GOD'S RETURN 2

Chapitre 107 : Finis Les Mensonges

Après les cours de la journée, mes responsabilités de gardienne m'avait occupée une bonne partie de la fin d'après-midi. Le procès aurait lieu à vingt heures ce soir, lorsque les étudiants seraient confortablement installés dans leur dortoir respectif. Tous les gardiens rongeaient leurs ongles ou se mordillaient les lèvres au fur et à mesure que les heures s'écoulaient. Je n'avais jamais participé à un procès, et encore moins à un procès pour surnaturels.

— Tu bloques sur ta paperasse ? me sortit de mes pensées Leith qui était assis juste en face de moi.

Il se leva avant de faire craquer son cou. Ce bruit me donnait des frissons dans le dos, mais bordel il ne pouvait pas s'empêcher de m'envoyer son maudit sourire ravageur qui me hurlait « même un geste banal me rend sexy ».

— Ça va, j'ai bientôt fini, lui répondis-je en posant mon stylo.

Le descendant de Zeus se tenait derrière mon dos, alors que son irrésistible odeur me donnait l'impression qu'il était toujours en face de moi. Sa main le retenait à quelques centimètres du papier, et son souffle balayait quelques mèches de cheveux volatiles. Lorsque son pectoral toucha mon dos, je mis fin à mon impatience :

— Je peux savoir ce que tu fais ?

— Je regarde ce que tu as écrit, je n'ai pas le droit ? me répondit-il sur un ton faussement innocent. Ma présence doit te perturber.

— Tu n'as pas d'autres choses à faire plutôt que de martyriser une gardienne occupée ?

Leith s'écarta et posa ses mains chaudes sur mes épaules. Elles étaient tellement grandes et puissantes que je craignais qu'elles me broient en milles morceaux.

— J'ai déjà fini, tu veux vérifier mon travail peut-être ? me chuchota-t-il à l'oreille. Ah quoi que non, tu n'y comprendrais rien.

Je me faisais violente pour ne pas me retourner et déguerpir d'ici, mais en même temps, les mains de Leith qui dessinaient désormais des cercles sur mes épaules me dissuadaient du contraire.

— Tu penses que je suis une ignorante ? lui demandai-je.

— Non, au contraire. Je préfère une gardienne pleine de spontanéité qui ne prépare pas son prochain coup.

Sa remarque me fit grimacer. Leith avait tort. Je comptais bien faire évader Logan de Diafosa derrière son dos. Nous nous étions promis de tout nous dire et ... Pourquoi est-ce que je voulais le lui cacher ? De quoi avais-je peur ? Leith m'avait prouvé plus d'une fois qu'il ne prenait pas bêtement le partie de son père. Je n'avais pas peur qu'il me trahisse, mais de le décevoir.

— Leith, j'ai quelque chose à te dire.

— Tu veux déjà m'épouser ? C'est assez rapide, mais on peut s'arranger.

Je me tournai pour lui faire face et montrer mon visage sérieux.

— Oh. Ok, dis-moi ce qui ne va pas.

Notre nouveau président prit la chaise voisine et posa une main sous son menton. Le voir ainsi scrutai mon visage me mettait mal à l'aise, car je ne savais pas par où commencer.

— Si jamais le procès tourne mal, je ne veux pas rester les bras croisés et prendre le risque que Logan meurt.

Les sourcils de Leith se froncèrent et ternirent son beau visage.