d'alliés aussi puissants qui savaient comment détruire un Titan. Et surtout, il aurait fallu une ruse pour pouvoir la lui faire boire.

— Combien de temps dure le casque d'invisibilité ?

Alec ferma les yeux puis disparut aussitôt. J'entendis tout de même sa voix :

— Suffisamment pour que tu puisses y grimper.

— Grimper ? Tu veux que je grimpe sur le titan ?

— Avec tes griffes, tu pourras facilement t'y accrocher. Il faudra quand même faire attention aux secousses. Il est tellement grand qu'il ne sentira rien. Je mettrais une illusion de toi et moi tout en aidant Leith.

— Mon père comprendra vite ton tour de passe-passe, alors il faut faire vite, se rembrunit Leith.

Je pris une grande inspiration. Le moment de vérité était enfin là. Bientôt, les descendants pourraient vivre libre et heureux où bon leur semble. Alec retrouva sa sœur et deviendra journaliste, comme il l'avait toujours désiré. Leith serait une bonne fois pour toute libéré de l'emprise de son père. Sara pourra retrouver Connor où son talent sera salué. Celeste n'aura plus à fréquenter ses anciens compagnons qui la comparent à une œuvre d'art meurtrie. Amaël retrouva son grand frère aîné et retournera à l'université d'Histoire de sa ville natale. Rhett aura enfin réussi à réaliser son plus grand rêve, libérer ses amis et enfin vivre avec ses parents. Sean se trouvera de nouveaux partenaires tout en vivant aux côtés d'un Leith heureux. Quant à moi... et bien, je n'en sais rien. Je n'avais pas encore réfléchis à ce que je voulais faire après tout ça.

— Ambre, c'est le moment ! hurla Leith.

Je sortis mes griffes et courut vers l'immense pied du Titan. Je me sentais comme une petite souris lorsqu'il soufflait une fumée âcre et épaisse capable de me faire m'envoler. Le sol tremblait sous mes chaussures alors que je m'approchais du Titan imposant. Ses pieds étaient des montagnes à escalader, mais mon désir ardent d'en finir me propulsa en avant. Une fois à ses genoux, je levai les yeux vers l'obscurité grandissante de son abdomen.